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JOUVE (Pierre Jean)

Publié le 21/01/2019

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JOUVE (Pierre Jean), écrivain français (Arras 1887 - Paris 1976). Il chercha d'abord sa voie dans l'enthousiasme et la générosité du groupe de l'Abbaye, de l'Effort libre et de l'unanimisme : tendances spirituelles et tentations poétiques [Vous êtes des hommes, 1915 ; Danse des morts, 1917 ; Tragiques, 1922) qu'il reniera à partir de 1924. L'épreuve de la maladie, la découverte de la psychanalyse (sa femme, Blanche Reverchon, psychiatre, fut l'une des premières traductrices de Freud) inaugurent alors une désespérance qui est appel du salut : la pulsion de mort qui taraude à la fois l'individu et l'humanité [la Scène capitale, 1935-1961) ne peut être dominée qu'en mettant ses pas dans ceux de Jésus au Golgotha [Paradis perdu, 1929). Péché, mort et souffrance doivent être assumés en pleine lucidité par le poète, destiné à incarner l'énigme

 

du mal et de la rédemption [Noces, 1928 ; Sueur de sang, 1933 ; Matière céleste, 1937). Qu'elle se tourne vers ses intercesseurs esthétiques — Rimbaud, Nerval, Baudelaire [Défense et Illustration, 1946), les métaphysiques anglais ou Hôlderlin (qu'il traduit, en 1930, avec P. Klossowski), la musique de Mozart [le Don Juan de Mozart, 1942) ou d'Alban Berg — ou qu'elle s'engage dans la nouvelle « catastrophe » de la Seconde Guerre mondiale [la Vierge de Paris, 1946), l'œuvre de Jouve tente, vers [Diadème, 1949 ; Lyrique, 1956 ; Inventions, 1958 ; Moires, 1962 ; Ténèbre, 1965) ou prose [En miroir, 1954), d'élever toute « rencontre » à la dimension du mythe : « poétique » qui prend paradoxalement toute sa forme et sa force dans ses romans : Paulina 1880 (1925) ; le Monde désert (1927) ; Hécate (1928) et Vagadu (1931) réunis en 1947 dans l'Aventure de Catherine Crachat.

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