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État multinational entre 1918 et 1991, réunissant plusieurs peuples slaves du

Publié le 14/12/2013

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État multinational entre 1918 et 1991, réunissant plusieurs peuples slaves du Sud qui subirent tour à tour les influences des Empires romain, byzantin, autrichien, puis ottoman, l'ancienne Yougoslavie fut un royaume constitutionnel avant de devenir, en 1945, une République socialiste fédérative. Quatre des six Républiques dont elle se composait ayant proclamé leur indépendance en 1991-1992, l'actuelle République fédérale de Yougoslavie n'est formée que de la Serbie et du Monténégro. La Yougoslavie, en serbo-croate Jugoslavija, formait un État de l'Europe du Sud, situé dans les Balkans et riverain de la mer Adriatique. Il était de constitution récente (1918), et fut d'abord le « royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes », démembré entre 1941 et 1945. C'est à la Libération que fut créée la République socialiste fédérative groupant six Républiques : du nord-est au sud-ouest, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro et la Macédoine. Son existence, qui offrait une réponse politique au risque de « balkanisation » si présent dans cette partie de l'Europe, dura quarante-six ans. Mais les forces centrifuges qui continuaient d'y être à l'oeuvre, s'appuyant sur des particularismes culturels et des antagonismes nationaux, aboutirent à son éclatement en 1991. Ce furent alors la Slovénie, la Croatie et la Macédoine qui proclamèrent leur indépendance, puis la Bosnie-Herzégovine fit de même en 1992. Dans cette dernière, la guerre civile fut d'autant plus longue et terrible que les Serbes ne voulaient pas renoncer à leur dessein de donner vie à une future « Grande Serbie » qui puisse les rassembler tous. Dans ce nouveau contexte politique, les Républiques de Serbie et du Monténégro s'allièrent en 1992 afin de former un nouvel État, qui prit le nom de République fédérale de Yougoslavie ayant Belgrade pour capitale. Cet État n'a pas obtenu de reconnaissance internationale, mais l'embargo qui le frappait a été levé en 1995. L'ancienne Yougoslavie Un ensemble multinational La population yougoslave était composée de six « nations », numériquement inégales (voir tableau « Le pays en bref en 1990 »). Ces communautés se distinguent par des différences linguistiques, religieuses ou, simplement, historiques. Ainsi, les Slovènes pratiquent le slovène, qui est un rameau particulier des langues slaves du Sud, et les Macédoniens, le macédonien, idiome proche du bulgare. La langue commune des quatre autres peuples (Croates, Serbes, Monténégrins, et Musulmans [au sens national]) est le serbo-croate, qui connaît toutefois des variantes régionales et, surtout, des différences d'alphabet : les Croates écrivent le serbo-croate avec l'alphabet latin, les Serbes et les Monténégrins, avec l'alphabet cyrillique, et les Musulmans, selon les régions, dans l'un ou l'autre des alphabets. Du point de vue religieux, la répartition se présente comme suit : les Serbes, les Monténégrins et les Macédoniens sont orthodoxes, tandis que les Slovènes et les Croates sont catholiques, et les Musulmans, comme leur nom l'indique, musulmans. Outre ces six « nations » coexistaient de nombreuses minorités dans cette partie des Balkans. Les principales étaient les Albanais (musulmans) et les Hongrois (catholiques). Lors du recensement de 1981, 5,4 % des habitants refusèrent d'être apparentés à une nation ou à une minorité nationale quelle qu'elle fût et se déclarèrent simplement « yougoslaves ». Beaucoup de personnes issues de mariages mixtes se trouvaient dans cette catégorie. Chaque République de l'ancienne Yougoslavie était, à des degrés divers, pluriethnique. Toujours d'après le recensement de 1981 - donc avant la guerre qui provoqua, entre autres, de véritables exodes des Musulmans bosniaques, vers la Croatie surtout -, la Slovénie était peuplée essentiellement de Slovènes (90,5 %) ; la Croatie, de Croates (75,1 %) et de Serbes (11,5 %) ; la BosnieHerzégovine - véritale puzzle humain -, de Musulmans (39,1 %), de Serbes (32,2 %) et de Croates (18,4 %) ; le Monténégro, de Monténégrins (68,5 %) et de Musulmans (13,4 %) ; la Macédoine, de Macédoniens (67 %) et d'Albanais (19,6 %). En Serbie enfin, le peuplement était relativement homogène (66,4 % de Serbes) dans la « Serbie étroite », ne comprenant pas les Républiques autonomes de Vojvodine et du KosovoMetohija. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine - Géographie Croatie Croatie - Géographie Kosovo-Metohija Macédoine Macédoine - Géographie Monténégro Serbie Serbie - Géographie serbo-croate Slaves slaves (langues) slovène Vojvodine Les livres Yougoslavie - le patriarcat de Pec (XIIIe-XIVe siècle), page 5646, volume 10 L'économie yougoslave La Yougoslavie ayant constitué un État socialiste à partir de 1945, nombre de moyens de production y avaient été collectivisés : l'industrie, les mines, les banques et les assurances. Mais, dans le secteur agricole, 85 % des terres étaient aux mains de très nombreuses exploitations familiales, qui ne pouvaient excéder, chacune, 10 hectares, en application de la réforme agraire de 1953. Il existait toutefois, surtout en Vojvodine, de grands domaines d'État orientés vers la culture des céréales et de la betterave à sucre. Si les coopératives de production étaient peu nombreuses, en revanche, les coopératives d'achats et de ventes étaient fréquentes. L'artisanat et les services, notamment ceux qui étaient liés au tourisme, particulièrement actif sur la côte dalmate, relevaient également du secteur privé. Outre ces différences de statut (privé ou public) selon les secteurs d'activité, l'économie yougoslave était caractérisée par la pratique de l'autogestion des entreprises à l'intérieur d'un système planifié. Les Républiques et les collectivités locales possédaient également de larges compétences en matière d'économie. L'inégal développement des différentes Républiques constituait un problème majeur ; ainsi, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Monténégro et la République autonome du Kosovo étaient officiellement considérés depuis 1965 comme insuffisamment développés. Pourtant, malgré une aide fédérale et des transferts de revenus en provenance des Républiques les plus riches, les disparités entre le Nord et le Sud avaient continué de s'aggraver en raison, notamment, d'un accroissement démographique plus rapide dans les régions les plus déshéritées, mais aussi de la faible efficacité des investissements industriels dans ces régions restées très rurales. En Slovénie, République la plus développée, le revenu par habitant était, en 1986, sept fois plus élevé qu'au Kosovo. Avec la crise institutionnelle qui avait suivi la mort du maréchal Tito (1980) et la chute des régimes communistes en Europe orientale à la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix, ces disparités économiques - sources d'impatiences et de déceptions - ont été des éléments déterminants de la dislocation de la Yougoslavie. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Yougoslavie - marché aux bestiaux de Valjevo, en Serbie occidentale, page 5647, volume 10 Yougoslavie - une usine à Ljubljana, page 5647, volume 10 Histoire de la Yougoslavie Aux origines de l'État yougoslave. Loin de former un ensemble unitaire, les peuples qui constituèrent en 1918 le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes n'avaient jamais, jusqu'alors, appartenu à un même État, ni à une même culture. En effet, à la division née de l'histoire de la chrétienté, qui sépara en orthodoxes et en catholiques les Slaves christianisés au IXe siècle, selon qu'ils étaient dans l'orbite de Byzance (comme les Serbes) ou de l'Occident (comme les Slovènes et les Croates), vint s'ajouter, à partir du XIVe siècle, une nouvelle division à la fois politique et religieuse, avec l'arrivée des Turcs ottomans. La péninsule des Balkans fut ainsi partagée, jusqu'à la fin du XIXe siècle, entre les Empires autrichien et ottoman, et la frontière séparant ces deux Empires, entre la Bosnie et la Croatie, marqua les limites occidentales de l'avancée de l'Isl?m. Ces particularités entraînèrent une évolution culturelle et sociale différente entre les catholiques slovènes et croates, les orthodoxes serbes et les slaves islamisés (les Musulmans). La domination ottomane provoqua également d'importants mouvements de populations ; les Serbes, qui furent nombreux à émigrer vers le nord, s'installèrent en masse dans les confins militaires de la Croatie. Cette diversité s'accrut au gré des fluctuations de la frontière entre l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman, faisant de la Bosnie une véritale mosaïque de populations. L'idée d'une union de tous les Slaves du Sud (Yougo-slaves) naquit à la fin du XVIIIe s iècle. Cette union connut un début de concrétisation au cours des guerres napoléoniennes, car les Français inclurent de 1809 à 1813 dans un même ensemble les Provinces Illyriennes (une partie de la Slovénie et de la Croatie), donnant ainsi une grande impulsion à un mouvement intellectuel, appelé illyrisme, favorable à la création d'un État rassemblant tous les Yougoslaves. L'illyrisme se développa tout au long du XIXe siècle, surtout en Croatie. Se fondant sur le serbo-croate, langue commune mise au point par des réformateurs à partir de dialectes existants et adoptée par plusieurs écrivains en 1850, ce mouvement prônait un regroupement des Serbes et des Croates respectant les différences politiques, culturelles et religieuses des deux peuples. Dans le même temps, une aspiration identique progressait en Serbie, devenue indépendante de l'Empire ottoman en 1878. Mais, pour les Serbes, cet État yougoslave ne se concevait que comme le rassemblement de tous les Slaves du Sud, au sein d'une Grande Serbie. Si une même volonté d'union prédominait parmi les Croates et les Serbes, les conceptions sur la nature de cette union étaient, en fait, totalement opposées : fédérative et égalitaire pour les premiers, centralisatrice et intégratrice pour les seconds. De cette volonté commune naquit la Yougoslavie, et de ces conceptions opposées découlèrent les dissensions qui agitèrent le royaume durant l'entre-deux-guerres. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Balkans (péninsule des) Balkans (péninsule des) - Le déclin de l'Empire ottoman Croatie Croatie - Histoire Illyrie Milan Obrenovic Serbie Serbie - La Serbie moderne Les livres Yougoslavie - l'église du monastère de Studenica, en Serbie, page 5648, volume 10 Yougoslavie - Stecak (monuments funéraires bogomiles) à Stolac, en Bosnie-Herzégovine, page 5648, volume 10 Le « royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes ». Rendue possible par l'effondrement de l'Empire austro-hongrois et par le rôle joué par les Serbes aux côtés des Alliés durant la Première Guerre mondiale (alors que les Slovènes et les Croates avaient été enrôlés aux côtés de l'Autriche-Hongrie), la naissance du royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes fut proclamée le 1 er décembre 1918. Pierre Ier Karageorgevi? , déjà roi de Serbie depuis 1903, en fut le souverain. Par les traités de Saint-Germain-en-Laye, de Neuilly-sur-Seine (1919) et de Trianon (1920), les frontières du royaume furent précisées. Puis celui-ci se dota d'une Constitution. Mais la question de savoir quel type d'organisation allait prévaloir révéla l'étendue des divergences qui existaient entre les points de vue serbe et croate, et entraîna les premières désillusions. Hostile au projet du parti radical serbe, le parti paysan croate dirigé par Stjepan Radi? quitta l'Assemblée, permettant ainsi l'adoption d'une Constitution centralisatrice. Dès lors, le gouvernement mené par Nikola Pasi? conduisit une politique panserbe, qui, évoluant vers un autoritarisme croissant, culmina en 1928 avec l'assassinat de Radi? en plein Parlement. Ce meurtre eut pour conséquence le durcissement du mouvement nationaliste croate. Certains de ses membres rejoignirent alors l'organisation extrémiste des Oustachis (insurgés) d'Ante Paveli?. La dégradation de la vie parlementaire, la recrudescence de la corruption et l'opposition de plus en plus violente des Croates incitèrent Alexandre Ier , roi depuis 1921, à suspendre la Constitution en 1929. Établissant un régime autoritaire, le souverain tenta alors d'accélérer l'unification du pays, officiellement dénommé Yougoslavie. Après l'assassinat d'Alexandre, perpétré par les Oustachis en 1934, et l'échec des mesures de coercition décidées par les gouvernements successifs envers les Croates, le régent Paul adopta une politique de conciliation. Un accord signé en 1939 avec le dirigeant croate Vlatko Ma? ek instaura une « banovina » de Croatie (territoire doté d'une large autonomie). Cet accord ne put véritablement entrer en application. En mars 1941, en réponse à l'ultimatum de Hitler, le régent Paul se résolut à adhérer au pacte tripartite qui réunissait l'Allemagne, le Japon et l'Italie. Mais cette décision entraîna une révolution de palais et l'arrivée sur le trône de Pierre II. Les Allemands envahirent alors la Yougoslavie, qui capitula au bout de quelques jours. Le pays fut démembré par les Italiens et les Allemands, et Ante Paveli? prit la tête d'un État croate, où les Oustachis firent régner un régime de terreur et pratiquèrent une politique d'extermination systématique à l'encontre des Serbes, provoquant la mort de 200 000 à 600 000 d'entre eux. Une forte résistance s'organisa alors, qui se regroupa dans deux mouvements : les Tchetniks du général Dra?a Mihajlovi? , de tendance nationaliste serbe et royaliste, qui répondirent aux massacres des Serbes par le massacre de Croates et de Musulmans ; les partisans commandés par le Croate Josip Broz, dit Tito, qui formèrent un mouvement multinational d'obédience communiste. Les Alliés soutinrent d'abord Mihajlovi?, mais ce dernier, hostile aux communistes, finit par négocier avec les Allemands, provoquant la méfiance des Alliés, qui lui préférèrent finalement Tito. Malgré de très durs combats (la Yougoslavie perdit un dixième de sa population), les partisans, qui furent près de 300 000, contribuèrent à entretenir une insécurité permanente sur les positions arrière des Allemands, immobilisant près de quinze divisions de la Wehrmacht. Le prestige de ce mouvement de résistance, le plus important d'Europe, valut au lendemain de la guerre un soutien populaire total au Comité national de libération dirigé par Tito et permit aux communistes de remporter les élections de 1945. Cette victoire, qui fit suite à l'abdication de Pierre II, donnait naissance à la République yougoslave et inaugurait trente-cinq ans de titisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alexandre - YOUGOSLAVIE - Alexandre Ier Balkans (péninsule des) Balkans (péninsule des) - La balkanisation Belgrade Carniole Croatie Croatie - Histoire Mihajlovic Draza Dragoljub Oustachis Pavelic Ante Pierre - SERBIE - Pierre Ier Karageorgevic Pierre - SERBIE - Pierre II Serbie Serbie - L'impossible Yougoslavie Tito (Josip Broz, dit) Zagreb - Histoire Les livres Yougoslavie - Pierre Ier de Serbie, en 1904, page 5649, volume 10 Yougoslavie - soldats oustachis, en 1941, page 5649, volume 10 Yougoslavie - Tito et son état-major, en 1943, page 5649, volume 10 La République fédérale et populaire de Yougoslavie. Pour mettre fin aux dissensions nationalistes, la Constitution du nouvel État fut conçue dans un esprit fédéraliste et la Yougoslavie fut divisée en six Républiques, ayant des droits égaux : la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro et la Macédoine. La reconnaissance des nationalités se doubla d'un affaiblissement de la Serbie, dont on estimait qu'elle avait eu un rôle trop prépondérant sous l'ancien régime : on institua donc, à l'intérieur même de son territoire, deux provinces autonomes, la Vojvodine et le Kosovo-Metohija. Cette organisation fédérative de la Yougoslavie, désormais dans le camp communiste, s'accompagna de la mise en place d'une économie de type socialiste. Cependant, la trop grande autonomie manifestée par Tito vis-à-vis de Staline provoqua, en 1948, la rupture avec le Kominform dominé par l'URSS. Tito engagea alors le pays dans une expérience socialiste originale. Cette voie yougoslave prit en économie la forme de l'autogestion et, en diplomatie, celle du non-alignement. Instaurée en 1950, l'autogestion avait pour but de confier la gestion des entreprises à des conseils ouvriers élus. Bientôt, ce système s'étendit aux services publics et à l'administration. Quant au non-alignement, conséquence directe de la rupture avec Moscou, il permit à la Yougoslavie d'occuper une place de choix sur la scène internationale. Poursuivie après la réconciliation avec l'URSS en 1955, cette politique culmina en 1961 avec la tenue à Belgrade d'une conférence des pays non alignés, sous la présidence de Tito. Mais, pour originale qu'elle fût, cette voie laissa vite apparaître certaines limites, qui, entraînant son échec, devaient se trouver à l'origine des graves problèmes rencontrés par la Yougoslavie dans les années quatrevingt. Ainsi, la décentralisation des pouvoirs fut contrebalancée par l'organisation centralisée du parti communiste yougoslave, auquel appartenaient les dirigeants des différentes Républiques. En outre, Tito, qui se réservait le rôle d'arbitre, présidait avec autoritarisme aux évolutions de la ligne politique, expulsant par exemple le réformateur Milovan Djilas en 1954, puis limogeant le centralisateur Aleksandar Rankovi? en 1966. Cette situation provoqua une poussée des nationalismes, qui s'exacerbèrent au Kosovo (1968), puis en Croatie (1971). Ce « printemps croate » entraîna le remplacement des principaux dirigeants locaux. Cependant, la fédéralisation du parti, devenu la Ligue des communistes yougoslaves (LCY), et l'adoption de la Constitution de 1974, qui renforça les droits des Républiques, semblèrent apaiser les revendications autonomistes des Slovènes et des Croates. C'est alors que la crise économique mondiale de 1974 toucha de plein fouet le pays, révélant les insuffisances du socialisme autogestionnaire yougoslave. Ainsi, à la mort de Tito (1980), ses successeurs, qui, selon la Constitution, devaient accéder à tour de rôle à la présidence de la fédération, se trouvèrent confrontés à une situation économique difficile, qui ne cessa de s'aggraver, malgré le recours à divers plans d'austérité entre 1986 et 1989. Ils eurent également à faire face à une recrudescence des tensions interethniques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats autogestion Balkans (péninsule des) Balkans (péninsule des) - La balkanisation Bosnie Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine - Histoire Croatie Croatie - Histoire Dalmatie Herzégovine Istrie Kosovo-Metohija Macédoine Macédoine Macédoine - Histoire Macédoine - La Macédoine de Byzance à nos jours Mikulic Branko Monténégro Monténégro - Histoire non alignés (mouvement des pays) Serbie Serbie - L'impossible Yougoslavie Slovénie Slovénie - Histoire Tito (Josip Broz, dit) URSS - Histoire - Du pacte germano-soviétique à la guerre froide Vojvodine Zagreb - Histoire Les livres Yougoslavie - conférence des pays non alignés, à Belgrade, en 1961, page 5650, volume 10 La disparition de la fédération et la guerre civile. Des évolutions politiques de plus en plus divergentes se dessinèrent dans les différentes Républiques à partir de 1986. La montée des nationalismes fut un phénomène commun à l'ensemble de celles-ci, mais elle prit des formes opposées, d'une part chez les Slovènes et les Croates, qui réclamaient une démocratisation du régime et davantage d'autonomie, et d'autre part chez les Serbes, qui se montrèrent partisans d'un renforcement du pouvoir fédéral. Ainsi, ces derniers supprimèrent en 1988 le statut de province autonome à la Vojvodine et au Kosovo, suscitant dans ce dernier territoire de violents troubles contre la majorité albanaise. Favorisées par la chute du système communiste dans les pays de l'Est et rendues possibles par l'abandon du rôle dirigeant par la LCY, puis par son éclatement, l'instauration du multipartisme et la tenue d'élections en 1990 confirmèrent cette opposition. Dans quatre Républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine), les partis qui l'emportèrent se prononcèrent pour la transformation de la Yougoslavie en une confédération d'États souverains. En Serbie et au Monténégro, en revanche, les anciens communistes, dirigés par Slobodan Milo?evi?, réussirent à se maintenir au pouvoir, en devenant les défenseurs des aspirations nationalistes grand-serbes. Face à l'impossibilité de toute conciliation, et au blocage des institutions fédérales, la Slovénie, puis la Croatie décrétèrent leur indépendance (juin 1991). La Slovénie accéda à la pleine souveraineté après quelques affrontements avec l'armée fédérale, mais la Croatie, en raison de l'importante communauté serbe présente sur son sol, dut faire face à une guerre. Après l'intervention de l'ONU, qui envoya une force d'interposition en Croatie, la guerre s'étendit à la Bosnie-Herzégovine, qui venait de proclamer son indépendance (mars 1992). Elle y prit des formes particulièrement cruelles, car les milices serbes bosniaques, appuyées par l'armée dite fédérale (contrôlée par la Serbie), entreprirent par le « nettoyage ethnique » de vider de leurs populations non serbes les territoires qu'elles convoitaient. Politique de terreur, destruction des symboles culturels musulmans et croates, sièges et bombardements de villes musulmanes, comme Srebrenica ou Gorazde, ou cosmopolites, comme Sarajevo, firent partie des méthodes des extrémistes serbes, qui devaient être officiellement accusés de génocide et de crimes contre l'humanité. Mais, malgré la condamnation de la Serbie par l'ONU, la mise en place d'un embargo contre elle, l'envoi de Casques bleus (FORPRONU) pour tenter de protéger les populations civiles, le conflit en Bosnie entraîna l'exode massif des populations (au moins 2 millions de personnes). Ainsi, à l'ancienne fédération yougoslave ont succédé la République fédérale de Yougoslavie (rassemblant la Serbie et le Monténégro) et quatre autres nouveaux États : la Slovénie, la Croatie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine. Quant à la Bosnie-Herzégovine, ses frontières, sa structure étatique et son existence même sont tributaires du respect du plan de paix que les Nations unies ont finalement fait accepter aux Serbes en 1995. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bosnie-Herzégovine - Histoire Croatie Croatie - Histoire Dubrovnik Kosovo-Metohija Macédoine Macédoine Macédoine - Histoire Macédoine - La Macédoine de Byzance à nos jours Milosevic Slobodan Monténégro Monténégro - Histoire Olympiques (jeux) - Les Jeux de l'ère moderne ONU (Organisation des Nations unies) Sarajevo Serbie Serbie - L'impossible Yougoslavie Slavonie Slovénie Slovénie - Histoire Vojvodine Zagreb - Histoire Arts Beaux-arts. Partagé entre les traditions occidentale et orientale, l'art yougoslave porte la marque de la diversité. Alors que la Slovénie et la Croatie ont successivement assimilé les influences du gothique (cathédrale de Zagreb, 1217), de la Renaissance et du baroque (cathédrale de Ljubljana, 1701-1708), la Serbie, la Bosnie et la Macédoine conservent les témoignages des dominations byzantine (église Sainte-Sophie d'Ohrid, XIe siècle) et ottomane (mosquée de Sarajevo, 1531). L'héritage occidental est particulièrement sensible dans les villes de la côte dalmate, qui adoptèrent le type du palais vénitien dès le XIVe siècle, et sur le territoire de la Slovénie, où les églises baroques ou le style « Sécession » de Joseph Ple? nik (1872-1957) trahissent des influences autrichiennes. Au début du XXe siècle, Zagreb devint un des foyers artistiques les plus actifs du pays. Directeur de l'Académie des beaux-arts (1921), Ivan Me?trovi? ( 1883-1962) fut consacré comme le sculpteur le plus important de sa génération. En 1929, la création du groupe Zemlja (Terre) suscita l'éclosion d'un courant naïf, animé par Krsto Hegedu?i? (né en 1901). De ce mouvement sont issus Ivan Generali? (né en 1914) et les peintres-paysans du village de Hlebine. Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup d'artistes yougoslaves ont choisi de s'exprimer à l'étranger. Si Dado (Miodrag Djuri? , né en 1933) et Vladimir Veli? kovi? ( né en 1935) sont restés fidèles à une figuration d'inspiration surréaliste, Braco Dimitrijevi? (né en 1948) a exploré, quant à lui, les voies de l'art conceptuel. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dado (Miodrag Djuric, dit) Mestrovic Ivan Zagreb Les livres Yougoslavie - monastère de Sopocani (XIIIe siècle), page 5651, volume 10 Yougoslavie - les Toits blancs de mon pays (1968), par Ivan Lackovic, page 5651, volume 10 Littérature. La littérature dite yougoslave est en fait composée de littératures dont la diversité reflète celle des peuples composant ce pays. Surtout religieuse à ses débuts, la littérature serbe (ainsi que la littérature slovène) n'a pas connu de grands renouvellements avant le XVIIIe siècle avec Dositej Obradovi?, alors que la littérature croate, plus perméable aux influences italiennes, s'est rapidement développée depuis le pétrarquisme de Men?eti? et D?ore Dr?i?, au XVe siècle, jusqu'aux églogues de Heletorovi? et aux romans de Petar Zorani? ou à la poésie épique de Gunduli?. Au XIXe siècle, le Serbe Vuk Karad?i? et le Croate Ljudevit Gaj jetèrent les bases d'une réforme linguistique qui cherchait à intégrer les littératures des deux peuples. C'est ainsi que le dialecte sto devint langue littéraire à partir de 1830. Mais les littératures restèrent fort différentes dans leurs expressions et leurs références culturelles, autant dans la poésie avec les Croates Predarovi? et Siluije Kranj?evi? et les Serbes Branko Radi? evi? et Ilié, que dans le roman avec les Croates Eugenij Kumi?i?, Ivan Goran Kova? i? et les Serbes Laza Lazarevi? ou Simo Matavulj. Au XXe siècle, rien n'a permis d'estomper les différences : les comédies spirituelles du Serbe Branislav Nu?i? n'ont rien à voir avec les drames d'un Miroslav Krle?a, ni la poésie croate de Vidrié ou Nazor avec celle des Serbes Jovan Du?i? ou Crujanski, sans compter le romancier slovène Ivan Conkar, Ivo Andri? , originaire de Bosnie (prix Nobel 1961), ou les Macédoniens Ko? o Racin, Bla?e Koneski ou Vlado Maleski. La désintégration de la Yougoslavie témoigne d'héritages culturels depuis longtemps profondément dissociés. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Andric Ivo Cankar Ivan Jurcic Josip Krleza Miroslav Cinéma. La production cinématographique yougoslave, à l'image d'un pays composite, n'a jamais vraiment trouvé son identité. Ce n'est qu'à travers le cinéma d'animation que l'unité nationale s'est exprimée, lorsqu'au début des années cinquante se développa la fameuse « école de Zagreb », où s'illustrèrent Du?an Vukoti? et Vatroslav Mimica. Quelques rares films ont connu une audience au-delà des frontières, comme J'ai même rencontré des Tziganes heureux (1967) et le Maître et Marguerite (1972), d'Aleksandar Petrovi?, W. R. ou les Mystères de l'organisme, de Du?an Makavejev (1972), ou encore Papa est en voyage d'affaires, d'Emir Kusturica (1985), Palme d'or au festival de Cannes. Poursuivant une brillante carrière internationale (Underground, 1995), Kusturica incarne à lui seul le cinéma yougoslave. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kusturica Emir La République fédérale de Yougoslavie Réduite à la Serbie, qui comprend les provinces de Vojvodine et du Kosovo, et au Monténégro, la République fédérale de Yougoslavie est un État aux institutions complexes où se juxtaposent l'exécutif fédéral, incarné par un président et un Premier ministre, l'exécutif de la République de Serbie, dont l'influence est prépondérante, et l'exécutif de la République du Monténégro. Chacune des deux Républiques a un régime dont le président et le Premier ministre sont issus des rangs de l'ancien appareil communiste. Tandis que les Serbes qui ont fui en masse la Bosnie-Herzégovine et la Croatie indépendantes (ils sont sans doute plus de 600 000) posent à la nouvelle fédération un problème aigu de réfugiés, la Serbie connaît aussi un problème de minorités : Croates et Hongrois en Vojvodine ; Albanais au Kosovo. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kosovo-Metohija Monténégro Monténégro - Histoire Serbie Serbie - L'impossible Yougoslavie Vojvodine Géographie. S'étendant entre les systèmes alpin (Alpes Dinariques) et balkanique, le territoire forme un ensemble de moyennes montagnes et de bassins drainés principalement par les cours du Danube et de son affluent de rive droite, la Morava. La zone karstique, commune à la Slovénie, à la Croatie et à la Bosnie-Herzégovine, s'étend jusqu'au Monténégro. Au nord de la boucle formée par le Danube, la Vojvodine est la terminaison méridionale de la plaine pannonienne, couverte de sédiments fertiles. Au sud-est, les bassins du Kosovo et de la Metohija sont des zones rurales peu développées. En raison des remparts montagneux, le climat est à prédominance continentale. (Pour les aspects humains, voir Serbie). En raison des sanctions internationales conduisant à un blocus de 1992 à 1995, l'économie de la République a été déstructurée. La part du secteur agricole dans le PIB s'est accrue aux dépens de celles de l'industrie et des services. Les secteurs minier et énergétique (électricité, hydrocarbures) ont cependant continué d'être productifs. La levée de l'embargo, tout en permettant une reprise des exportations (céréales, textiles), doit surtout permettre de mettre progressivement fin au désordre monétaire, à l'hyperinflation et aux marchés parallèles. Un plan de reconstruction a été négocié avec le Fonds monétaire international. L'étatisation de l'économie reste très forte en Serbie, alors que les privatisations ont davantage progressé dans le Monténégro. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Belgrade Danube Dinariques (Alpes) Kotor Monténégro Morava Pannonien (bassin) Serbie Serbie - Géographie Les livres Yougoslavie - le relief karstique, page 5646, volume 10 Yougoslavie - le poljé de Cetinje, page 5652, volume 10 Yougoslavie - les bouches de Kotor, page 5652, volume 10 Histoire. Contraint à une économie de guerre, le pays a ressenti la nécessité, à partir de 1994, de donner des gages aux Nations unies. Après avoir commencé à normaliser ses relations avec la Croatie, Belgrade a « lâché » les extrémistes serbes de Bosnie. Puis, en novembre 1995, les négociations de Dayton, au cours desquelles le président de la Serbie, Slobodan Milo?evi? , a représenté les intérêts serbes de Bosnie, ont permis de mettre un terme aux actions de guerre (accords de Paris de décembre). La fédération a aussitôt rétabli ses relations économiques avec ses voisins balkaniques. Vis-à-vis de la communauté internationale, il restait cependant à régler le sort des Serbes accusés de crimes contre l'humanité. À l'intérieur même de la fédération, des tensions surgirent entre la Serbie et le Monténégro, qui s'estimait sous-représenté. Surtout, l'opposition au président Milo?evi?, seul véritable homme fort du régime, et au Parti socialiste de Serbie sur lequel il s'appuie, s'est fortement radicalisée à partir de 1996. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fédéral (État) Milosevic Slobodan Monténégro Monténégro - Histoire Serbie - L'impossible Yougoslavie Les livres Yougoslavie - manifestation pour la liberté des médias à Belgrade en 1993, page 5653, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Complétez votre recherche en consultant : Les médias Yougoslavie - carte physique Yougoslavie - tableau en bref Yougoslavie - tableau en chiffres Yougoslavie - carte physique Europe - carte politique Macédoine - carte physique Les indications bibliographiques P. Garde, Vie et mort de la Yougoslavie, Fayard, Paris, 1992. G. Guezennec, la Yougoslavie autogestionnaire : bilan critique d'une époque prestigieuse, CREER, 1991. J. Krulic, Histoire de la Yougoslavie. De 1945 à nos jours, Complexe, Bruxelles, 1993.

« vers la Croatie surtout –, la Slovénie était peuplée essentiellement de Slovènes (90,5 %) ; la Croatie, de Croates (75,1 %) et de Serbes (11,5 %) ; la Bosnie- Herzégovine – véritale puzzle humain –, de Musulmans (39,1 %), de Serbes (32,2 %) et de Croates (18,4 %) ; le Monténégro, de Monténégrins (68,5 %) et de Musulmans (13,4 %) ; la Macédoine, de Macédoniens (67 %) et d'Albanais (19,6 %).

En Serbie enfin, le peuplement était relativement homogène (66,4 % de Serbes) dans la « Serbie étroite », ne comprenant pas les Républiques autonomes de Vojvodine et du Kosovo- Metohija. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine - Géographie Croatie Croatie - Géographie Kosovo-Metohija Macédoine Macédoine - Géographie Monténégro Serbie Serbie - Géographie serbo-croate Slaves slaves (langues) slovène Vojvodine Les livres Yougoslavie - le patriarcat de Pec (XIIIe-XIVe siècle), page 5646, volume 10 L'économie yougoslave La Yougoslavie ayant constitué un État socialiste à partir de 1945, nombre de moyens de production y avaient été collectivisés : l'industrie, les mines, les banques et les assurances.

Mais, dans le secteur agricole, 85 % des terres étaient aux mains de très nombreuses exploitations familiales, qui ne pouvaient excéder, chacune, 10 hectares, en application de la réforme agraire de 1953.

Il existait toutefois, surtout en Vojvodine, de grands domaines d'État orientés vers la culture des céréales et de la betterave à sucre. Si les coopératives de production étaient peu nombreuses, en revanche, les coopératives d'achats et de ventes étaient fréquentes.

L'artisanat et les services, notamment ceux qui étaient liés au tourisme, particulièrement actif sur la côte dalmate, relevaient également du secteur privé.

Outre ces différences de statut (privé ou public) selon les secteurs d'activité, l'économie yougoslave était caractérisée par la pratique de l'autogestion des entreprises à l'intérieur d'un système planifié.

Les Républiques et les collectivités locales possédaient également de larges compétences en matière d'économie. L'inégal développement des différentes Républiques constituait un problème majeur ; ainsi, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Monténégro et la République autonome du Kosovo étaient officiellement considérés depuis 1965 comme insuffisamment développés.

Pourtant, malgré une aide fédérale et des transferts de revenus en provenance des Républiques les plus riches, les disparités entre le Nord et le Sud avaient continué de s'aggraver en raison, notamment, d'un accroissement démographique plus rapide dans les régions les plus déshéritées, mais aussi de la faible efficacité des investissements industriels dans ces régions restées très rurales.

En Slovénie, République la plus développée, le revenu par habitant était, en 1986, sept fois plus élevé qu'au Kosovo.

Avec la crise institutionnelle qui avait suivi la mort du maréchal Tito (1980) et la chute des régimes communistes en Europe orientale à la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix, ces disparités économiques – sources d'impatiences et de déceptions – ont été des éléments déterminants de la. »

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