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ERINYES. ÉRIPHYLE. ÉRIS

Publié le 09/05/2020

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ERINYES. Munies de Jouets, portant des torches, les trois Érinyes, Alecto, Tisiphone et Mégère, au corps ailé et à la chevelure de serpent, sont les ministres de la vengeance des dieux et parcourent la surface de la Terre pour tourmenter les mortels coupables. Selon Hésiode, elles sont nées de la Terre fécondée par le sang d’Ouranos, que Cronos avait mutilé. Eschyle, se faisant sans doute l’interprète d’une tradition plus tardive, attribue la paternité des Érinyes à l’Achéron, qui s’était uni à la Nuit. Divinités infernales, elles pourchassent sans relâche les criminels qui, par leurs actions néfastes, ont troublé l’ordre public et social. Elles envoient parfois des punitions collectives à toute une région sous forme d’épidémie. Mais, le plus souvent, elles poursuivent le criminel, en lui inspirant des remords, la crainte du châtiment, l’angoisse sans fin ; Oreste, meurtrier de sa mère, est le type du héros qui n’échappe pas aux Érinyes. Elles peuvent à l’occasion susciter des haines inexpiables, comme celles qui opposèrent Étéocle et Polynice. Leurs actions démoniaques s’étendent naturellement au Monde souterrain : elles torturent les âmes des humains qui se sont rendus coupables d’impiétés et de parjures; elles les fouettent et les insultent. Aussi était-ce avec un respect mêlé de crainte qu’on parlait de ces divinités, dont le nom d’Érinyes était remplacé, selon un superstitieux euphémisme, par le terme d’Euménides, « les Bienveillantes ».

ÉRIPHYLE. Dans les légendes thé-baines des Sept Chefs et des Épigones, Ériphyle apparaît comme l’un des symboles de la coquetterie pernicieuse de la femme. Sœur d’Adraste, roi d’Argos, elle épousa Amphiaraos, le devin. Cependant, comme son époux et son frère se disputaient souvent, Ériphyle leur avait fait promettre d’avoir recours à son arbitrage au cas où quelques différends surgiraient entre eux deux. Or, il arriva qu’Adraste, sur les instances de Polynice, décida d’envoyer une expédition argienne contre Thèbes occupée abusivement par Étéocle. Amphiaraos refusa de le suivre dans ces desseins, prévoyant la fin malheureuse de la guerre et sa propre mort.

Pour l’obliger à partir, Polynice fut chargé d’offrir à Ériphyle le collier et le péplos d'Harmonie son ancêtre, cadeaux magiques. Tout heureuse de ces présents qui flattaient sa vanité féminine, Ériphyle oublia son amour pour son époux et lui ordonna de se joindre aux six autres Chefs contre Thèbes. Comme il l’avait prédit, Amphiaraos périt, mais ses deux fils Alcméon et Amphilochos vengèrent sa mort et tuèrent leur mère. Le collier d’Harmonie, après avoir été fatal à tous ceux qui le possédèrent par la suite, fut offert à la déesse Athéna dans le sanctuaire de Delphes.

ÉRIS. Assimilée à la divinité romaine allégorique la Discorde, Éris était la sœur jumelle d’Arès. Elle fut, dit-on, conçue lorsque la déesse Héra toucha une certaine fleur. Elle accompagnait le dieu de la Guerre sur les champs de bataille et suscitait la haine entre les combattants. Sa responsabilité n’est pas négligeable en ce qui concerne les origines de la guerre de Troie : elle offrit la fameuse pomme d’or que Pâris devait remettre à la plus belle des déesses. Elle enfanta une légion de divinités malfaisantes et abstraites, la Faim, la Peine, l'Oubli et bien d’autres encore.

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