Devoir de Philosophie

L'affiche est un moyen de communication de masse créé par la société industrielle.

Publié le 18/10/2013

Extrait du document

L'affiche est un moyen de communication de masse créé par la société industrielle. Cet élément familier du décor urbain informe tout en proposant un miroir à l'époque contemporaine ; avec poésie, humour ou cynisme, le monde moderne y dévoile sa vraie nature ; la propagande s'y mêle à l'évasion, la consommation, à l'érotisme. Depuis près d'un siècle, l'affiche a séduit un grand nombre d'artistes et popularisé, au moyen des arts graphiques et de la photographie notamment, les innovations les plus audacieuses. Si l'affiche illustrée de grand format est de création assez récente, les civilisations antiques connaissaient déjà les rudiments de ce moyen de communication. En Grèce, les axones, constituées par des tablettes de bois orientables, informaient le citoyen des décisions émanant du pouvoir politique, mais également des règlements concernant les jeux. À Rome, on inventa l'album, grand mur peint en blanc sur lequel on inscrivait tout ce qui concernait les activités de la ville. L'affichage, parfois illustré, des Romains se répandit par la suite en Gaule, mais disparut au Moyen Âge ; il fut alors remplacé par le criage, auquel s'ajoutait parfois l'usage d'enseignes. Si l'imprimerie permit le développement de la production d'affiches, c'est la révolution de 1789 qui, en investissant tous les secteurs de l'information, accorda à l'affiche un rôle prépondérant. L'invention par Alois Senefelder, en 1798, du procédé lithographique, qui ne devint toutefois véritablement opérationnel qu'aux environs de 1820, marque un tournant dans l'histoire de l'affiche. On vit alors de grands noms se tourner vers la création d'affiches : Paul Gavarni, Grandville, Daumier, Doré, etc. Il s'agissait la plupart du temps d'affiches de librairie correspondant au droit acquis par les libraires d'imprimer et d'afficher librement pour leurs besoins. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Daumier Honoré Doré Gustave Gavarni (Guillaume Chevalier, dit Paul) Grandville (Jean Ignace Isidore Gérard, dit) lithographie Le règne de l'estampe et de l'Art nouveau Avec Jules Chéret, qui augmenta considérablement les surfaces d'impression en utilisant des pierres de grande taille, l'affiche de théâtre, de cabaret, de music-hall, aussi bien que l'affiche publicitaire, connurent des moments de gloire, telle celle de Quinquina Dubonnet, devenue désormais un classique. Il faut ajouter que la figure féminine mise en valeur par Chéret engageait déjà la démarche publicitaire sur la voie d'un érotisme qui contribua largement à sa rapide popularité. Avec Toulouse-Lautrec, Steinlen, Vallotton ou Bonnard, c'était l'avant-garde artistique aux solutions graphiques audacieuses qui descendait dans la rue à la fin du XIXe siècle. À leurs côtés, on vit apparaître une génération de grands talents qui, à l'instar de Chéret, consacra l'essentiel de son activité à l'affiche. La plupart d'entre eux furent des adeptes de l'Art nouveau : Eugène Grasset, Georges de Feure, Alphonse Mucha, Privat Livemont, Jan Toorop, Thomas Theodor Heine, William Bradley, etc. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Art nouveau Bonnard Pierre estampe Mucha Alphonse Steinlen Théophile Alexandre Toorop (Johannes Theodoor, dit Jan) Vallotton Félix Les livres Toulouse-Lautrec - Jane Avril (1893), page 5232, volume 10 affiche - Affiche de Jules Chéret (1886), page 52, volume 1 Un nouveau siècle, un nouveau genre Au tournant du siècle, le souci de lisibilité et d'efficacité succéda aux entrelacs décoratifs et au cliché de la femme utilisée comme argument de vente. Cappiello fut peut-être le premier à rompre avec la tradition en associant, dans une composition conçue pour provoquer le consommateur, la dissonance des couleurs, l'outrance du graphisme, l'incongruité du gag visuel, comme en témoignent ses créations pour le chocolat Klauss, la ouate Thermogène et les automobiles Brasier. En Grande-Bretagne, les Beggarstaff Brothers (James Pryde et William Nicholson) consacrèrent toute leur science à l'invention d'une simplification graphique destinée à soutenir un monumentalisme adapté à l'affiche. En Autriche, Koloman Moser apporta, comme dans ses illustrations pour la revue Ver Sacrum, une invention graphique qui, par sa rigueur, fit école. En Suisse, Cardinaux, influencé par Ferdinand Hodler, devint un des maîtres du genre avec le peintre Cunio Amiet. En Allemagne, l'affiche, fortement influencée par le Jugendstil, trouva son meilleur représentant en la personne de Ludwig Hohlwein. Lucian Bernhard, quant à lui, fut un des pionniers de l'affiche publicitaire pour la promotion de produits de grande consommation. Mais c'est aux États-Unis, atteints par les progrès de la mécanisation et par le gigantisme des constructions urbaines, que naquit une véritable industrie de l'affiche. Elle eut rapidement ses agences avec des affichistes solidement intégrés qui durent adapter leur savoir-faire à des modèles prédéfinis. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cappiello Leonetto Hodler Ferdinand Jugendstil Les livres tourisme - affiche d'Hugo d'Alési, page 5237, volume 10 Affiche et avant-garde artistique En Europe, après la Première Guerre mondiale, ce sont tous les courants d'avantgarde qui influencèrent le secteur de l'affiche et lui imposèrent des mutations décisives. Cubisme, futurisme, constructivisme, suprématisme, voire le radicalisme d'une abstraction géométrique issue du néoplasticisme de Mondrian, trouvèrent dans l'affiche des échos particulièrement sensibles. En France, par exemple, Cassandre, Jean Carlu, Paul Colin, Pierre Fix-Masseau surent largement tirer profit des recherches avant-gardistes. « Nord Express « ou « Dubo Dubon Dubonnet « de Cassandre, aussi bien que « Monsavon « de Carlu, sont désormais devenus de grandes références. En Russie soviétique, Vladimir et Gueorgui Stenberg, El Lissitzky ou Alexandre Rodtchenko contribuèrent largement à adapter la technique du photomontage à l'art de l'affiche. Aux Pays-Bas autour de De Stijl et en Allemagne autour du Bauhaus, certains graphistes engagèrent, dans un esprit rationaliste, une réflexion spécifique à la communication visuelle essentiellement fondée sur la recherche typographique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avant-garde Bauhaus Cassandre (Adolphe Jean-Marie Mouron, dit) Colin Paul constructivisme futurisme Lissitzky (Eliezer ou Lazar Markovitch Lissitski, dit El) Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet) néoplasticisme Rodtchenko Aleksandr Mikhaïlovitch Les livres publicité - campagne publicitaire datant de 1937 et réalisée par Publicis pour les chaussures André, page 4164, volume 8 publicité sur les grands boulevards, en 1934 (la), page 4165, volume 8 affiche - Affiche de Cassandre (1932), page 53, volume 1 affiche - Affiche de Lise Berset-Team pour Bally (1963), page 53, volume 1 Le cinéma et ses affiches L'affiche cinématographique, utilisant habilement les procédés de collage, de superposition, de changement d'échelles qui idéalisent le personnage de la « star «, inventa son vocabulaire. En France, Auzolle, avec son affiche pour le « Cinématographe Lumière « de 1896, avait déjà trouvé une présentation originale. Mais c'est aux États-Unis que l'imprimerie A.B. See Lithograph of Cleveland créa, en 1909, la première affiche pour la Motion Picture Patents Company, qui instaura un format et une mise en page incluant l'image photographique spécifique. Avec la naissance du parlant, l'affiche allait, en France et dans la plupart des pays d'Europe, mobiliser de grands créateurs comme Charles Loupot, Cassandre, Paul Colin, l'affichiste devenant ainsi un personnage essentiel de la distribution du film. Aux États-Unis, à partir de 1930, chaque étape de création de l'affiche - mise en page, lettrage, illustration - fut confiée à un spécialiste, ce qui aboutit à une grande uniformité de style dans les affiches élaborées pour chaque compagnie de distribution. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cassandre (Adolphe Jean-Marie Mouron, dit) Colin Paul collage Lumière (les frères) Les livres Jouvet Louis - Affiche pour Knock, page 2704, volume 5 Keaton Buster, page 2735, volume 5 Lumière (les frères), page 2934, volume 6 affiche - Affiche pour le film Metropolis, de Fritz Lang, page 52, volume 1 affiche - maquette d'affiche de Paul Colin, page 54, volume 1 France - publicité de la Gaumont, page 2046, volume 4 affiche - Affiche pour le film la Haine, de Mathieu Kassovitz, page 54, volume 1 L'après-guerre Organe essentiel de la propagande politique avant la Seconde Guerre mondiale, l'affiche joua pendant toute la durée du conflit un rôle mobilisateur de premier plan et, la paix revenue, l'affiche publicitaire eut beaucoup de peine à retrouver sa place. Avec l'utilisation systématique du gag visuel parfaitement insolite, Savignac, en France, parvint pourtant assez rapidement à de belles réussites, et sa vache « Monsavon « posa de grandes bouffées d'air pur sur les murs des villes qui se relevaient de leurs ruines. Sur cette voie, il fut rapidement rejoint par Herbert Leupin, Hervé Morvan, Julian Key, etc. En dehors de la tendance humoristique se développa un autre courant, abstrait celui-là, lié au développement du design « fonctionnaliste « des objets produits en série et dans lequel excellèrent les graphistes suisses, et notamment Josef Müller-Brockmann, Armin Hoffmann et Karl Gestner. Le surréalisme et les formes libres de l'abstraction de Klee ou de Calder donnèrent parfois à l'affiche une grande force poétique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Calder Alexander Klee Paul Savignac Raymond Les livres publicité - affichette pour les produits Vichy datant des années cinquante, page 4166, volume 8 publicité pour les bas Exciting parue dans le magazine Femina, en 1950, page 4166, volume 8 syndicalisme - affiche antiparlementaire, en 1920, page 4993, volume 9 syndicalisme - affiche de la CGT à l'occasion de la fête du 1er mai 1936, page 4994, volume 9 affiche - Affiche de Savignac pour Monsavon (1949), page 53, volume 1 affiche - Affiche du Polonais Jan Lenica pour l'opéra Wozzeck, d'Alban Berg (1964), page 54, volume 1 affiche - Affiche de Shigeo Fukuda, page 55, volume 1 L'affiche aujourd'hui Depuis le style psychédélique des années soixante et le style brutal de Mai 68, le fossé n'a cessé de se creuser entre l'affiche culturelle - sans cesse renouvelée par le talent d'artistes comme Folon ou Topor, sans oublier la production exceptionnelle de l'école polonaise (Jan Lenica, Henryk Tomaszewski, Franciszek Starowieyski, Roman Cie?lewicz) - et l'affiche publicitaire où le réalisme photographique a pris le pas sur l'invention graphique. L'impact de la publicité au service de la consommation est devenu tel dans les années soixante qu'un grand mouvement artistique comme le pop' art, qui voulait intégrer le quotidien dans l'art, s'est beaucoup inspiré de l'affiche. Simultanément, l'affiche a conquis un public de collectionneurs et a trouvé place dans des musées. Aujourd'hui, l'affiche se fait de plus en plus provocatrice. Jouant habilement de l'abolition progressive des tabous, elle utilise tous les moyens possibles pour choquer, pour heurter. La qualité à laquelle est parvenue la reproduction photographique de grande dimension permet en particulier de pousser très loin la proposition érotique. De ce point de vue, l'affiche de cinéma a incontestablement ouvert la voie. L'affiche, qui doit désormais intégrer les résultats d'études de motivations de plus en plus approfondies, devient davantage l'oeuvre d'une équipe de stratèges que celle de l'artiste solitaire. Élément essentiel du folklore urbain, changeant le visage de la rue, elle lui prête le renouvellement de ses couleurs et aussi, fréquemment, son sourire.

« Toulouse-Lautrec - Jane Avril (1893), page 5232, volume 10 affiche - Affiche de Jules Chéret (1886), page 52, volume 1 Un nouveau siècle, un nouveau genre Au tournant du siècle, le souci de lisibilité et d'efficacité succéda aux entrelacs décoratifs et au cliché de la femme utilisée comme argument de vente.

Cappiello fut peut-être le premier à rompre avec la tradition en associant, dans une composition conçue pour provoquer le consommateur, la dissonance des couleurs, l'outrance du graphisme, l'incongruité du gag visuel, comme en témoignent ses créations pour le chocolat Klauss, la ouate Thermogène et les automobiles Brasier.

En Grande-Bretagne, les Beggarstaff Brothers (James Pryde et William Nicholson) consacrèrent toute leur science à l'invention d'une simplification graphique destinée à soutenir un monumentalisme adapté à l'affiche.

En Autriche, Koloman Moser apporta, comme dans ses illustrations pour la revue Ver Sacrum , une invention graphique qui, par sa rigueur, fit école.

En Suisse, Cardinaux, influencé par Ferdinand Hodler, devint un des maîtres du genre avec le peintre Cunio Amiet.

En Allemagne, l'affiche, fortement influencée par le Jugendstil, trouva son meilleur représentant en la personne de Ludwig Hohlwein.

Lucian Bernhard, quant à lui, fut un des pionniers de l'affiche publicitaire pour la promotion de produits de grande consommation. Mais c'est aux États-Unis, atteints par les progrès de la mécanisation et par le gigantisme des constructions urbaines, que naquit une véritable industrie de l'affiche.

Elle eut rapidement ses agences avec des affichistes solidement intégrés qui durent adapter leur savoir-faire à des modèles prédéfinis. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cappiello Leonetto Hodler Ferdinand Jugendstil Les livres tourisme - affiche d'Hugo d'Alési, page 5237, volume 10 Affiche et avant-garde artistique En Europe, après la Première Guerre mondiale, ce sont tous les courants d'avantgarde qui influencèrent le secteur de l'affiche et lui imposèrent des mutations décisives.

Cubisme, futurisme, constructivisme, suprématisme, voire le radicalisme d'une abstraction géométrique issue du néoplasticisme de Mondrian, trouvèrent dans l'affiche des échos particulièrement sensibles.

En France, par exemple, Cassandre, Jean Carlu, Paul Colin, Pierre Fix-Masseau surent largement tirer profit des recherches avant-gardistes.

« Nord Express » ou « Dubo Dubon Dubonnet » de Cassandre, aussi bien que « Monsavon » de Carlu, sont désormais devenus de grandes références.

En Russie soviétique, Vladimir et Gueorgui Stenberg, El Lissitzky ou Alexandre Rodtchenko contribuèrent largement à adapter la technique du photomontage à l'art de l'affiche.

Aux Pays-Bas autour de De Stijl et en Allemagne autour du Bauhaus, certains graphistes engagèrent, dans un esprit rationaliste, une réflexion spécifique à la communication visuelle essentiellement fondée sur la recherche typographique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avant-garde Bauhaus Cassandre (Adolphe Jean-Marie Mouron, dit) Colin Paul constructivisme futurisme Lissitzky (Eliezer ou Lazar Markovitch Lissitski, dit El). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles