États généraux de 1789 (Ouverture des)

Le 5 mai 1789, les députés aux états généraux, dont la procession avait traversé Versailles la veille, se réunirent dans la grande salle de l’hôtel des Menus-Plaisirs. A midi, le roi fit son entrée ; il prononça un discours très protocolaire et paternel, fort applaudi. Puis le garde des Sceaux, Barentin, rappela les réformes déjà faites et traça aux états un programme de travail : meilleure répartition de l’impôt, réforme de la justice et de la législation criminelle, réglementation de la presse ; mais ce programme n’était pas limitatif : le roi invitait seulement l’assemblée à « rejeter avec indignation les innovations dangereuses «. Contrairement aux usages, le directeur général des Finances, Necker, parla ensuite, pendant trois heures. Il avoua 36 millions de déficit (il y en avait 162) et proposa un emprunt de 80 millions. Puis la séance fut levée. Les difficultés commencèrent dès le lendemain, le 6 mai. lorsque le tiers état invita les deux autres ordres à se joindre à lui pour la vérification des pouvoirs : c’était s’assurer, avec le vote par tête, la majorité dans une assemblée où les ordres auraient disparu. Le clergé et la noblesse hésitèrent, et, le 17 juin, le tiers, rejoint par quelques curés, se proclama Assemblée nationale ; le 19, le clergé décida de la rejoindre.