le scriptorium d'Echternach
Publié le 07/04/2015
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Au cours des premières décennies du XIe siècle, le scriptorium d'Echternach devient l'un des plus importants de l'aire germanique. A partir de 1028, sous l'impulsion de l'abbé Humbert, l'abbatiale est richement décorée et l'activité du scriptorium s'intensifie et donne naissance à certains chefs-d'oeuvre de la miniature romane. Au cours des années suivantes, la faveur que lui accorde l'empereur Henri III (1039-1056) ne fait qu'accroître le prestige du monastère.
L'un des plus célèbres manuscrits enluminés, produits à Echternach, est l'évangéliaire de Nuremberg, qui porte la date de la consécration de la nouvelle église (1031) et qui a sans doute été réalisé à des fins liturgiques internes. Il contient le texte des quatre évangiles, présentés dans une reliure plus ancienne en or, antérieur à 991 et appelé Codex Aureus. Le plat de reliure du manuscrit, représentant une Crucifixion en ivoire sculpté, est un ouvrage d'une très grande qualité, probablement réalisé en même temps que les évangiles. Il a été exécuté par le sculpteur connu sous le nom de Maître d'Echternach, dont le style très original se caractérise par l'allongement des corps, ciselés avec une précision et une délicatesse extraordinaires.
Les ivoires médiévaux, essentiellement à caractère religieux, sont des plats de reliure de manuscrits liturgiques, des tablettes liturgiques, des statuettes dévotionnelles, des tabernacles et des diptyques. Ils représentent une production particulièrement significative dans l'aire germanique, aussi bien à l'époque carolingienne qu'à l'époque othonienne (X-XIe siècles).