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Et cependant, pour celui-ci, Boulogne ne sera pas à terme une si mauvaise affaire.

Publié le 31/10/2013

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Et cependant, pour celui-ci, Boulogne ne sera pas à terme une si mauvaise affaire. Le gouvernement, en effet, va se mettre en tête de le juger. Et de le juger dans des formes qui, lui accordant beaucoup d'honneur, feront oublier tout ce qu'on avait pu dire au départ sur le caractère dérisoire de son initiative. On décide en effet que Louis Napoléon comparaîtra devant la Chambre des pairs, rien de moins! e calcul erroné aura une double conséquence. 'abord, Louis Napoléon va occuper le devant de la scène, en obtenant une chance de montrer qu'il vaut eaucoup mieux que l'image qu'on a donnée de lui. Et puis, il pourra faire mieux connaître ses idées, ayant our la première fois l'occasion de s'exprimer devant le pays tout entier, depuis cette tribune inespérée qu'on lui ffre si stupidement. aradoxalement, alors que chacun paraissait définitivement convaincu d'avoir affaire à un fou, le beau rôle sera our lui. Car, d'abord, il est seul contre tous, et c'est le meilleur des atouts. Lorsque Robert Hersant, cent uarante-cinq ans plus tard, accepta de participer à une émission télévisée qui tenait du tribunal d'exception, il ut la bonne idée de venir sans escorte: il avait probablement gagné la partie avant même de l'avoir ommencée. ouis Napoléon, d'autre part, arrive avec toute sa résolution et sa conviction. Et qui trouve-t-il en face de lui : résidés par Pasquier, les pairs -- dont beaucoup n'ont survécu à des régimes successifs qu'à force de eniements et de lâchetés. Louis Napoléon ne pouvait rêver meilleurs faire-valoir. Et les pairs s'en rendent ompte qui paraissent bien plus embarrassés que lui. erryer, le grand avocat légitimiste, que le prince a eu l'habileté de choisir en même temps que le républicain arie, ne se fait pas faute d'enfoncer le clou. l sait dire leur fait à tous ceux de ces hommes qui doivent leur carrière à Napoléon Ier, ou à la Restauration, uand ce n'est pas aux deux à la fois, et qui sont là aujourd'hui pour être le bras vengeur... de Louis-Philippe : On veut vous faire juges, On veut vous faire prononcer une peine contre le neveu de l'Empereur. Mais qui êtes-vous donc? Comtes, arons, vous qui fûtes Ministres, Généraux, Sénateurs, Maréchaux, à qui devez-vous vos titres, vos honneurs? votre capacité reconnue, sans doute, mais ce n'est pas moins aux munificences de l'Empire... Avant de juger, dites, le droit, les lois devant es yeux, la main sur la conscience: devant Dieu et devant mon pays, s'il eût réussi, s'il eût triomphé, j'aurais nié on droit, j'aurais refusé toute participation au pouvoir, je l'aurais méconnu, je l'aurais repoussé... Moi j'accepte et arbitrage suprême; celui qui, s'il avait réussi, aurait nié son droit, celui-là, je l'accepte comme juge... « ouis Napoléon ne sera pas en reste, et saura tirer remarquablement son épingle du jeu. Il trouve les mots ustes, qui font mouche. Non sans mérite. Car il n'aime guère les assemblées, et n'est pas un bon orateur. Mais, à, il trouve au fond de lui-même la force de dire ce qui convient et d'impressionner son auditoire. Je représente, prévient-il, un principe, une cause, une défaite. Le principe, c'est la souveraineté du peuple, la ause, celle de l'Empire, la défaite, Waterloo. Le principe, vous l'avez reconnu; la cause, vous l'avez servie; la éfaite, vous voulez la venger. « 'est du très bon, du très grand Louis Napoléon. videmment, il conteste la compétence du tribunal: Représentant d'une cause politique, je ne puis accepter comme juge de mes volontés et de mes actes une uridiction politique [...]. Si vous êtes les hommes du vainqueur, je n'ai pas de justice à attendre de vous et je ne veux pas de votre énérosité... « près cela, le réquisitoire du procureur général Carré tombe quelque peu à plat. Berryer, en l'entendant, dut se ire que c'était pain bénit: L'épée d'Austerlitz ! Elle est trop lourde pour vos mains débiles. Cette épée, c'est l'épée de la France. Malheur qui tenterait de la lui enlever [...]. Qui donc êtes-vous pour vous ériger en représentant de la souveraineté du peuple sur cette terre où règne un rince que la Nation a choisi et auquel elle a remis elle-même le sceptre et l'épée ? Qui donc êtes-vous pour ous donner en France comme un représentant de l'Empire, époque de gloire et de génie, vous qui étalez tant e misère dans vos entreprises, qui donnez par vos actes tant de démentis au bon sens? « 'orientation de la contre-attaque de l'avocat était toute tracée. Pour lui, la tentative de 1840 était ni plus ni oins légitime que celle de Louis-Philippe en 1830. Le seul tort de Louis Napoléon c'est d'avoir échoué: « Le Prince Louis Napoléon est venu contester la souveraineté de la Maison d'Orléans; il st venu en France réclamer pour sa propre famille les droits à la souveraineté. Il l'a fait au même titre et en vertu du même principe que celui sur lequel vous avez posé la royauté d'aujourd'hui. « Tout était dit. ela ne pouvait évidemment servir à grand-chose. Louis Napoléon devait être condamné; il le fut. Du moins eut-il la satisfaction de constater que près de la moitié des pairs s'était abstenue. Les autres s'étaient résolus à innover dans le domaine juridique, en inventant pour Louis Napoléon la peine de la détention perpétuelle en forteresse. Le 7 octobre, le registre d'écrou du fort de Ham, dans la Somme, non loin des limites de l'Aisne, décrit un ouvel arrivant: « Agé de trente-deux ans. Taille d'un mètre soixante-six. Cheveux et sourcils châtains. Yeux gris et petits. Nez grand. Bouche moyenne. Barbe brune. Moustache blonde. Menton pointu. Visage ovale. Teint pâle. Tête enfoncée dans les épaules et épaules larges. Dos voûté. Lèvres épaisses. « Louis Napoléon, dont il s'agit, entame une longue détention. *** Les pairs et Louis-Philippe comprirent-ils jamais qu'ils avaient rendu à Louis Napoléon un signalé service? Ce n'est pas sûr. Il n'était d'ailleurs pas évident que Louis Napoléon aurait suffisamment de courage et de volonté pour ne sombrer ni dans la dépression ni dans l'indolence. Son grand mérite fut de prendre sur soi, en décidant de faire le meilleur usage des années d'isolement qu'on allait lui imposer. Isolement tout relatif, il est vrai. Pour n'être pas franchement libérales, les conditions de sa détention comportent quelques éléments de souplesse. Montholon et Conneau ont pu l'accompagner en captivité. Si le fort n'est guère confortable, Louis Napoléon y occupe un appartement relativement bien aménagé. Il y est entouré d'objets familiers et chers à son coeur, dont le choix est significatif: un portrait de sa mère, des bustes de Napoléon Ier et de Joséphine, des soldats de plomb de la Garde impériale. Les visites n'étaient ni quotidiennes ni même hebdomadaires, mais suffisamment régulières pour le maintenir en contact avec le monde extérieur. Louis Napoléon s'est d'autant plus aisément résigné à sa détention que, comme il l'écrit en 1841 à lady Blessington: « Je ne désire pas sortir de ces lieux où je suis, car ici je suis à ma place; avec le nom que je porte, il me faut l'ombre d'un cachot ou la lumière du pouvoir. « Cependant, il y a des moments difficiles, très difficiles. En particulier, lors du retour des cendres de Napoléon Ier et de leur dépôt aux Invalides. Loin de la cérémonie -- et pour cause ! -- il se sent évidemment seul, mais 'autant plus seul que ses ennemis paraissent avoir ainsi récupéré pour leur cause l'argument qui faisait sa force. Cela lui inspire quelques belles pages, émouvantes, encore qu'on puisse les trouver un peu grandiloquentes: « Sire, vous revenez dans votre capitale et le peuple en foule salue votre retour; mais moi, du fond de mon achot, je ne puis apercevoir qu'un rayon du soleil qui éclaire vos funérailles ! N'en veuillez pas à votre famille e ce qu'elle n'est pas là pour vous recevoir ; votre exil et vos malheurs ont cessé avec votre vie; mais les nôtres durent toujours ! « [...] Sire, le 15 décembre est un grand jour pour la France et pour moi. « Au milieu de votre somptueux cortège, dédaignant certains hommages, vous avez un instant jeté vos regards sur ma sombre demeure et, vous souvenant des caresses que vous prodiguiez à mon enfance, vous m'avez dit: Tu souffres pour moi, ami, je suis content de toi! « Mais, une fois de plus, il se ressaisit vite, décidé qu'il est à tirer parti des circonstances, aussi défavorables soient-elles. Privé d'autre choix, il va travailler, et travailler encore... Après tout, comme il le dit avec philosophie : « Plus le corps est étroitement resserré, plus l'esprit est disposé à se lancer dans les espaces imaginaires et à agiter la possibilité d'exécution de projets auxquels une existence plus active ne lui aurait peut-être pas laissé le loisir de songer? « Et, de fait, son esprit va se lancer, dans tous les azimuts. Avec un appétit qui tient de la voracité. Discuter et correspondre, lire, écrire, voilà son triple programme. Il reçoit. Et des gens fort divers: cela va de Louis Blanc à la duchesse d'Hamilton et à Mrs Crawford, de Chateaubriand et Dumas à sir Robert Peel et lord Malmesbury, de son avocat Berryer à Éléonore Brault devenue Éléonore Gordon. Il entretient une correspondance fort abondante et de haut niveau. Tout pour lui est prétexte à élargir ses connaissances et approfondir son expérience. Considérée avec quelque recul, la rencontre avec Louis Blanc, à la fin de 1840, ne manque pas de sel. Frappés par le cousinage de leurs théories, les deux hommes ont eu le même désir de se rencontrer, la même curiosité réciproque. Ils vont pouvoir mesurer ce qui les rapproche et ce qui les oppose, s'affrontant sans ménagement sur le principe héréditaire, mais ne pouvant que constater des convergences dans le domaine social. C'est Louis Napoléon qui conclut: « L'important, c'est que le gouvernement, quelle que soit sa forme, s'occupe du onheur du peuple. « am, pour reprendre sa propre expression, sera vraiment son université. n personnage va jouer un rôle décisif tout au long de cette période, et en quelque sorte la symboliser. Un ersonnage qui aura mis Louis Napoléon sur l'orbite de l'étude, de la recherche, et de la réflexion. l s'agit d'Hortense Cornu, née Lacroix, que nous avons déjà croisée, dont la mère était la femme de chambre e la reine Hortense, et qui avait été la camarade de jeux de Louis Napoléon à Arenenberg. lle fut une des rares personnes à lui rendre visite à la Conciergerie, quand il y avait été détenu, après oulogne. Elle bénéficia en toutes circonstances de sa totale confiance... C'est chez elle que se rendra léonore Vergeot, dite Alexandrine, qui fit deux enfants au prince, pendant son emprisonnement à Ham. lle manifeste à Louis Napoléon une réelle affection et une vraie fidélité, disposant sur lui, en retour, d'une ncontestable autorité. Leurs rapports semblent être restés toujours platoniques. D'ailleurs Hortense s'était ariée à un peintre, Sébastien Cornu. Dans une lettre qu'il lui adresse, le 29 août 1842, Louis Napoléon trouve es mots pour décrire l'originalité de leurs liens: Je voudrais que vous fussiez un homme! Vous comprenez si bien les choses et, sauf quelques détails, je ense comme vous. Cependant, je trouve que vous êtes très bien telle que vous êtes et ce serait dommage de hanger; nos relations y perdraient de leur charme, car le sentiment que j'ai pour vous vaut mieux que l'amour, il est plus durable; il vaut mieux que l'amitié, il est plus tendre. « ortense Cornu et son époux vont à sept reprises séjourner au fort. Chacune de ces visites est un événement, car Hortense apporte au prince des livres qu'il lui a demandés et le résultat de diverses recherches qu'elle a ntreprises à son instigation. C'est elle qui lui fera rencontrer Fouquier d'Hérouël, ce riche fabricant de sucre qui 'orienta dans la voie de l'économie politique et fut son commanditaire. C'est elle aussi qui l'encouragea à se eplonger dans l'histoire. Elle est à la fois sa correspondante et sa collaboratrice, ne ménageant ni son temps ni a santé, santé dont s'enquiert souvent Louis Napoléon avec une attention touchante. ortense Cornu lui rendit maints autres menus services, tels que la remise de messages à diverses ersonnalités ou la vente d'objets destinée à lui procurer de l'argent... Comme l'écrit Marcel Emerit dans l'étude u'il lui a consacrée: « Il est rare de trouver dans l'histoire l'exemple d'un dévouement si absolu, si prolongé, si ésintéressé. Le Prince en garda l'attendrissant souvenir toute sa vie. « our autant, Hortense Cornu est un caractère... Élevée dans le giron bonapartiste, elle avait adhéré aux idées épublicaines. Elle était une proche de Cavaignac et ne le cacha jamais à Louis Napoléon. Ses convictions la oussèrent à rompre avec le prince au lendemain du coup d'État qu'elle avait désapprouvé. Dans les années 0, cependant, elle renoua avec lui, au fur et à mesure que l'Empire se libéralisait. Elle fut, après la chute, de es tout derniers fidèles et lui écrivit dans sa retraite de Chislehurst. l arrive qu'on rencontre parfois, au hasard d'une lecture, d'une recherche, d'un entretien, un personnage dont n pressent vite qu'il atteint aux limites de l'exception et du sublime. Hortense Cornu appartient à cette atégorie. La force de ses convictions, la pureté de son caractère, la fidélité de sa conduite, la noblesse de ses entiments, tout la distingue... De telles personnalités irradient, illuminent une époque. Ce fut la chance de ouis Napoléon de la rencontrer; ce fut son honneur de lui avoir inspiré un tel dévouement. vec un tel soutien, peu de domaines vont pouvoir échapper à la curiosité quasi infinie de Louis Napoléon, au oint qu'on aurait parfois l'impression qu'il se disperse. Son éclectisme force l'admiration. près un poème lyrique dédié Aux mânes de l'Empereur, il rédige une note sur les Amorces fulminantes et les ttelages qui complète son Manuel d'artillerie; puis vient une brochure sur l'électricité, sujet dont il a une onnaissance pratique car, à ses rares moments perdus, il s'adonne à la construction de machines électriques, insi d'ailleurs qu'à des expériences de chimie ou à des travaux d'ébénisterie... n 1841, le voilà aux prises avec des Fragments historiques, où il exalte le rôle de Guillaume II d'Orange, roi 'Angleterre, auteur d'une Déclaration des droits qui, selon lui, plaçait ce souverain à la tête des idées de son iècle. n 1846, il met en chantier un Traité portant sur l'opportunité et les modalités de la construction d'un canal au icaragua, qui assurerait la jonction des océans Atlantique et Pacifique. ntre-temps, il aura pu mener à bien son mémoire sur la Question des sucres, ouvrage solidement charpenté, ans lequel il montre sa capacité à s'élever au-dessus de simples problèmes techniques: partant du constat de a situation de l'industrie du sucre, il conclut et démontre: « En France, il n'y a pas d'unité, de main qui dirige,

« vertu dumême principe quecelui surlequel vousavezposé laroyauté d'aujourd'hui.

» Tout étaitdit. Cela nepouvait évidemment serviràgrand-chose.

LouisNapoléon devaitêtrecondamné; ille fut.

Dumoins eut-il lasatisfaction deconstater queprès delamoitié despairs s'était abstenue.

Lesautres s'étaient résolusà innover dansledomaine juridique, eninventant pourLouis Napoléon lapeine deladétention perpétuelle en forteresse. Le 7octobre, leregistre d'écroudufort deHam, danslaSomme, nonloindes limites del'Aisne, décritun nouvel arrivant: «Agé detrente-deux ans.Taille d'unmètre soixante-six.

Cheveuxetsourcils châtains.

Yeux gris etpetits.

Nezgrand.

Bouche moyenne.

Barbebrune.

Moustache blonde.Menton pointu.Visage ovale.Teint pâle.

Têteenfoncée danslesépaules etépaules larges.Dosvoûté.

Lèvres épaisses.

» Louis Napoléon, dontils'agit, entame unelongue détention. *** Les pairs etLouis-Philippe comprirent-ilsjamaisqu'ilsavaient renduàLouis Napoléon unsignalé service? Ce n'est passûr.

Iln'était d'ailleurs pasévident queLouis Napoléon auraitsuffisamment decourage etde volonté pournesombrer nidans ladépression nidans l'indolence.

Songrand mérite futde prendre sursoi, en décidant defaire lemeilleur usagedesannées d'isolement qu'onallaitluiimposer. Isolement toutrelatif, ilest vrai. Pour n'être pasfranchement libérales,lesconditions desadétention comportent quelquesélémentsde souplesse.

MontholonetConneau ontpul'accompagner encaptivité.

Silefort n'est guère confortable, Louis Napoléon yoccupe unappartement relativementbienaménagé.

Ilyest entouré d'objets familiers etchers àson coeur, dontlechoix estsignificatif: unportrait desamère, desbustes deNapoléon Ier etde Joséphine, des soldats deplomb delaGarde impériale. Les visites n'étaient niquotidiennes nimême hebdomadaires, maissuffisamment régulièrespourlemaintenir en contact aveclemonde extérieur. Louis Napoléon s'estd'autant plusaisément résignéàsa détention que,comme ill'écrit en1841 àlady Blessington: «Je ne désire passortir deces lieux oùjesuis, caricijesuis àma place; aveclenom queje porte, ilme faut l'ombre d'uncachot oulalumière dupouvoir.

» Cependant, ily a des moments difficiles,trèsdifficiles.

Enparticulier, lorsduretour descendres deNapoléon Ier et de leur dépôt auxInvalides.

Loindelacérémonie —etpour cause !— ilse sent évidemment seul,mais d'autant plusseulquesesennemis paraissent avoirainsirécupéré pourleurcause l'argument quifaisait sa force. Cela luiinspire quelques bellespages, émouvantes, encorequ'onpuisse lestrouver unpeu grandiloquentes: « Sire, vous revenez dansvotre capitale etlepeuple enfoule salue votreretour; maismoi,dufond demon cachot, jene puis apercevoir qu'unrayon dusoleil quiéclaire vosfunérailles !N'en veuillez pasàvotre famille de cequ'elle n'estpaslàpour vous recevoir ;votre exiletvos malheurs ontcessé avecvotre vie;mais les nôtres durent toujours ! « [...] Sire, le15 décembre estungrand jourpour laFrance etpour moi. « Au milieu devotre somptueux cortège,dédaignant certainshommages, vousavez uninstant jetévosregards sur masombre demeure et,vous souvenant descaresses quevous prodiguiez àmon enfance, vousm'avez dit: Tu souffres pourmoi,ami,jesuis content detoi! » Mais, unefoisdeplus, ilse ressaisit vite,décidé qu'ilestàtirer parti descirconstances, aussidéfavorables soient-elles.

Privéd'autre choix,ilva travailler, ettravailler encore...

Aprèstout,comme ille dit avec philosophie : « Plus lecorps estétroitement resserré,plusl'esprit estdisposé àse lancer danslesespaces imaginaires età agiter lapossibilité d'exécution deprojets auxquels uneexistence plusactive neluiaurait peut-être paslaissé le loisir desonger? » Et, defait, son esprit vaselancer, danstouslesazimuts.

Avecunappétit quitient delavoracité. Discuter etcorrespondre, lire,écrire, voilàsontriple programme. Il reçoit.

Etdes gens fortdivers: celavade Louis Blanc àla duchesse d'Hamilton etàMrs Crawford, de Chateaubriand et Dumas àsir Robert Peeletlord Malmesbury, deson avocat Berryer àÉléonore Braultdevenue Éléonore Gordon.

Ilentretient unecorrespondance fortabondante etde haut niveau.

Toutpour luiest prétexte àélargir ses connaissances etapprofondir sonexpérience. Considérée avecquelque recul,larencontre avecLouis Blanc, àla fin de 1840, nemanque pasdesel.

Frappés. »

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