Jacob Prandtauer ; le monastère bénédictin de Melk

Ouvrage principal de l'architecte autrichien Jacob Prandtauer, édifié entre 1702 et 1727, le monastère bénédictin de Melk, surplombant le Danube, représente efficacement l'architecture des grandes églises de pèlerinage et des monastères perchés sur les hauteurs, répandu en Europe centrale à l'époque du baroque tardif. Remontant au Moyen Age, l'ensemble du monastère est entièrement rénové par l'architecte Prandtauer, qui prévoit un axe longitudinal de 320 mètres, en distinguant nettement entre la zone du couvent, plus sobre, au sud, et la richesse des bâtiments auxquels pouvaient accéder les fidèles, au nord. La partie destinée aux moines s'ordonne sur cinq vastes cours, tandis qu'au nord, l'église Saint-Pierre-Saint-Paul surplombe à pic le Danube. Basée sur un plan longitudinal, à une seul nef rythmée par des voûtes en berceau (inspirée de l'église du Gesù à Rome, due à Vignole), l'église est surmontée d'une coupole en retrait par rapport au plan ondoyant de la façade délimitée par deux clochers. De chaque côté s'étendent deux bras symétriques (contenant la salle des Marbres et la bibliothèque), réunis par deux ailes basses concaves en forme de demi-cercle. L'ensemble se distingue par l'équilibre des proportions auquel s'adjoint la ligne mouvante et variée des différents corps de bâtiment. On relève des analogies avec la basilique de Superga réalisée dans les environs de Turin par l'architecte Filippo Juvara, évidentes dans l'agencement des bâtiments et dans la position dominante de la basilique, visible de très loin.