intégrisme.

intégrisme. n.m., attitude religieuse tendant, au nom du respect intransigeant de la tradition, à réfuter tout modernisme et toute évolution. Le sens de ce mot n'a cessé d'évoluer. À l'origine, on qualifia d'intégristes les membres d'un parti politique espagnol, fondé en 1890, qui souhaitait instaurer un catholicisme intégral, non seulement pour sauvegarder l'intégrité dogmatique, mais aussi pour que toute la vie sociale fût régie par les préceptes catholiques. Peu après, le mot « intégriste « fut employé en France par les catholiques modernistes pour fustiger le conservatisme de ceux qui se désignaient alors comme « catholiques intégraux «. Ces « intégristes « menèrent une propagande très active, notamment au sein de l'organisation secrète de la Sapinière (1909-1921). Le rejet de Vatican II. Le mot resurgit en France dans les années cinquante (ce n'est qu'alors qu'il fut recensé par le dictionnaire) pour désigner un certain nombre d'organisations et de périodiques qui se réclamaient d'un catholicisme traditionnel, dont la Cité catholique dirigée par Mgr Lefebvre, évêque d'Écône. Lors du concile Vatican II (1962-1965), ce mouvement s'opposa au pape, puis à toutes les réformes postconciliaires (messe en langue vernaculaire, catéchisme, forme du sacerdoce). Cet intégrisme prit alors une dimension plus étroitement religieuse : malgré des sympathies marquées pour l'extrême droite, il insista moins sur le rôle de l'Église dans la cité ou sur un projet politique que sur la nécessité de conserver l'intégrité de la doctrine catholique. Le schisme, longtemps évité, eut lieu en 1987, lorsque Mgr Lefebvre ordonna des évêques. Intégrismes juif et musulman. Le terme d'intégrisme est depuis peu employé pour évoquer toute attitude religieuse extrémiste et intransigeante. On parle d'« intégrisme juif « pour qualifier certains partis religieux israéliens qui souhaitent que le législateur tienne compte des contraintes de la loi religieuse juive (la Torah). On parle aussi d'« intégrisme musulman « pour désigner des mouvements révolutionnaires qui prônent à la fois le strict respect de la loi musulmane (char? 'a) et la soumission totale de l'État à la foi coranique. La République islamique d'Iran ou le FIS (Front islamique du salut) algérien se sont ainsi constitués par réaction à la sécularisation de leurs pays. Mais on ne qualifie généralement pas d'intégristes les monarchies du Golfe, dont l'isl?m est pourtant tout aussi rigoureux. Elles sont en effet socialement conservatrices et ne développent pas la même agressivité à l'égard de l'Occident et d'une laïcité qu'elles n'ont jamais connue. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats islam - Religion - L'expansion de l'islam - Le temps du repli, puis de la renaissance Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats extrémisme politique FIS (Front islamique du salut) Frères musulmans islam - Religion - L'évolution de l'islam islam - Religion - L'expansion de l'islam - Le temps du repli, puis de la renaissance Pie - Pie X Vatican (conciles du)