festival. n.m. (mot emprunté à l'anglais, en 1883), grande manifestation musicale et, par extension, artistique. Musique. C'est dans le domaine musical qu'est né le phénomène du festival. Ce mot désignait alors une cérémonie exception nelle pour la célébration d'un compositeur dans l'un des hauts lieux de sa carrière : Haendel fut fêté à Londres en 1785, Haydn à Vienne en 1811, Beethoven à Bonn en 1845. Car « qui veut comprendre le poète doit aller dans le pays du poète « (Goethe, cité en exergue du Voyage artistique à Bayreuth, d'Albert Lavignac). À la fin du XIXe siècle, quand le festival devint une institution périodique, il garda ce double aspect initial : culte d'un homme, célébration d'un lieu. De nombreux festivals sont consacrés à la musique, et à l'opéra plus particulièrement, mais ces lieux de culte se sont également ouverts à d'autres arts du spectacle : théâtre, danse et cinéma notamment. En 1876, Wagner, avec le soutien politique et financier de Louis II de Bavière, fit construire à Bayreuth un temple où solenniser son oeuvre, un Festspielhaus. Sur ce prestigieux modèle, Mozart reçut sa consécration à Salzbourg par un festival annuel en 1920, et Berlioz, la sienne dans la région lyonnaise, ou Rossini à Pesaro. Un autre motif de festival, plus récent, est l'activité d'un interprète : Adolf Busch et Serkin à Marlboro, Pablo Casals à Prades, Sviatoslav Richter en Touraine ou Gidon Kremer à Lockenhaus. Ainsi, la soprano Audrey Mildmay reçut en cadeau de son riche époux, le 28 mai 1934, à Glyndebourne, un théâtre et un festival où afficher ses talents mozartiens. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les festivals se sont multipliés, en France notamment, à l'inititative de Régions, communes ou institutions (maisons de disques ou radios), qui « fidélisent « ainsi un public oisif de vacanciers dans un rituel social marqué. Depuis 1947, Aix-en-Provence, aujourd'hui imité par une multitude de cités méridionales, allie les plaisirs de l'audition musicale et de l'été provençal. Temps forts de l'activité mondaine, souvent médiatisés, ces festivals sont aussi des événements artistiques d'importance : souvent parce qu'ils réunissent des interprètes prestigieux, parfois parce qu'ils expérimentent et approfondissent des répertoires particuliers (musique ancienne à Saintes, quatuor à cordes à Évian, musique contemporaine à Donaueschingen) ou éprouvent les ressources de la pluridisciplinarité (Festival d'automne à Paris, festivals de Vienne ou d'Édimbourg). Complétez votre recherche en consultant : Les médias festival - quelques festivals de musique Jazz. Les premiers festivals de jazz ont eu lieu en France (à Nice, puis à Paris) à la fin des années quarante, puis aux États-Unis (premier « Jazz at Newport «, près de New York, en 1954). Depuis les années soixante-dix, ils sont devenus un phénomène mondial. On en compte aujourd'hui plus de cent en France, répartis sur toute l'année. La plupart bénéficient de subventions publiques et de l'appui du mécénat privé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats jazz - Une « musique d'art « d'essence populaire Rock et variétés. À la fin des années soixante, des festivals parfois gigantesques ont ouvert un nouvel espace d'expression aux chanteurs, d'abord aux États-Unis, où ils sont devenus de véritables rassemblements conviviaux et festifs pour la jeune génération, dans une atmosphère où se mêlaient musique, contestation politique et libération sexuelle : après Monterey, Miami, Newport et Atlanta, le phénomène a culminé à Woodstock (450 000 participants, en 1969). Depuis, ces grandes messes musicales se sont organisées et spécialisées : en Grande-Bretagne, le Womad attire des musiciens traditionnels du monde entier. En France, des manifestations comme le Printemps de Bourges et les Francofolies de La Rochelle sont devenues pour la chanson les temps forts de la consécration et des découvertes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats rock - La prise de conscience des années soixante Théâtre. Les festivals apparurent d'abord en Angleterre (festival Shakespeare, à Stratford on Avon, créé en 1879) et en Allemagne. Les représentations estivales au théâtre antique d'Orange, rendu à sa vie originelle par l'acteur Mounet-Sully en 1894, et au Théâtre du Peuple, créé à Bussang (Vosges) par Maurice Pottecher en 1895, constituèrent en France les premiers festivals, bien que ce terme ne fût pas utilisé. Après la création du festival d'Avignon par Jean Vilar en 1947, ces manifestations se sont peu à peu multipliées en province, tandis que le Festival d'automne était ouvert à Paris par Michel Guy en 1972. Cinéma. Manifestations au cours desquelles sont projetés et primés des films, les festivals de cinéma étaient peu nombreux jusqu'aux années soixante (Venise, Cannes, Locarno, Berlin). Ils se sont depuis multipliés, alors même que la fréquentation des salles baissait. Rendez-vous de la production cinématographique, nationale ou internationale, ils participent ainsi à son essor. On y découvre de nouveaux talents, on y rend hommage à des maîtres, on y traite d'importants marchés. Et les récompenses qui y sont décernées aident parfois certains films à trouver le public qu'ils méritent. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aix-en-Provence Avignon Avoriaz Bayreuth Cannes chanson - La chanson à l'ère du show-business Marlboro Orange rock - La prise de conscience des années soixante Salzbourg tourisme - Anciennes et nouvelles activités touristiques Venise - La Venise moderne Vilar Jean Les livres Aix-en-Provence - festival de l'art lyrique, page 111, volume 1
