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L a consommation est devenue un phénomène de masse à ce point général dans les sociétés industrielles que celles-ci sont désormais identifiées comme des « sociétés de consommation ».

Publié le 25/10/2013

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L a consommation est devenue un phénomène de masse à ce point général dans les sociétés industrielles que celles-ci sont désormais identifiées comme des « sociétés de consommation «. Si, dans un pays comme la France, les dépenses de santé et de loisirs sont en fort accroissement, on observe aussi que les systèmes de goûts demeurent variables d'un groupe social à l'autre. Résultant d'une prise de conscience qui s'est généralisée, la défense du consommateur doit se restructurer en fonction de l'essor de nouvelles techniques de vente. On a eu tendance, au cours de la période d'expansion économique qui a suivi la Libération (période dite des « Trente Glorieuses «), à donner une définition élargie à cette fonction essentielle de la vie économique qu'est la consommation (et que précèdent logiquement la production et la distribution). Alors que, dans son sens étymologique, consommer, c'est détruire un objet matériel, il n'est pas rare, à présent, d'entendre parler de consommateurs de santé ou d'école, voire de loisirs et de vacances. On peut y voir deux raisons : la hiérarchie des besoins jugés prioritaires par les individus s'est modifiée, mettant au premier plan certains services ; le rapport social entre le consommateur (exigeant de plus en plus d'informations) et le distributeur (de plus en plus anonyme) s'est transformé et s'est étendu à de nombreux services. Il n'est donc pas étonnant que ces évolutions aient sensibilisé le public à la notion de « défense des consommateurs «. Les comportements de consommation en France Si l'on analyse l'évolution des comportements de consommation depuis le début des années soixante, on constate d'emblée que le Français a tendance à dépenser plus pour se loger et pour se soigner, voire pour se divertir, que pour se nourrir. Cela est au fond la généralisation à l'ensemble de la société des lois d'Ernst Engel (1821-1896), selon lesquelles, à mesure que croît le niveau de vie d'un ménage, la part des dépenses primaires (en particulier l'alimentation) diminue. De fait, on observe que, durant les cinq premières années de la décennie quatre-vingt-dix, les dépenses de santé (malgré les effets du plan 1993 de maîtrise des dépenses de pharmacie) et de logement sont celles qui ont connu les croissances les plus fortes, en moyenne annuelle et en volume (respectivement, 3,4 % et 2,7 %), suivies, à un degré moindre, par les loisirs et la culture (1,5 %). Sur la période, la hausse des autres postes est restée relativement faible : alimentation (0,7 %), transports et communications (0,3 %). La part de l'alimentation dans la consommation finale des ménages continue à décroître, de même que celle de l'habillement (voir tableaux pages suivantes, pour avoir un aperçu de la situation). Dans le poste « loisirs «, les dépenses liées à l'électronique domestique (téléviseurs, magnétoscopes, caméscopes, vidéodisques et disques compacts, micro-ordinateurs) augmentent en volume (3,4 %). Toutefois, la France est, en matière d'équipement électronique, loin derrière les États-Unis ainsi que derrière certains pays européens comme la Suède et le Danemark. En revanche, la France, dans le domaine des loisirs, est le seul pays européen à avoir pu freiner la baisse de fréquentation des salles de cinéma consécutive à la concurrence de la télévision et à des prix peu attractifs (après le minimum historique de 1992, avec à peine 116 millions de spectateurs, la fréquentation des salles est remontée à 130 millions). La progression des taux de départ en vacances, quant à elle, est très lente depuis 1975 (sauf pour les sports d'hiver). Dans les dépenses de santé (cinquième place dans la consommation finale des ménages, actuellement), la croissance la plus forte est celle des dépenses pharmaceutiques (6,1 %), malgré le fait qu'une partie d'entre elles est prise en charge collectivement par les systèmes de protection sociale. En regard, on peut constater qu'en équipement domestique la France a rattrapé son retard, qui était considérable sur certains points (téléphone, chauffage central). La reprise de la consommation alimentaire s'explique par la progression de la consommation de poissons (4,5 %), de fruits et légumes frais (1,8 %) et de boissons non alcoolisées (6,9 %). Globalement, elle reste surtout marquée par la recherche de la qualité (produits frais, en particulier), obéissant de plus en plus à des exigences diététiques, et par celle de la commodité, encouragée par l'arrivée sur le marché des produits surgelés. Mais, après plusieurs années de forte croissance, la consommation de plats cuisinés semble atteindre, avec 2 % de hausse, son niveau maximum. Certaines manifestations, comme l'important mouvement social de la fin de l'année 1995, et de nombreuses disparités sociales affectent cependant les comportements et le niveau de consommation des ménages français. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anticipation - 2.ÉCONOMIE besoin centre commercial comptabilité nationale dépense eau - Les usages de l'eau électroménager Engel Ernst étude de marché niveau de vie restauration vacances Les médias consommation 1983 consommation consommation consommation - La sécurité des consommateurs en France : la loi du 21 juillet - taux d'équipement des ménages en biens durables - structure du budget - évolution de la structure de la consommation Les livres consommation - l'attrait des soldes, page 1232, volume 3 consommation - le centre commercial les Quatre-Temps, à la Défense, page 1232, volume 3 consommation - un restaurant routier en Isère, page 1233, volume 3 consommation - une grande brasserie, page 1233, volume 3 Goûts et modes de consommation On ne saurait attribuer les différences de consommation existant entre Français aux seules différences de revenus : c'est en général à travers des systèmes de goûts que s'expriment ces déterminations économiques. Les différences de valeur qu'un consommateur donné accorde aux produits et services le portent à « préférer « telle pratique de consommation à telle autre qui, vue de l'extérieur, pourrait apparaître comme également possible. Ainsi, les loisirs des ouvriers ne sont pas ceux des cadres, ceux des femmes d'ouvriers non diplômées et non salariées ne sont pas ceux de leurs époux (voir culture). En outre, la possession d'un bien ne nous renseigne pas complètement sur son mode de consommation, c'est-à-dire sur l'univers d'habitudes dans lequel il est inséré. On sait, par exemple, que les personnes qui ont une consommation de télévision peu sélective et abondante ont tendance à utiliser le magnétoscope comme un instrument de projection d'images standardisées (cassettes de vidéo-clubs), alors que ceux qui ont une consommation plus sélective (et plus réduite) utilisent plus volontiers cet équipement pour visionner des émissions qu'ils n'ont pas pu ou pas voulu voir au moment où elles étaient programmées. Une remarque équivalente pourrait être faite pour l'utilisation du congélateur, qui est un instrument de conservation de surgelés pour les uns et un instrument de congélation de produits frais pour les autres. Certes, pour une frange de plus en plus importante de la société, la précarité de l'existence se traduit directement par l'impossibilité d'accéder à des consommations dites de base ou par l'obligation de s'approvisionner aux soldes. C'est le cas notamment pour 3,8 millions de Français considérés comme pauvres (revenu mensuel égal ou inférieur à 3 000 francs des chômeurs faiblement indemnisés et/ou en fin de droits, des bénéficiaires des allocations du minimum social, du RMI, des CES et de parent isolé). Mais, pour les couches sociales qui fournissent le gros de la clientèle des centres commerciaux, et qui se montrent le plus sensibles aux progrès technologiques, c'est l'achat à distance qui est le plus susceptible de renforcer la tendance à la consommation. Ainsi, vente par correspondance et vente à domicile, à la suite de commandes par Minitel ou par microordinateur, et téléachat (voir ce mot) ont de plus en plus les faveurs des jeunes générations et des cadres, surtout en milieu urbain. Le gain de temps ainsi que les solutions aux problèmes de santé ou de transport sont régulièrement invoqués pour expliquer l'attrait exercé par les prestations de services à distance - à la condition qu'elles ne supplantent pas totalement le contact humain, dans l'esprit d'une forte majorité de consommateurs qui ont été sondés à ce sujet. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bien - 3.ÉCONOMIE culture [1] diététique distribution commerciale habitude homme - L'homme, être de culture et d'éthique magnétoscope marketing niveau de vie standardisation télé-achat vente - 1.COMMERCE Les livres consommation - rayon « vidéo « dans un grand magasin, page 1235, volume 3 consommation - soldes au rayon habillement, page 1235, volume 3 consommation - le tourisme de masse aux sports d'hiver, page 1235, volume 3 La défense des consommateurs C'est à ce rapport social entre distributeurs et prestataires de services, d'une part, et consommateurs, d'autre part, qu'il faut se référer pour comprendre la consommation sous son troisième aspect : celui de la défense du consommateur. Tant que les structures de distribution permettaient le face-à-face entre ces deux catégories de personnes (essentiellement sous la forme du petit commerce de proximité, avec un vendeur connu), la sagacité individuelle du client pouvait sembler suffisante. Elle devait permettre de distinguer deux types de situations anormales : celles procédant d'erreurs involontaires (produits défectueux ou mal évalués), aisées à rectifier, et celles résultant d'éventuelles ruses ou tromperies de la part du distributeur, plus difficiles à dénoncer. Dans la plupart des cas, cette vigilance ne s'exprimait qu'avec les « outils « habituels de la réclamation (la protestation orale), car le rapport de consommation n'était que l'un des aspects d'un système local d'interconnaissances, qu'il n'était pas souhaitable de menacer par des procédures plus complexes. Ces ressources s'avèrent inopérantes à l'heure de la grande distribution : face à des séries standardisées de produits, désormais inséparables de leur publicité et de stratégies promotionnelles, le client est peu ou mal armé. Par surcroît, dans ces grandes organisations anonymes, il ne sait à qui s'adresser pour être éclairé dans ses choix (il n'appellera pas le chef de rayon pour choisir entre deux camemberts), pour recueillir sa réclamation ou, pis encore, pour comprendre le mauvais pas dans lequel il se trouve (cas des contrats signés à la hâte). Lorsqu'il entreprend une démarche plus formelle de protestation (ce qui est loin d'être la majorité des cas), il est en général démuni des ressources argumentatives pertinentes : beaucoup de clients insatisfaits s'épuisent en démarches parfois prématurées, parfois trop tardives. C'est dans ce contexte que sont nées les organisations de consommateurs et qu'a été inventée la notion même de « consommateur «, considérée comme une identité sociale nouvelle, que d'aucuns jugent aussi centrale pour la société postindustrielle que le fut l'identité de « travailleur « dans la société industrielle. Pourtant, ce mouvement n'a pas partout les mêmes caractéristiques : à l'instar du « nadérisme « (du nom de Ralph Nader, pionnier de la lutte résolue contre les abus commis par les grandes firmes américaines), les associations américaines pratiquent un consumérisme intransigeant, alors que les associations françaises (à la notable exception de l'Union fédérale des consommateurs, qui édite Q ue choisir ?), héritières du mouvement familial d'origine chrétienne, recherchent davantage des modes d'action inspirés du syndicalisme. Sous l'influence de ce qu'on appelle donc un peu rapidement le consumérisme, le rapport social qui vient d'être décrit s'est transformé : l'État est intervenu pour formaliser des structures de médiation et d'information, et, plus tardivement, pour refondre le droit de la consommation. Ainsi, il est interdit d'insérer dans les contrats des clauses dites « abusives «, telles que les clauses de limitation de responsabilité, ou des clauses exorbitantes, telles que des exclusions de couverture dans les contrats d'assurance. Les producteurs, les distributeurs et les associations ont négocié des conventions de normalisation et de protection ; les associations ont largement diffusé des informations permettant de constituer des réflexes élémentaires de défense. Pourtant, alors que les associations de consommateurs sont les organismes qui, en France par exemple, recueillent de très loin les scores de confiance les plus élevés (plus de 70 %), elles continuent d'attirer peu d'adhérents. Face à l'essor de cette nouvelle technique de vente que constitue la vente à distance de produits et de services, la défense du consommateur passera cette fois, à l'échelle de l'Union européenne, par une harmonisation des législations des pays membres. Elle se fera de manière à redéfinir pleinement l'acte de vente comme contrat de vente. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats clause distribution commerciale entreprise - Entreprise et pouvoir - Pouvoir de marché merchandising Les livres consommation - spécimen d'une revue spécialisée, dite consumériste, page 1235, volume 3 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats consommation (théorie de la) dépense marketing produits - 2.ÉCONOMIE propension à consommer publicité - Les aspects économiques publicité - Les effets de la publicité Les indications bibliographiques Le Code de la consommation : édition commentée, Prat-Europa, Paris, 1996. R. Rochefort, la Société des consommateurs, Odile Jacob, Paris, 1995.

« Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anticipation - 2.ÉCONOMIE besoin centre commercial comptabilité nationale dépense eau - Les usages de l'eau électroménager Engel Ernst étude de marché niveau de vie restauration vacances Les médias consommation - La sécurité des consommateurs en France : la loi du 21 juillet 1983 consommation - taux d'équipement des ménages en biens durables consommation - structure du budget consommation - évolution de la structure de la consommation Les livres consommation - l'attrait des soldes, page 1232, volume 3 consommation - le centre commercial les Quatre-Temps, à la Défense, page 1232, volume 3 consommation - un restaurant routier en Isère, page 1233, volume 3 consommation - une grande brasserie, page 1233, volume 3 Goûts et modes de consommation On ne saurait attribuer les différences de consommation existant entre Français aux seules différences de revenus : c'est en général à travers des systèmes de goûts que s'expriment ces déterminations économiques.

Les différences de valeur qu'un consommateur donné accorde aux produits et services le portent à « préférer » telle pratique de consommation à telle autre qui, vue de l'extérieur, pourrait apparaître comme également possible.

Ainsi, les loisirs des ouvriers ne sont pas ceux des cadres, ceux des femmes d'ouvriers non diplômées et non salariées ne sont pas ceux de leurs époux ( voir culture ).

En outre, la possession d'un bien ne nous renseigne pas complètement sur son mode de consommation, c'est-à-dire sur l'univers d'habitudes dans lequel il est inséré.

On sait, par exemple, que les personnes qui ont une consommation de télévision peu sélective et abondante ont tendance à utiliser le magnétoscope comme un instrument de projection d'images standardisées (cassettes de vidéo-clubs), alors que ceux qui ont une consommation plus sélective (et plus réduite) utilisent plus volontiers cet équipement pour visionner des émissions qu'ils n'ont pas pu ou pas voulu voir au moment où elles étaient programmées.

Une remarque équivalente pourrait être faite pour l'utilisation du congélateur, qui est un instrument de conservation de surgelés pour les uns et un instrument de congélation de produits frais pour les autres. Certes, pour une frange de plus en plus importante de la société, la précarité de l'existence se traduit directement par l'impossibilité d'accéder à des consommations dites de base ou par l'obligation de s'approvisionner aux soldes.

C'est le cas notamment pour 3,8 millions de Français considérés comme pauvres (revenu mensuel égal ou inférieur à 3 000 francs des chômeurs faiblement indemnisés et/ou en fin de droits, des bénéficiaires des allocations du minimum social, du RMI, des CES et de parent isolé).

Mais, pour les couches sociales qui fournissent le gros de la clientèle des centres commerciaux, et qui se montrent le plus sensibles aux progrès technologiques, c'est l'achat à distance qui est le plus susceptible de renforcer la tendance à la consommation.

Ainsi, vente par correspondance et vente à domicile, à la suite de commandes par Minitel ou par micro- ordinateur, et téléachat ( voir ce mot ) ont de plus en plus les faveurs des jeunes générations et des cadres, surtout en milieu urbain.

Le gain de temps ainsi que les solutions. »

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