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illettrisme.

Publié le 01/11/2013

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illettrisme. n.m., état de ceux qui, bien qu'initialement alphabétisés, sont incapables de lire ou d'écrire une langue. L'illettrisme est un des aspects que revêt à notre époque la marginalisation sociale. Il risque pourtant de passer inaperçu parce que la scolarisation des populations est massive et que l'on ne s'attend guère à rencontrer ce type d'incapacité à grande échelle. C'est pourquoi il paraît indispensable, depuis les années quatre-vingt, de bien distinguer cette notion de celle d'analphabétisme : les illettrés dominent mal ou ont perdu la maîtrise d'un moyen d'expression ; en revanche, les analphabètes n'ont jamais été initiés à la pratique de la lecture ni de l'écriture. Les composantes de l'illettrisme. Selon la compréhension que l'on a du concept d'illettrisme, les données chiffrées varient très sensiblement : dans la France des années quatre-vingt-dix, 750 000 personnes ne parlaient pas le français, groupe qui passe à 1,3 million si l'on considère ceux qui le parlaient, mais ne savaient pas le lire, à 2,3 millions en retenant ceux qui le parlaient et le lisaient, mais ne savaient pas l'écrire, et enfin à 3,3 millions en englobant ceux qui n'en avaient qu'une compréhension imparfaite. Tout invite à considérer que les illettrés sont des personnes que le système scolaire a rejetées à différents stades de l'apprentissage ou qui ont commencé à y accumuler des retards. Si l'on analyse les composantes profondes du phénomène, cinq dimensions paraissent intriquées : statistiquement, les illettrés ont été plus que les autres dans leur jeunesse affectés par des handicaps culturels, familiaux, financiers, scolaires et (plus rarement) de santé. Deux aspects viennent renforcer l'impact de ces facteurs : ce sont l'immigration (en tant que distance globale à la culture qu'exprime la langue) et le vieillissement (en tant que perte progressive d'une partie des compétences acquises). Illettrisme et insertion sociale. Si les deux premières incapacités (ne pas savoir parler la langue et ne pas savoir la lire) constituent des handicaps fondamentaux, les deux autres (ne pas savoir écrire et mal maîtriser la langue) ne sont pas moins redoutables, parce qu'ils peuvent entretenir l'illusion de l'autonomie sociale. Or il est certain que leur cumul affecte gravement l'insertion des personnes dans la vie quotidienne : sans compter le manque d'information écrite, les illettrés se heurtent à des démarches administratives et commerciales (sécurité sociale, banque, contrats divers, etc.) comme à des obstacles quasi insurmontables (2,4 % des personnes en France avouent n'être pas capables de remplir un chèque lisiblement et sans erreur). C'est sans doute le caractère à la fois inavouable et inévitable de ces incapacités qui explique que la situation de certains illettrés soit parfois si complexe et si difficile : 25 % des personnes n'auraient pas de réaction autonome immédiate face à des difficultés administratives. On voit donc que, si l'école doit lutter contre l'illettrisme et développer ses formes de soutien, elle n'est pas la seule responsable. De nombreuses associations considèrent qu'il n'est pas de véritable lutte contre la précarité et pour l'insertion qui ne se fixe pour objectif la lutte contre l'illettrisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats lecture

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