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Investitures (querelle des).

Publié le 01/11/2013

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Investitures (querelle des). nom donné à un conflit qui opposa les empereurs germaniques à la papauté, entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle, au sujet de l'investiture laïque des évêques et des abbés. Au-delà de ce point précis, l'enjeu de la querelle concernait aussi l'implication de l'Église dans la société féodale. Se posait alors la question plus générale de savoir qui de l'empereur ou du pape détenait le pouvoir sur l'ensemble de la chrétienté ; ainsi, ce conflit fut à la fois un épisode et une conséquence du vaste mouvement de régénération de l'Église connu sous le nom de « réforme grégorienne «. La soumission d'Henri IV. Suivant en cela l'évolution de la société, qui se structurait autour du système de la féodalité, évêques et abbés disposaient d'un pouvoir temporel sur leurs biens territoriaux, qui correspondaient à des donations faites à l'Église par de riches fidèles. Ils étaient donc symboliquement investis de leurs fiefs par un suzerain laïc, à qui ils devaient hommage et qui en vint à les nommer lui-même, sans considération des règles de la hiérarchie ecclésiastique. Désireux de mettre fin à la décadence de l'Église, qui prenait les formes de la simonie et du nicolaïsme, c'est-à-dire de la vénalité et du non-respect de l'obligation de chasteté, le pape réformateur Grégoire VII condamna en 1075 le principe même de l'investiture laïque. L'empereur germanique Henri IV s'opposa à cette décision parce qu'il voulait se réserver le choix des évêques d'Empire. Chacun des deux adversaires déposa l'autre, mais Henri IV dut céder en 1077 en se rendant à Canossa comme un pénitent repenti. La victoire de la papauté ne fut cependant que provisoire, et le conflit se perpétua entre les papes et les empereurs successifs pendant une cinquantaine d'années, son enjeu étant à la fois idéologique, politique, social et économique. Débordant le cadre de l'Allemagne, la querelle fut le point de départ d'études juridiques dans les grands centres intellectuels d'Occident, et le juriste Yves de Chartres proposa de distinguer nettement pouvoir temporel et pouvoir spirituel des prélats. C'est la solution qu'adoptèrent le pape Calixte II et l'empereur Henri V en signant, en 1122, le concordat de Worms, qui reconnaissait au clergé la pleine liberté d'élire les évêques et ne contraignait ces derniers à prêter serment au monarque que pour leurs biens temporels ; la symbolique de la cérémonie d'investiture devait désormais porter la marque de cette distinction, puisque ce ne serait plus l'empereur mais l'archevêque qui remettrait au nouveau prélat sa crosse et son anneau. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adrien - Adrien IV Allemagne - Histoire - L'Allemagne médiévale - La structure de l'autorité : État et féodalité Calixte - Calixte II Canossa Grégoire - Grégoire VII Henri - ALLEMAGNE et EMPIRE GERMANIQUE - Henri IV le Grand Honorius - Honorius II Hugues laïcité Mathilde de Toscane Rome - Histoire - Rome, capitale de la chrétienté - Les luttes de la papauté Sacerdoce et de l'Empire (lutte du) W orms Les livres Canossa, page 852, volume 2 Moyen Âge - le pape Innocent III, fresque du monastère de Saint-Benoît du Sacro Speco (Subiaco, Italie), page 3326, volume 6

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