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interprétation.

Publié le 01/11/2013

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interprétation. n.f. MUSIQUE : acte par lequel un ou plusieurs exécutants réalisent l'oeuvre conçue et écrite, au moyen de la notation musicale, par le compositeur. De la dichotomie entre l'écriture et la réalisation, l'abstraction et la matérialité du son, propre aux musiques savantes et surtout à la musique occidentale, naît ce mode d'expression et de création individuelle qu'est l'interprétation. Le compositeur dispose, toutefois, de certains signes ou termes pour fixer ce qu'il attend de son interprète. Les indications de dynamique, de mouvement, d'ornementation et de phrasé font appel à un vocabulaire à peu près univoque. Quant aux nuances de couleur instrumentale ou vocale et aux marques d'expression, beaucoup plus variées et imprécises, elles sont souvent à décrypter dans les titres, les images et les métaphores attachés aux oeuvres (« pastorale «, « pathétique «, « fantastique «). L'interprète, un cocréateur. En tant qu'expression, l'interprétation est indissociable de la mobilité de la forme musicale qui s'est manifestée à la Renaissance et à l'ère baroque autant qu'au XXe siècle. Les innombrables versions d'une même pièce témoignent de la multiplicité des lectures possibles à partir d'un texte noté qui se présentait souvent, aux XVe et XVIe siècles, comme un canevas incomplet. Il revenait aux interprètes de le réaliser en suivant les procédés de l'ornementation : la diminution en était le mode le plus courant et consistait à introduire, dans l'espace entre deux notes, un groupe de valeurs brèves élaborant une variation. Appliquée au rythme, celle-ci exigeait de prolonger ou d'écourter des valeurs rythmiques afin de les rendre « inégales «. La pratique de l'ornementation et des notes inégales, comme celle de la basse continue, manifeste une conscience claire de l'aspect inachevé de la partition, produit de la création conjuguée du compositeur et de l'interprète, à une époque où la musique était avant tout une pratique. Dans la période qui s'étend du XVIIIe siècle jusqu'à la première moitié du XX e siècle, paradoxalement, le virtuose s'émancipa, alors que la notation des divers paramètres musicaux se précisait de plus en plus, les étalons de mouvement et de hauteur étant même arithmétiquement déterminés par le métronome et le diapason. On retrouve, au XXe siècle, des oeuvres « mobiles « ou « aléatoires « qui accueillent une grande variété de lectures sans en signifier aucune en particulier. Dans le Klavierstück XI de Karlheinz Stockhausen, la Sonate no 3 de Pierre Boulez ou Archipels d'André Boucourechliev, l'interprète a toute latitude pour changer à son gré l'intensité, le tempo, le registre... Il y fait l'expérience du processus de composition, s'assimilant ainsi au créateur. Mais parallèlement, au tournant du XXe siècle, l'enregistrement phonographique a donné une tout autre dimension à l'interprétation, qu'il a permis de fixer définitivement et de rendre à son tour invariable, d'où, pour des interprètes sans cesse plus nombreux, un retour plus scrupuleux au texte. Voir aussi ornementation. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chef d'orchestre ornementation

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