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Le registre soutenu

Publié le 01/02/2012

Extrait du document

1- Définition

Le langage soutenu est une manière de parler avec des mots rares et savants. Le locuteur a le souci de s’exprimer non seulement correctement mais aussi avec distinction.

La langue est réfléchie et soignée, la syntaxe est puriste, le vocabulaire est rare, recherché et élégant.

Le registre soutenu est utilisé dans des situations sociales contraignantes. Avec un interlocuteur à qui on accorde de l’importance ; dans un environnement social cultive, d’un très bon niveau d’éducation ; dans un rapport hiérarchique où celui qui parle est en situation inférieur.

Le registre soutenu reste le registre le moins utilisé aujourd’hui. C’est le langage de l’écrit, de la littérature, des échanges officiels où protocolaires. A l’oral on le trouve dans des situations solennelles.

Dans le dictionnaire, les mots soutenus sont indiqué litt.

2- Caractéristiques

Le registre soutenu est non seulement correct, mais il bénéficie d’une surveillance extrême. Il exige une connaissance approfondie des ressources de la langue, mais aussi met l’accent sur les références littéraires, culturelles, etc.

·        le vocabulaire : non pas plus riche (le langage populaire n’a rien à envier à ce propos au langage soutenu), mais plus précis, plus neutre (pas de régionalismes, de termes affectifs…), plus spécialisé

Le firmament / les cieux / l’azur…

Pour : « Le ciel… «

Madré : malin

Satrape : homme riche et puissant, qui exerce son autorité de façon tyrannique

Jactance: vanité insolente

Tintinnabuler: produire des sons aigus et légers

·        la syntaxe : respect des normes grammaticales, complexité et variété des phrases, utilisation d’anaphores et d’articulateur.

  • Des phrases pouvant être longues, avec une syntaxe souvent complexe :

Je me suis tellement accoutumé ces jours passés à détacher mon esprit des sens, et j’ai si exactement remarqué qu’il y a fort peu de choses que l’on connaisse avec certitude touchant les choses corporelles, qu’il y en a beaucoup plus qui nous sont connues touchant l’esprit humain, et beaucoup plus encore de Dieu même, qu’il me sera maintenant aisé de détourner ma pensée de la considération des choses sensibles ou imaginables, pour la porter à celles qui, étant dégagées de toute matière, sont purement intelligibles. (Descartes - Méditation quatrième)

  • Des figures de style recherchées :

Déjà la nuit en son parc amassait un grand troupeau d’étoiles vagabondes. (Du Bellay)

Pour : « Déjà la nuit tombait et on apercevait les premières étoiles. « (Métaphore filée)

  • L’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (à l’oral comme à l’écrit) :

Il fallait qu’il vînt.

Pour : « Il fallait qu’il vienne. «

  • Le passé simple et le passé antérieur de l’indicatif (à l’oral) :

Je le vis quand je revins.

Pour : « Je l’ai vu quand je suis revenu. «

  • La forme interrogative directe inversée :

D’où m’appelles-tu ?

Pour : « D’où est-ce que tu m’appelles ? «

  • L’inversion du sujet après certains adverbes de liaison (tels que : aussiainsipeut-être, etc.) :

Ainsi, ai-je dû écourter mes vacances.

Pour : « Ainsi, j’ai dû écourter mes vacances. «

  • etc.

·        la prononciation : articulation claire, intonation neutre, peu d’accent.

 

·        les rapports avec l’interlocuteur : vouvoiement, déférence, argumentation pondérée.

L’emploi de ce registre dans une situation de communication où il n’est pas adapté peut apparaître comme déplacé, il sera ressenti comme incongru, abusif, précieux, maniéré ou comique. Et il peut donner l’impression que celui qui parle est affecté et prétentieux.

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