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Il existe une éducation du regard par la peinture.

Publié le 01/11/2013

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Il existe une éducation du regard par la peinture. Quand l'impressionnisme surgit, il ne fut pas compris des premiers spectateurs, qui raisonnaient selon d'autres critères. La perspective linéaire n'était plus là pour définir des substances stables et solides. L'artiste percevait désormais le réel ailleurs, dans un jeu de reflets, dans la transparence de certaines lumières, dans ses impressions. Et il a fallu de longues années pour que cette mutation du regard soit comprise. Apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'impressionnisme a contribué à libérer la peinture des contraintes de la tradition. L'année 1874 marque ainsi l'apogée d'une crise entre la peinture vivante et les institutions de la société française. Aujourd'hui, dans le cadre du musée d'Orsay par exemple, le recul du temps permet de situer le mouvement impressionniste dans le contexte du XIXe siècle, riche de toute sa complexité et de toutes ses nuances. Mais il ne faut pas minimiser pour autant la rupture que représente ce mouvement. Il ne faut jamais oublier sa formidable force d'innovation ; son irruption condamnait l'académisme tout en proposant une esthétique qui permit à la peinture ses développements ultérieurs ; une nouvelle époque était ouverte. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Orsay (musée d') Les précurseurs Turner, avec ses études sur la lumière, et Delacroix, par sa maîtrise de la couleur, ouvrirent de nombreuses perspectives aux impressionnistes. La nouvelle conception du paysage introduite par l'école de Barbizon relança ce genre, considéré comme mineur jusque-là. Une étape supplémentaire allait être franchie lorsque Eugène Boudin initia le jeune Monet à la peinture en plein air. C'est Manet qui devint, malgré lui, le modèle à suivre. En présentant en 1863, au Salon des refusés, son Déjeuner sur l'herbe, il suscita un immense scandale auprès du public et dans le monde de l'art. Sa modernité n'enthousiasma que la nouvelle génération de peintres. Manet resta attentif à leur travail et essaya certaines de leurs techniques (En bateau), mais n'adhéra jamais au groupe des impressionnistes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Barbizon Boudin Eugène couleur - L'art et la couleur - Du réalisme à l'abstraction Delacroix Eugène exposition - 2.ARTS Manet Édouard Monet Claude paysage - 2.BEAUX-ARTS salon salon - Les salons de peinture Turner Joseph Mallord William Les livres France - Manet, le Balcon (1868-1869), page 2033, volume 4 Le groupe impressionniste Il se forma dans les années 1860. L'impressionnisme ne fut pas une école, mais le résultat de la rencontre d'artistes aux tempéraments variés. Ce furent le désir de faire une peinture claire et le refus des structures académiques qui les rassemblèrent. Au XIXe siècle, en effet, un peintre, pour vendre ses tableaux, devait appartenir à un atelier, puis participer au Salon officiel dans l'espoir de recevoir une médaille. Cet itinéraire laissait peu de chances de s'imposer aux nouveaux talents, car le jury se montrait particulièrement sévère. Tous se heurtèrent à la rigueur du système. Les impressionnistes allaient également remettre en cause le choix, alors systématique, de couleurs sombres, masquées par d'épais vernis. C'est Monet qui réunit peu à peu les membres du groupe. Il se lia d'amitié avec Pissarro, en fréquentant l'Académie suisse. Dans l'atelier de Gleyre, ils rencontrèrent Sisley, Renoir et Bazille. Insatisfaits de l'enseignement traditionnel, ils étudièrent et copièrent les Anciens dans les musées. Ensemble, ils allèrent peindre dans la forêt de Fontainebleau pour expérimenter leurs théories sur le plein air. Au café Guerbois, ils discutèrent inlassablement de leur révolution picturale. La guerre de 1870 mit provisoirement un terme à leur projet de fonder une association. Dès 1871, ils se retrouvèrent à Argenteuil, autour de Monet, pour continuer l'aventure du plein air. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bazille Frédéric Monet Claude Pissarro (Jacob Abraham, dit Camille) Renoir Auguste Sisley Alfred Les livres impressionnisme - Pierre Auguste Renoir, Portrait de Monet (1875), page 2459, volume 5 Monet Claude - les Coquelicots, page 3263, volume 6 Monet Claude - la Cathédrale de Rouen, page 3263, volume 6 Nymphéas (les), page 3500, volume 7 Renoir Auguste - La Balançoire (1876), page 4310, volume 8 Renoir Auguste - Autoportrait, 1910, page 4310, volume 8 Renoir Auguste - Torse de femme au soleil (vers 1876), page 4310, volume 8 Renoir Auguste - Le Moulin de la Galette (1877), page 4311, volume 8 Renoir Auguste - Portrait de Gabrielle (vers 1911), page 4311, volume 8 impressionnisme - Claude Monet, Impression, soleil levant (1872), page 2458, volume 5 Les expositions (1874-1886) Lassés de voir leurs toiles refusées au Salon, ils créèrent en 1874 une « Société anonyme coopérative d'artistes peintres, sculpteurs, graveurs à capital et personnel variables «. L'objectif était de présenter des expositions libres, sans jury et sans récompense. Cézanne, Degas, Berthe Morisot et Caillebotte vinrent renforcer le noyau initial. Monet apparut comme le chef de file du groupe. Pour gagner une certaine respectabilité, ils accueillirent des artistes moins novateurs. La première exposition eut lieu du 15 avril au 15 mai 1874 dans les anciens ateliers du photographe Nadar. Le public s'y pressa par curiosité, mais ce fut un échec. C'est Impression, soleil levant, de Monet, qui inspira à un critique d'art le nom d'impressionnisme. Ce qualificatif donné par dérision fut désormais employé par tout le monde. En dépit de désaccords internes et de problèmes financiers, la société réussit à organiser sept autres manifestations. Aucune ne vint à bout des réticences du public. Ce rejet systématique mit en évidence le manque de cohésion du groupe. La présence de nouveaux artistes, Mary Cassatt et Gauguin, suppléa aux défections fréquentes de Monet, Cézanne, Renoir et Sisley. Après quatre années d'inactivité, une dernière exposition fut montée en mai-juin 1886. La participation de Seurat eut pour conséquences l'éclatement et la disparition effective du groupe. Les fondateurs, hostiles au nouveau développement de la peinture, refusèrent de participer. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caillebotte Gustave Cassatt Mary Cézanne Paul Degas (Edgar de Gas, dit Edgar) exposition - 2.ARTS Gauguin Paul Guillaumin Jean-Baptiste Armand Monet Claude Morisot Berthe Nadar (Félix Tournachon, dit Félix) Renoir Auguste Seurat Georges Sisley Alfred L'apport des impressionnistes Ils mirent au point des techniques jugées « révolutionnaires « pour traduire leur vision de la réalité. Renonçant aux toiles de grandes dimensions, qui avaient été une obsession pour tous les peintres du XIXe siècle, ils prouvèrent leurs capacités sur des formats plus réduits : cette innovation leur fut dictée au départ par un souci d'économie. Préférant la lumière naturelle à celle de l'atelier, ils firent de la peinture en plein air la base de leur travail. En allant planter leurs chevalets sur les bords de la Seine ou dans les environs de Paris, ils firent du paysage leur thème principal (les Grenouillère, de Monet et Renoir). Choisir un coin de campagne dépourvu de pittoresque comme sujet d'un tableau, sans y ajouter d'anecdote, relevait du défi (Vergers en fleurs, Pissarro). Ils montrèrent une attirance pour l'eau (Inondation à Port-Marly, Sisley) et la neige (la Pie, Monet). Leur principale préoccupation fut de transcrire le plus fidèlement un moment fugitif ou l'impression d'une scène particulière (la Maison du pendu, Cézanne). L'éphémère et l'instantanéité furent saisis par des oeuvres baignées d'une lumière naturelle (Chemin montant dans les hautes herbes, Renoir). Cette vision fugitive dépassa la stricte observation de la réalité à laquelle ils s'attachaient (Gelée blanche, Pissarro). Les impressionnistes furent les premiers à n'utiliser que des couleurs pures (rouge, bleu, jaune) et leurs complémentaires. En appliquant de petites touches séparées, en virgule ou en trait, ils mirent en valeur la technique du peintre ( Régates à Argenteuil , Monet). On leur reprocha beaucoup cette facture apparente, considérée comme un manque de métier. En fait, ils usèrent de la matière picturale comme d'un moyen d'expression. La couleur limita le rôle du dessin et conduisit à une transformation et à une dissolution des formes (Boulevard des Capucines , Monet). Elle gagna les parties ombrées, qui resplendirent de vert, de rouge ou de bleu ( le Moulin de la Galette, Renoir). Ils abandonnèrent la perspective géométrique. Leurs schémas de composition affichèrent une totale liberté : vues plongeantes, cadrages inattendus ( Boulevard vu d'en haut, Caillebotte). L'influence des estampes japonaises, introduites en France vers 1860, est indéniable. Les rues des villes, les trains, les cheminées d'usines, objets d'un intérêt nouveau pour leur époque, trouvèrent leur place dans leurs toiles ( la Gare Saint-Lazare, Monet). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caillebotte Gustave Cézanne Paul couleur - L'art et la couleur - Du réalisme à l'abstraction Monet Claude paysage - 2.BEAUX-ARTS Pissarro (Jacob Abraham, dit Camille) Renoir Auguste Sisley Alfred Les livres impressionnisme - Paul Cézanne, Ambroise Vollard (1899), page 2461, volume 5 impressionnisme - Gustave Caillebotte, Un balcon boulevard Haussmann (1880), page 2461, volume 5 France - Monet, Bassin aux nymphéas (entre 1915 et 1926), page 2033, volume 4 impressionnisme - Camille Pissarro, Gelée blanche (1873), page 2459, volume 5 impressionnisme - Alfred Sisley, Inondation à Port-Marly (1876), page 2459, volume 5 impressionnisme - Pierre Auguste Renoir, Chemin montant dans les hautes herbes (1876-1877), page 2460, volume 5 impressionnisme - Claude Monet, la Gare Saint-Lazare (1877), page 2460, volume 5 Les impressionnistes et le public Dès le début, le public se montra déconcerté et choqué par l'aspect trop moderne et novateur de ce travail. Il ne cessa de condamner et de rejeter cette peinture qu'il ne comprenait pas, encouragé et soutenu en cela par les critiques, fervents défenseurs des traditions. Ceux-ci fustigèrent les impressionnistes dans des articles d'une violence extrême. Rares furent ceux qui les aidèrent : Zola, ami d'enfance de Cézanne, tenta de faire admettre leur démarche, mais dut renoncer face à l'hostilité de ses lecteurs. Quelques amateurs éclairés leur apportèrent un soutien qui s'avéra plus moral que matériel. Paul Durand-Ruel fut le seul marchand de tableaux à prendre ouvertement parti pour les impressionnistes. Il leur ouvrit en 1876 les portes de sa galerie parisienne, puis celles de sa succursale à New York. En 1894, les difficultés rencontrées par le legs Caillebotte prouvèrent une nouvelle fois cet acharnement à combattre l'impressionnisme : en dépit d'une violente campagne de presse, Renoir réussit à faire accepter 38 des 67 toiles destinées au musée du Luxembourg à Paris. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caillebotte Gustave Renoir Auguste Zola Émile L'éclatement du groupe Le groupe s'était déjà dispersé avant 1880. Les impressionnistes étaient arrivés au bout de leurs recherches, craignant de tomber dans une forme d'abstraction qu'aucun d'eux n'était alors prêt à affronter. Préoccupés d'assurer l'accomplissement de leurs oeuvres personnelles, ils se séparèrent. Monet fit sa première exposition particulière en 1880. Installé à Giverny, il s'attacha à la production de séries, études de vibration de la lumière (Meules, Nymphéas). Renoir abandonna provisoirement les techniques impressionnistes pour revenir à un dessin précis, à une facture sèche et à des couleurs aigres. Cézanne, de retour à Aix-en-Provence en 1882, élabora un art structuré pour dégager la solidité et la permanence des formes. Une première réaction contre leur travail se manifesta lors de leur dernière exposition, en 1886. Seurat, fondateur et théoricien du néo-impressionnisme, définit une méthode rigoureuse et scientifique pour s'opposer à la dissolution des formes. Seul Pissarro s'engagea pour un temps dans cette voie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Monet Claude néo-impressionnisme Nymphéas (les) Pissarro (Jacob Abraham, dit Camille) pointillisme - 1.PEINTURE Renoir Auguste Seurat Georges Les livres impressionnisme - les Nymphéas, par Claude Monet, détail, page 2458, volume 5 Les prolongements L'impressionnisme, mouvement d'avant-garde de courte durée, marqua profondément son époque. On en trouve des correspondances en musique, avec Debussy, et en poésie, chez Henri de Régnier. Grâce à Mary Cassatt, il donna naissance à un courant de peinture aux États-Unis, avec les impressionnistes américains, qui poursuivirent leur oeuvre de 1880 à 1920. Incompris de son temps, l'impressionnisme dut attendre le XXe siècle pour obtenir sa consécration. Ses innovations furent à l'origine de nombreux mouvements picturaux du début de ce siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avant-garde Cassatt Mary Debussy Claude Régnier (Henri de) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Beaux-arts - L'émancipation de la peinture Les indications bibliographiques J. Busses, l'Impressionnisme : une dialectique du regard, Ides et Calendes, Neuchâtel, 1996. I. Fontaine, l'Impressionnisme et les tendances de la peinture contemporaine, Desclée de Brouwer, Paris, 1973. P. H. Heist, l'Impressionnisme français, Taschen, Paris, 1995. D. Lobstein et L. Madeline, ABCdaire de l'impressionnisme, Flammarion, Paris, 1995. J. Rewald, Histoire de l'impressionnisme, Albin Michel, Paris, 1986.

« s'imposer aux nouveaux talents, car le jury se montrait particulièrement sévère.

Tous se heurtèrent à la rigueur du système.

Les impressionnistes allaient également remettre en cause le choix, alors systématique, de couleurs sombres, masquées par d'épais vernis. C'est Monet qui réunit peu à peu les membres du groupe.

Il se lia d'amitié avec Pissarro, en fréquentant l'Académie suisse.

Dans l'atelier de Gleyre, ils rencontrèrent Sisley, Renoir et Bazille.

Insatisfaits de l'enseignement traditionnel, ils étudièrent et copièrent les Anciens dans les musées.

Ensemble, ils allèrent peindre dans la forêt de Fontainebleau pour expérimenter leurs théories sur le plein air.

Au café Guerbois, ils discutèrent inlassablement de leur révolution picturale.

La guerre de 1870 mit provisoirement un terme à leur projet de fonder une association.

Dès 1871, ils se retrouvèrent à Argenteuil, autour de Monet, pour continuer l'aventure du plein air. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bazille Frédéric Monet Claude Pissarro (Jacob Abraham, dit Camille) Renoir Auguste Sisley Alfred Les livres impressionnisme - Pierre Auguste Renoir, Portrait de Monet (1875), page 2459, volume 5 Monet Claude - les Coquelicots, page 3263, volume 6 Monet Claude - la Cathédrale de Rouen, page 3263, volume 6 Nymphéas (les), page 3500, volume 7 Renoir Auguste - La Balançoire (1876), page 4310, volume 8 Renoir Auguste - Autoportrait, 1910, page 4310, volume 8 Renoir Auguste - Torse de femme au soleil (vers 1876), page 4310, volume 8 Renoir Auguste - Le Moulin de la Galette (1877), page 4311, volume 8 Renoir Auguste - Portrait de Gabrielle (vers 1911), page 4311, volume 8 impressionnisme - Claude Monet, Impression, soleil levant (1872), page 2458, volume 5 Les expositions (1874-1886) Lassés de voir leurs toiles refusées au Salon, ils créèrent en 1874 une « Société anonyme coopérative d'artistes peintres, sculpteurs, graveurs à capital et personnel variables ». L'objectif était de présenter des expositions libres, sans jury et sans récompense. Cézanne, Degas, Berthe Morisot et Caillebotte vinrent renforcer le noyau initial.

Monet apparut comme le chef de file du groupe.

Pour gagner une certaine respectabilité, ils accueillirent des artistes moins novateurs.

La première exposition eut lieu du 15 avril au 15 mai 1874 dans les anciens ateliers du photographe Nadar.

Le public s'y pressa par curiosité, mais ce fut un échec.

C'est Impression, soleil levant , de Monet, qui inspira à un critique d'art le nom d'impressionnisme.

Ce qualificatif donné par dérision fut désormais employé par tout le monde.

En dépit de désaccords internes et de problèmes financiers, la société réussit à organiser sept autres manifestations.

Aucune ne vint à bout des réticences du public.

Ce rejet systématique mit en évidence le manque de cohésion du groupe.

La présence de nouveaux artistes, Mary Cassatt et Gauguin, suppléa aux défections fréquentes de Monet, Cézanne, Renoir et Sisley.

Après quatre années d'inactivité, une dernière exposition fut montée en mai-juin 1886.

La participation de Seurat eut pour conséquences l'éclatement et la disparition effective du groupe.

Les fondateurs, hostiles au nouveau développement de la peinture, refusèrent de participer. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caillebotte Gustave Cassatt Mary. »

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