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esthétique.

Publié le 27/10/2013

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esthétique. n.f., théorie ayant pour objet le jugement de goût, c'est-à-dire celui qui apprécie le beau (ou le laid) et le sublime. Si la philosophie depuis Platon s'est intéressée à l'art et a cherché à produire des critères du beau, le terme d'esthétique (tiré du grec aïsthèsis, « sensation «) apparaît pour la première fois en 1750, créé par Baumgarten pour désigner la connaissance du sensible. Son apparition est corrélative de la constitution des beaux-arts en un corpus unitaire susceptible de remplacer la nature comme source de beauté. Mais le beau est-il l'objet d'une connaissance, et l'esthétique a-t-elle statut de science ? Bien que, dans la Critique de la raison pure (1781), l'esthétique désigne l'étude des formes de la sensibilité, Kant, dans la Critique de la faculté de juger (1790), donne au jugement esthétique son statut spécifique de jugement de goût, qui le distingue à la fois du jugement de connaissance et du jugement moral. Est l'objet d'un jugement esthétique tout ce qui procure un plaisir désintéressé (le beau) ou ce qui procure peine et plaisir mêlés (le sublime). Si le beau et le sublime ne sont pas des caractères de l'objet mais des appréciations du spectateur - jugements en droit universels même si l'unanimité de fait n'est pas toujours obtenue -, l'esthétique apparaît à la fois comme une discipline subjective et universelle, toujours attachée, ainsi que le montrera Valéry (Discours sur l'esthétique, 1932), à approfondir ou élucider le plaisir que suscite la beauté, mais renonçant à en proposer des critères objectifs. Il reste que le jugement de goût ne se forme qu'à l'occasion de la rencontre effective avec l'objet. Où trouve-t-on le beau et le sublime ? Si l'important est le plaisir éprouvé face à une forme pure, c'est-à-dire qui n'est déterminée par rien d'extérieur à elle, la beauté se trouvera aussi bien dans la nature que dans l'art, pourvu qu'ils présentent spontanéité et liberté. Hegel, cependant, en affirmant la supériorité de l'art, plus spirituel que la nature, privilégie l'oeuvre se sachant telle (Leçons sur l'esthétique, 1835). Réalisation sensible de l'idée, l'oeuvre porte l'esprit de son temps ; son sens est, selon Hegel, historique : l'art a une histoire, et aussi une fin ; il ne constitue plus, pour nous modernes, la spiritualité la plus haute. Sans prophétiser pour autant la disparition de l'art, Hegel assigne donc à l'esthétique proprement dite un rôle prépondérant. Mais l'esthétique s'interroge également, aujourd'hui, comme le fait MerleauPonty par exemple, sur le sens qu'a l'oeuvre pour nous, au-delà ou en deçà de sa beauté, sur le partage qu'elle opère entre visible et invisible, sur ce qu'elle rend visible (l'OEil et l'Esprit, 1961). Elle analyse la nature de l'expérience que constitue l'art, la réception de l'oeuvre, le travail de l'artiste, les conditions et les principes de sa production « à l'ère de la reproductibilité technique « (Walter Benjamin, 1936) et de la « consommation culturelle « (Theodor Adorno, Théorie esthétique, 1970). Musique. La musique est l'un de ces domaines où la question des rapports du beau, du vrai et du bien, qui fonde la pensée sur l'art, s'est posée avec le plus d'intensité au fil des siècles. Dans la théorie de l'imitation de la nature qui prévalut jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, à la musique, comme aux autres arts, fut assignée une fonction de représentation des phénomènes sensibles et de mise en valeur du sens des textes. Avec Rousseau, puis Kant et Schopenhauer, la conception de l'art musical a évolué jusqu'à devenir, au XIXe siècle, par son abstraction même, l'expression adéquate de l'invisible et de l'ineffable (le sentiment puis l'inconscient). Sa vocation expressive a fait l'objet de sévères critiques chez les compositeurs du XXe siècle, pour lesquels la musique est avant tout un art de la structure et du temps. « Impuissante à exprimer quoi que ce soit « (Stravinski), elle n'en suscite pas moins la perception humaine et reste à ce titre « objet esthétique «. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alain (Émile Chartier, dit) art beau critique Critique de la raison pure Hegel Georg Wilhelm Friedrich imitation Kant Emmanuel Lumières (philosophie des) - Une esthétique de la création Merleau-Ponty Maurice modernité Platon Schopenhauer Arthur Souriau - Souriau Étienne Souriau - Souriau Paul valeur - 1.PHILOSOPHIE

« musique, comme aux autres arts, fut assignée une fonction de représentation des phénomènes sensibles et de mise en valeur du sens des textes.

Avec Rousseau, puis Kant et Schopenhauer, la conception de l'art musical a évolué jusqu'à devenir, au XIX e siècle, par son abstraction même, l'expression adéquate de l'invisible et de l'ineffable (le sentiment puis l'inconscient).

Sa vocation expressive a fait l'objet de sévères critiques chez les compositeurs du XX e siècle, pour lesquels la musique est avant tout un art de la structure et du temps.

« Impuissante à exprimer quoi que ce soit » (Stravinski), elle n'en suscite pas moins la perception humaine et reste à ce titre « objet esthétique ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alain (Émile Chartier, dit) art beau critique Critique de la raison pure Hegel Georg Wilhelm Friedrich imitation Kant Emmanuel Lumières (philosophie des) - Une esthétique de la création Merleau-Ponty Maurice modernité Platon Schopenhauer Arthur Souriau - Souriau Étienne Souriau - Souriau Paul valeur - 1.PHILOSOPHIE. »

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