Jahn, Friedrich Ludwig

Né à Lenzen, Westprignitz, mort à Freyburg an der Unstrut, fondateur de la gymnastique moderne et patriote allemand (1778-1852). Descendant de pasteurs luthériens, Jahn étudia d'abord la théologie, puis il participa à la guerre de 1806-1807. Il fit de la propagande contre la domination de Napoléon et pour une démocratie nationale, basée sur les paysans: ses livres, über die Befôrderung des Patriotismus im preussischen Reich (1800) et Deutsches Volkstum (1810), marquent l'étroite liaison entre l'idée démocratique et le nationalisme, malgré la tendresse romantique de John et son admiration pour les temps médiévaux. Adversaire de l'illuminisme, il prêcha à Berlin la nécessité d'une renaissance de l'idéal antique, Mens sana in corpore sano, et jeta les bases d'une nouvelle gymnastique (nommée Turnen comme les tournois médiévaux) dans l'école de Plamann à Berlin (1809). Au cours des guerres de 1813-1815, chef de bataillon dans le corps noir de Lützow, le Turnvater Jahn exerça une grande influence sur la Burschenschaft des étudiants nationaux; plus tard son enthousiasme excessif lui fit perdre la plupart de ses amis. Arrêté lors de la persécution des démagogues (1819), il fut condamné à deux ans de forteresse. Amnistié, il vécut ensuite en Thuringe. Le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse mit fin en 1840 à sa surveillance par la police. Dans l'Assemblée nationale (Paulskirche) de Francfort (1848-1849), John appartint à la tendance conservatrice qui défendait le principe d'un empereur héréditaire de la maison Hohenzollern, et il perdit de ce fait la sympathie de ses adhérents démocrates. Néanmoins, plus tard, ses mérites en matière de gymnastique furent pleinement reconnus.