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GoURMONT (Remy de)

Publié le 18/01/2019

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GoURMONT (Remy de), écrivain français (Bazoches-au-Houlme, Orne, 1858 -Paris 1915). Romancier, conteur, poète, philologue, critique, philosophe, c'est un polygraphe accompli. Épicurien, il remet l'homme à sa place dans la lignée des choses et des êtres, et se méfie de l'abstrait, des vérités et de l'absolu. La beauté est le guide de ce symboliste, qui se nourrit d'abord de mots rares et de tournures elliptiques [le Fantôme, 1893 ; repris en 1896 dans le Pèlerin du silence}, collabore au Mercure de France dès 1889 et fonde avec Jarry l'Ymagier (1894). Son style se libère avec ses romans, depuis Merlette (1886) jusqu'à Un \\œur virginal (1907), tandis qu'il jette'un regard distancié sur l'aventure symboliste [le Livre des masques, 1896). Son amoralisme lui inspire les Épilogues

 

(1895-1901), où il rejette tout sentimentalisme. Il en est de même, plus spectaculairement encore, avec sa Physique de l'amour (1903) : l'impératif physiologique lui fait combattre tout rationalisme ; la « philosophie scientifique » ne peut être qu' « un commentaire de la vie, mais de la vie tout entière » [Promenades philosophiques, 1905). C'est dans cette perspective que se placent les Promenades littéraires (1904-1913), où il défend la subjectivité de la critique, la Culture des idées (1900), le Chemin de velours (1902). Avec l'esthétique de la langue française (1899) et le Problème du style (1902), il condamne le lieu commun au bénéfice d'une esthétique de la surprise que combattra plus tard Paulhan avec les Fleurs de Tarbes. Érudit [le Latin mystique, 1892 ; le Miracle de Théophile, 1896; Dante, Béatrice et la poésie amoureuse, 1908), auteur dramatique [Théodat, 1892), il s'est voulu, en disciple de Renan, plus spectateur qu'acteur des mouvements sociaux et politiques ; mais un pamphlet (le Joujou patriotique) d'une violence à la Darien, paru dans le Mercure de France en 1891, lui valut son exclusion de la Bibliothèque nationale : il y dénonçait le nationalisme comme exercice de matamore. Il a laissé une abondante correspondance [Lettres à l'Amazone, 1914-1926; Lettres à Sixtine, 1921).

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