Le Mercier D'ERM (Camille)

Le Mercier D'ERM (Camille), écrivain français d'expression bretonne et française (Rennes 1888 - Dinard 1978), dit Kammermor. Descendant d'un chef chouan, Joseph-François Le Mercier, et d'un chef révolutionnaire, Jean-François d'Erm (ami de Camille Desmoulins mais actif celtisant), il apprit le breton alors qu'il était collégien. Installé à Paris, il fonda une revue de poésie d'avant-garde, les Argonautes, et publia, en 1909, un recueil lyrique, les Exils, d'inspiration très parnassienne. La même année, il écrivit dans la Revue de l'Ouest un article (Traditionalisme et Séparatisme) où il exposait sa conception du nationalisme breton. En 1911, il fonda le « parti nationaliste breton », dont le manifeste eut un grand retentissement dans toute l'Europe et même en Amérique. Arrêté pour avoir manifesté sa réprobation lors de l'inauguration, à Rennes, d'une statue qu'il jugeait outrageante pour les Bretons, il créa en 1912 un mensuel de combat, Breiz Dishuai (Bretagne libre), dont la guerre devait entraîner la disparition. En 1916, il fit paraître une ode à la mémoire des martyrs de l'insurrection irlandaise. En 1919 parut son œuvre maîtresse, l'anthologie des Bardes et Poètes nationaux de la Bretagne armoricaine, qui a puissamment contribué au réveil de la conscience bretonne. Historien (l'Étrange Aventure de l'armée de Bretagne, 1937 ; Une armée de chouans, 1975), il a rassemblé ses poèmes dans Sang d'Occident (1964) et Patrie perdue (1972).