esclavage. n.m., système fondé sur la propriété de l'être humain. L'esclavage apparut sans doute avec les premières grandes civilisations du Croissant fertile, vers le IIIe millénaire avant J.-C. L'esclavage antique. La centralisation de la production agricole et de la gestion des semences fit naître le besoin d'une main-d'oeuvre servile. Les grands travaux d'irrigation ou d'urbanisme exigeaient aussi la mobilisation d'une force de travail considérable. Les premières traces certaines de l'esclavage sont attestées par des tablettes sumériennes, et il semble que l'Égypte pharaonique connut précocement le travail servile. Les civilisations méditerranéennes du Ier millénaire avant J.-C. furent aussi esclavagistes. L'esclavage, qui semble inconnu dans les poèmes homériques, se répandit en Grèce au cours du VIe siècle avant J.-C. De nature économique lors des crises foncières (l'esclavage pour dette ne fut aboli par Solon qu'en 594 avant J.-C.) ou de nature plus spécifiquement sociale (lié alors à la domination d'un groupe restreint de soldats sur une population agricole comme ce fut le cas pour les hilotes à Sparte), l'esclavage classique antique, appelé « esclavage cheptel «, se nourrit de la guerre entre cités ou contre les Barbares. Pourtant, l'esclavage n'occupa en Grèce qu'une place marginale. En dehors des grandes concentrations d'esclaves publics dans les carrières de marbre ou d'argent, les esclaves étaient dispersés dans les foyers familiaux comme domestiques ou travailleurs agricoles. Avec le développement en Italie, à partir du IIe siècle avant J.-C., des grands latifundia, l'esclavage rural se développa à nouveau. À plusieurs reprises, les esclaves se révoltèrent, donnant lieu aux « guerres serviles « de 135-133 et de 112-105 avant J.-C. en Sicile, puis de 73-71 avant J.-C. : au cours de cette dernière rébellion, Spartacus, ayant pris la tête de soixante-dix mille esclaves, marcha sur Rome et résista vaillamment aux armées romaines avant d'être défait. La condition des esclaves de l'Antiquité fut variée : dure dans les grands domaines ruraux ou les carrières, elle le fut moins dans les familles. L'affranchissement permit à nombre d'entre eux d'accéder à la liberté, et parfois même, sous l'empire, à la richesse et au pouvoir. Leur sort s'améliora progressivement, grâce à l'influence des philosophes (Sénèque), puis aux progrès du christianisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Rome - Histoire - Rome et l'Empire romain - L'expansion en Méditerranée Les livres esclavage - Grèce antique, page 1703, volume 3 L'esclavage médiéval et moderne. Jusqu'au XVe siècle, la société médiévale a connu l'esclavage. L'esclavage rural se maintint du Ve au VIIIe siècle, parfois plus tard. Les ports méditerranéens perpétuèrent d'autre part un trafic d'esclaves : Slaves, Noirs, et surtout Maures pendant la Reconquête en Espagne. Mais la plupart des esclaves furent « chasés «, c'est-à-dire attachés à une terre, et se transformèrent progressivement en serfs. Voir aussi servage. La mise en exploitation intensive des richesses du Nouveau Monde provoqua une reprise durable de l'esclavage. Après avoir exterminé les populations indiennes, les colons espagnols ou portugais organisèrent le déplacement des Noirs d'Afrique pour les faire travailler comme esclaves dans les grands domaines sucriers ou dans les carrières de l'Amérique latine. La « traite « eut des conséquences incalculables : désorganisation du continent noir, établissement forcé de plusieurs millions de Noirs en Amérique (dès 1620 dans les plantations d'Amérique du Nord). La violence de l'esclavage moderne provoqua les critiques des philosophes, tel Montaigne, et suscita une vague abolitionniste au XVIIIe siècle. Malgré les tentatives de la Révolution française (première abolition de l'esclavage par la Convention jacobine) et la révolte des esclaves d'Haïti en 1804, ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que des mesures générales mirent fin à l'exploitation d'esclaves : 1833 en Angleterre, 1848 en France, 1865 aux États-Unis, où l'abolition servit de prétexte à la guerre de Sécession (1861-1865), 1888 au Brésil. De nouvelles formes d'esclavage firent leur apparition au XXe siècle avec le travail forcé des enfants mineurs. Aujourd'hui, la Déclaration universelle des droits de l'homme interdit formellement toute forme d'esclavage. Cette pratique semble toutefois subsister, clandestinement, dans certaines régions d'Afrique et du Moyen-Orient. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Afrique - Histoire - Afrique noire - La « grande saignée « colonisation - Le système colonial moderne - Des conséquences incalculables États-Unis - Histoire - Les treize colonies jusqu'à la guerre d'Indépendance Les livres esclavage - Brésil XVIIIe siècle, page 1703, volume 3 esclavage - Antilles, page 1703, volume 3 esclavage - Afrique, page 1703, volume 3 esclavage - États-Unis, page 1703, volume 3 États-Unis - les soldats confédérés roulant leur drapeau après la capitulation du général Lee, page 1758, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats abolitionniste affranchi Amérique du Sud - Histoire - L'indépendance et ses désillusions apartheid Arago François Bénin (royaume de) Brown John colonisation - Le système colonial moderne - Des conséquences incalculables Derby (Edward Geoffrey Stanley, comte de) États-Unis - Histoire - Les treize colonies jusqu'à la guerre d'Indépendance galère gladiateur Grey (lord Charles) hilote Ku Klux Klan Lincoln Abraham negro-spiritual Oncle Tom Schoelcher Victor Sécession (guerre de) servage Solon Spartacus Toussaint Louverture (François Dominique Toussaint, dit) traite des Noirs Wallon Henri Les livres traite des Noirs, page 5248, volume 10
