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GRINGORE ou GRINGOIRE (Pierre)

Publié le 18/01/2019

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GRINGORE ou GRINGOIRE (Pierre), poète et auteur dramatique français (en Normandie v. 1475-en Lorraine v. 1539). Amateur de théâtre, il entra dès sa jeunesse dans la confrérie des Enfants sans souci, dont il devint par la suite l'un des principaux dignitaires. Bien en cour sous le règne de Louis XII, il quitta, sous celui de François Ier, la cour royale pour celle du duc de Lorraine. Il ne fut pas cet artiste bohème dont Hugo et Banville ont popularisé la légende, mais un poète courtisan qui pratiqua la littérature en véritable homme de métier. Dans la masse — très abondante — de sa production, l'on peut distinguer quatre principaux ensembles d'œuvres. En premier heu, des œuvres morales, comme le Château de Labour (1499), poème didactique dont l'enseignement est délivré par une série de personnages allégoriques, le Château d'Amour (1500), dialogue assez conventionnel où pointe une idéologie antiféministe, et une série d'œuvres qui développent, sous des perspectives diverses, une même satire morale de la société : les Folles Entreprises (1505), les Abus du monde (1509), les Fantaisies de Mère Sotte (1516), les Menus Propos ( 1521 ). On peut leur rattacher un recueil d'apophtegmes publié en 1527, les Notables Enseignements, adages et proverbes.

 

Gringore est, en second fieu, l'auteur d'une série d'opuscules politiques destinés à soutenir la politique de son protecteur, le roi Louis XII : l'Entreprise de Venise (1509), l'Obstination des Suisses (vers 1510), et deux pamphlets dirigés contre le pape Jules II {la Chasse du cerf des cerfs, 1510 ; 1'Espoir de paix, 1511).

 

Un troisième groupe d'œuvres est celui qu'inspirent le lyrisme religieux {Heures de Notre-Dame, 1525; Chants royaux sur les mystères, 1527) ou la polémique (le Blason des hérétiques, 1524).

 

Mais la partie la plus importante de l'œuvre de Gringore reste son œuvre théâtrale. Elle est représentée par un mystère, la Vie Monseigneur sainct Louis (publié pour la première fois en 1877 par A. de Montaiglon), et par deux soties — le Jeu du Prince des sots, joué en 1512 (l'auteur y tenait le rôle de Mère Sotte), satire virulente du pape Jules II, et la Sotie nouvelle des chroniqueurs (1515), dialogue satirique à bâtons rompus —, qui constituent l'un des aspects les plus représentatifs du théâtre profane de la pré-Renaissance.

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