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INSTINCT (psychanalyse)

Publié le 22/02/2012

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psychanalyse
Poussée biologique innée qui fait tendre à l'action. Selon la THÉORIE CLASSIQUE, un instinct a (a) une source biologique, (b) une réserve d'ÉNERGIE qui en découle, (c) un but, à savoir : exercer le comportement spécifique à l'instinct qui induit la satisfaction instinctuelle (cf. SATISFACTION) et la DÉCHARGE de l'énergie qui y est investie et (d) un OBJET par rapport auquel le but peut être atteint. Si l'objet n'est pas trouvé et si le but instinctuel n'est pas atteint, naissent la frustration instinctuelle et un accroissement de la TENSION instinctuelle, la tension accrue étant ressentie comme du DÉPLAISIR. Selon le PRINCIPE DE PLAISIR, ce déplaisir induit soit une plus grande activité à la recherche de l'apaisement soit l'introduction de mécanismes de DÉFENSE pour réduire la tension. Le MOI réagit à la menace de la tension instinctuelle au-delà de son SEUIL de tolérance par l'ANGOISSE (SIGNAL D'ANGOISSE) qui est le stimulus du moi pour l'instauration de mesures défensives. Selon Freud (1915), un instinct peut subir des vicissitudes qui sont au nombre de quatre : (a) le RENVERSEMENT DANS LE CONTRAIRE, en passant typiquement d'un rôle actif à un rôle passif; (b) le RETOURNEMENT SUR LA PERSONNE PROPRE, qui devient l'objet instinctuel; (c) le REFOULEMENT, terme qui en 1915 comprenait tous les mécanismes de défense décrits plus tard : et (d) la SUBLIMATION qui fait que l'énergie instinctuelle se décharge éventuellement dans des activités qui n'ont qu'un lien symbolique avec le but instinctuel primitif. Il est clair qu'on ne peut appliquer cette conception de l'instinct avec quelque vraisemblance qu'aux pulsions sexuelles et agressives; toute tentative pour y faire entrer d'autres schèmes de comportement innés tels que le sommeil, la nutrition, aboutirait immédiatement à des absurdités évidentes. En fait, elle a été édifiée en pensant aux troubles sexuels des hystériques, quoique le rapport entre la tension instinctuelle et le signal d'angoisse découle de l'étude des défenses contre l'agression qui se présentent dans la NÉVROSE OBSESSIONNELLE. Freud a été constamment attaché à la théorie du dualisme pulsionnel ou théorie des deux instincts : les instincts peuvent être classés en deux groupes qui tendent à s'opposer et ce sont les conflits entre ces deux groupes qui provoquent les névroses. Mais Freud n'a pas été aussi constant dans sa façon de voir ce que sont ces deux (groupes d') instincts. Jusque vers 1920, il a considéré qu'il y avait les instincts du moi et l'instinct sexuel qui correspond dans cette première théorie aux instincts d'autoconservation et de reproduction en biologie, mais dans ses textes spéculatifs ultérieurs, il introduira les INSTINCTS DE VIE et les INSTINCTS DE MORT. Le schème exposé plus haut n'a jamais été prévu pour s'appliquer aux instincts du moi, et il n'est pas clair si cela doit s'appliquer à l'instinct de mort — quoique certains analystes soient enclins à admettre qu'il existe un instinct et une forme d'énergie désignés tous deux par « agressivité » à laquelle cela s'applique. De nombreux analystes ont souligné que, bien que la notion de CONFLIT implique l'existence d'au moins deux instincts, il n'y a pas de raison particulière pour préférer une théorie dualiste à une théorie des instincts triples ou même multiples. La psychologie animale contemporaine (Ethologie) pose en postulat au moins sept instincts ou schèmes de comportement innés : la nutrition, la SEXUALITÉ, la lutte, le comportement parental, le SOMMEIL, la TERRITORIALITÉ et grooming (nettoyage réciproque). Les deux derniers ne sont pas représentés dans la théorie psychanalytique.

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