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Querelle de Brest de Genet (résumé & analyse)

Publié le 13/12/2018

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genet

Querelle de Brest

 

Querelle de Brest paraît en 1947. C’est l’année même où Jouvet crée les Bonnes, et déjà, dans ce roman, se profilent une mythologie, une esthétique qui ne vont plus cesser de gouverner le théâtre de Genet.

 

Si Miracle de la rose rêvait à une carcéralité mythique, Pompes funèbres au Paris des « collabos » et des F.F.I., Querelle de Brest joue avec d’autres stéréotypes : le port de guerre avec ses bagarres, ses trafics louches, ses amours fugaces et ses tendresses viriles... Mais, en dépit de ces inflexions qui singularisent superficiellement chaque roman, c’est bien d’abord les mêmes fantasmes qui sont à l’œuvre avec cette trinité du vol, du meurtre et de la trahison chère à Genet, avec cette ritualisation qui, par le verbe, magnifie les événements les plus sordides.

 

L’anecdote, en elle-même, a peu d’importance : deux meurtres que la police attribue d’abord à un seul assassin; deux assassins qui finissent par se rencontrer et par s’aimer, l’amour n’étant ici que le prélude à la trahison de l’un par l’autre. Cela se passe à Brest, c’est-à-dire dans un décor de soleils et de brouillards baudelairiens, vague et somptueux comme le « palais à volonté » de la tragédie classique, et, comme lui, carcéral 

genet

« profilent une mythologie, une esthétique qui ne vont plus cesser de gouverner le théâtre de Genet.

Si Miracle de la rose rêvait à une carcéralité mythi­ que, Pompes funèbres au Paris des « collabos » et des F.F.I., Querelle de Brest joue avec d'a utr es sté ré o ty pes : le port de guerre avec ses bagarres, ses trafics louches, ses amours fugaces et ses tendresses viriles ...

Mais, en dépit de ces inflexions qu i singularisent superficielle­ ment chaque roman, c'est bien d'abord les mêmes fantas­ mes qui sont à l'œuvre avec cette trinité du vol, du meurtre et de la trahison chère à Ge net, avec cette rituali­ sation qui, par le verbe, magnifie les événements les plus sordides.

L'anecdote, en elle-même, a peu d'importance: deux meurtres que la police attribue d'abord à un seul assas­ sin; deux assassins qui finissent par se rencontrer et par s 'ai me r, l'amour n'étant ici que le pré lu de à la trahison de l'un par l'autre.

Cela se passe à Brest, c'est-à-dire dans un décor de soleils et de brouillards baudelairiens, vague et somptueux comme le > .

D'escale en escal e, Qu ere lle vole et tue, moins pour le gain que pour faire resplendir sa gloire secrète.

Il dissimule sur place, sans en profiter, le produ it de ses crimes, et, plus ou moins volontairement, commet des « err eur s», laisse des > ou des voyous, ni même du plai sir de la provocation (l'obscénité).

Il se déclame, dirait-on.

Il s'affiche comme cette .

Ainsi, tout person­ nage du roman possède, cherche ou rencontre son dou­ ble.

Cet autre qui est le même et qu'il faut rejoindre pour accéder à on ne sait quell e plé nitu de.

Querelle a un frère.

Leur ressemblance gémellaire stupéfie tout le monde et bouleverse Madame Lysiane, maîtresse bafouée par un amour qui l'exclut.

Et, de même que Mario, le policier, aime > avec les voyous, Querelle, l'assas­ sin, , qu i semble «courir après sa propre forme, à chaque instant l'attein­ dre et cependant la poursuivre».

Et Madame Lysia ne, elle aussi, au cœur du bordel qu'elle dirige, vit « sur un mode très lent», idole somptueuse suscitée par «les millénaires d'un lent travail >>.

En elle se reconnaît, bien évidemment, cette f ig ure de la Putain sacrée qui domine tout le théâtre de Genet.

Madame Lysiane, c'est Madame des Bonnes, c'est Irma, patronne de cet autre bordel mythique qu 'e st le Balcon, c'es t Warda dans Les Paravents ...

Ainsi Genet passe-t-il de sa période «romanesque » à sa période. »

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