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LACRETELLE (Jacques de)

Publié le 22/01/2019

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LACRETELLE (Jacques de), écrivain français (Cormatin, Saône-et-Loire, 1888 - Paris 1985). Tout en se plaçant dans la tradition du roman psychologique, il ne recule pas devant certaines zones d'ombre où la part du corps, prépondérante, est acceptée comme telle. Sa lucidité triste, sur fond de solitude, s'exprime en une langue sévère et suggestive. La chimère est à la fois revendiquée et dépecée, d'où le pathétisme constant des thèmes abordés. La Vie inquiète de Jean Hermelin (1920) montre un enfant du siècle qui hésite devant ce que ses semblables adorent : les femmes, le bruit, l'argent. Silber-mann (1922) et le Retour de Silbermann (1930) posent le « problème juif » de façon finalement pessimiste (et datée), la « supériorité » et le « brillant » juifs s'y opposant à la fois à un monde médiocre et à ce que serait une vraie créativité. La Bonifas (1925) marque un moment très aurevillien de l'œuvre ; bien et mal s'y mêlent en un énigmatique clair-obscur. Les quatre volumes des Hauts-Ponts (1932-1936) racontent la décadence d'une famille en trois générations. Les Vivants et leur ombre (1977) et Quand le destin nous mène (1981) retrouveront cette technique de portrait moral sur fond de désespoir lucide. On lui doit aussi des essais [les Maîtres et les Amis, 1959 ; Portraits d'autrefois, Figures d'aujourd'hui, 1973).

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