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Law J ohn , 1671-1729, né à Édimbourg, financier écossais.

Publié le 03/11/2013

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Law J ohn , 1671-1729, né à Édimbourg, financier écossais. Law avait conçu un système qu'il proposa vainement en Écosse, puis à la cour de France, mais qui séduisit le Régent, Philippe d'Orléans. Le premier élément de ce système consistait à créer une banque jouissant d'un large crédit, qui escompterait les billets de commerce en leur substituant des billets émis par elle et qui circuleraient jusqu'à l'échéance comme une véritable somme d'argent. Grâce à la confiance que la banque inspirerait, ses billets seraient acceptés par tout le monde ; ils pourraient d'ailleurs être échangés, au gré du porteur, contre de la monnaie métallique. Autorisé par le Régent en mai 1716 à constituer cette banque, Law émit 12 000 actions de 500 livres, payables un quart en espèces, le reste en billets d'État. Entreprise privée, la banque connut un tel succès qu'en 1717 ses billets étaient acceptés dans les caisses publiques et qu'en décembre 1718 elle fut transformée en Banque royale. En février 1719, Law était nommé contrôleur général des Finances. Le second élément du système fut la création de compagnies qui, fondées par actions comme la banque elle-même, jouissaient du monopole du commerce avec les colonies. Ainsi fut créée, en 1718, la Compagnie d'Occident, chargée de l'exploitation des terres françaises d'Amérique et notamment de la Louisiane. Puis toutes les compagnies commerciales anciennes et la Compagnie d'Occident furent réunies dans une puissante Compagnie des Indes qui eut le monopole du commerce extérieur. En février 1720, la Compagnie fut réunie à la Banque royale. Law voulut en outre racheter les dettes de l'État, qui devait verser à la banque une rente de 3 % au lieu de celle de 5 et 6 % qu'il payait à ses créanciers. Cette conversion devait ramener de 86 millions à 48 millions la charge annuelle des intérêts de la dette. Alors qu'une habile propagande faisait espérer de gros bénéfices, un public très nombreux voulut posséder des actions des compagnies et, la spéculation aidant (on disait l'« agiotage «), le prix des actions monta de 500 à 20 000 livres. Mais à ce prix, à la première répartition des bénéfices, l'intérêt se trouva ramené à un taux infime. On se mit alors à revendre les actions avec la même fièvre qu'on avait eue à les acheter ; leur prix s'effondra rapidement, et la confiance dans les compagnies et dans la banque fut ébranlée. Les habiles jugèrent alors prudent de se faire rembourser en numéraire. Mais le montant des billets émis étant de beaucoup supérieur aux réserves de monnaie métallique, la banque ne tarda pas à être dans l'impossibilité de rembourser. Malgré le cours forcé des billets et les innombrables variations que l'on fit subir à la monnaie métallique, le système aboutit à une colossale banqueroute, et Law, ruiné, dut s'enfuir en Belgique en décembre 1720, pour aller finalement mourir dans la misère à Venise. Sa tentative avait eu pour résultats un déplacement considérable des fortunes privées, l'enrichissement soudain des uns et la ruine des autres, une méfiance durable dans la monnaie de papier, mais aussi un essor du commerce maritime qui fit la prospérité des ports de Bordeaux, Nantes, Lorient, Le Havre, et, en même temps, un allégement de la dette de l'État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fermiers généraux finances publiques France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Le siècle des Lumières (1715-1789) Indes (Compagnie française des) mercantilisme monnaie - L'histoire de la monnaie bancaire Pâris-Duverney (Joseph Pâris, dit) Régence Les livres Law John, page 2817, volume 5 Régence, page 4278, volume 8

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