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Juillet (monarchie de).

Publié le 01/11/2013

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monarchie
Juillet (monarchie de). nom donné au régime de la France sous le règne de Louis-Philippe, de 1830 à 1848. La révolution des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830), en mettant fin à la Restauration, permit l'accession au trône de Louis-Philippe Ier , duc d'Orléans. En août 1830, le « roi des Français « prêta serment à la charte de 1814 révisée et légèrement plus libérale : suppression de la censure, adoption du drapeau tricolore, abolition de l'article 14 qui avait permis à Charles X de promulguer les ordonnances qui provoquèrent, en réaction, la révolution de Juillet. Si le scrutin restait étroitement censitaire, le corps électoral fut élargi et passa à environ 250 000 électeurs, qui pouvaient participer plus activement à la politique locale. Le roi mit un terme dès 1831 aux espoirs du parti du Mouvement d'Odilon Barrot en faisant appel à Casimir Perier pour réprimer l'agitation sociale persistante. Dès lors, les ministres orléanistes successifs du parti de la Résistance, et notamment Guizot, firent face à l'opposition légitimiste, mais aussi à un mouvement républicain renforcé qui s'exprimait à travers la Société des droits de l'homme. La France des notables. Menant une politique du « juste milieu « qui s'appuyait sur la Garde nationale et une bourgeoisie conquérante encouragée par le célèbre « enrichissez-vous « de Guizot, la monarchie de Juillet fut pour la France une période d'essor démographique et économique. Les premières lignes de chemin de fer naquirent parallèlement à des tentatives encore fragiles d'organisation du crédit, par exemple sous l'égide du banquier Laffitte. L'industrie se concentra et se mécanisa, au prix de conditions de vie ouvrière très difficiles. L'agriculture accrut ses rendements. L'économie resta pourtant handicapée par un protectionnisme rigide. Les progrès de l'instruction, aidés par la loi scolaire de Guizot en 1833, l'essor de la presse, sous l'influence des innovations d'Émile de Girardin, et l'effervescence intellectuelle, marquée par la naissance du socialisme utopique et l'apogée du romantisme, furent favorisés par cette période de prospérité relative et de paix. Louis-Philippe mena en effet une politique étrangère réaliste, tournée vers la Méditerranée, et qui permit d'achever la conquête de l'Algérie. Le régime évita les conflits, malgré une rupture éclatante avec la Grande-Bretagne à la fin du règne, après des années d'Entente cordiale entre les deux pays. Le roi, qui s'impliquait personnellement de plus en plus dans les affaires gouvernementales, fut alors conduit à se rapprocher des puissances conservatrices de l'Europe et s'aliéna l'opinion éclairée. En 1846-1847, une violente crise économique et sociale entraîna une agitation populaire croissante, qui effraya la France des notables. Il s'ensuivit la campagne des banquets et la révolution parisienne de 1848 qui provoqua la chute du régime. « Roi citoyen « sans grand prestige, ainsi qu'en témoignent les caricatures de Daumier, mais non sans popularité personnelle, du moins jusqu'en 1842, Louis-Philippe, qui ne sut fonder sa légitimité ni sur l'absolutisme royal ni sur le consentement populaire, ne put enraciner une monarchie parlementaire appuyée sur une oligarchie trop exiguë.

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