Heydrich, Reinhard

Chef de la Gestapo né à Halle-Saale (1904), mort à Prague le 4 juin 1942. Fils d'un directeur du Conservatoire et d'une mère demi-juive, Heydrich était, dès 1918, membre de l'organisation de jeunesse du Parti national allemand dans sa ville natale, considérée comme très « rouge ». Entré en 1922 dans la marine, puis employé dès 1928 au Département d'information et d'espionnage de l'Amirauté de la Baltique, Heydrich fut exclu de la marine pour conduite incompatible avec les traditions du corps des officiers. Homme d'apparence élégante et d'une intelligence supérieure, mais froid et impitoyable, Heydrich entre dans le Parti national-socialiste en 1931. Nommé en 1932 chef de l'espionnage (Sicherheitsdienst, SD) de la SS de Himmler, en 1933 directeur du Département politique de la police à Munich, en 1935 chef de la police secrète d'Etat (Geheime Staatspolizei, Gestapo), il accéda aux grades suprêmes de la SS (Obergruppenführer). Maître de l'espionnage, chef inexorable des KZ, multipliés sous sa direction, spécialement a partir du 1er septembre 1939, Heydrich fut un homme très redouté, sorte de Fouché du régime. Nommé en 1941 successeur de Neurath, protecteur du Reich en Bohême et en Moravie, Heydrich s'efforça d'isoler la bourgeoisie tchèque, bastion du nationalisme, et tenta de se concilier, par l'aide gouvernementale, les paysans et ouvriers négligés depuis 1919. Lorsque des groupes tchèques lui offrirent d'organiser une légion pour le combat contre l'URSS, le Gouvernement tchèque, en exil à Londres — pas encore reconnu par les Alliés — fit partir d'Angleterre des soldats chargés de l'assassiner. Ils réussirent dans leur entreprise, et cet attentat fut l'occasion d'une répression très sévère.