scriptorium
Publié le 07/02/2013
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scriptorium, espace réservé, au Moyen Âge, à l’écriture des manuscrits dans les monastères. Lieu essentiel de la transmission du savoir littéraire, les scriptoria sont apparus avec les monastères bénédictins — la règle de saint Benoît de Nursie désigne l’écriture comme l’un des travaux monastiques.
Le plan du monastère bénédictin de Saint-Gall, fondé au IXe siècle, illustre l’intérêt porté à l’activité de l’écriture : le scriptorium communique directement avec le chœur de l’église, équilibrant exactement au nord de celui-ci la sacristie. Généralement, la bibliothèque est située à l’étage du scriptorium où sept moines peuvent œuvrer. Le passage entre le scriptorium et l’église est fréquent (à Liège, par exemple, la cathédrale dispose d’un scriptorium) ; il peut aussi communiquer avec le cloître (comme à Saint-Martin de Tournai), voire être isolé par crainte des raids des infidèles comme en Espagne (San Salvador de Tavara).
Le travail, chez les bénédictins, est collectif ; chez les chartreux et les cisterciens (obligés au silence), des scriptoria individuels sont proposés aux copistes : à Clairvaux, huit petites pièces s’alignent entre l’église principale et la petite église. À la fin du Moyen Âge, des scriptoria laïques sont créés par les grands princes comme les ducs de Bourgogne ; des artisans scribes, correcteurs, copistes, miniaturistes y travaillent sous la direction d’un maître qui reçoit les commandes.
D’après l’iconographie, tout scriptorium est équipé d’une table, d’un lutrin, d’une armoire (ou d’un placard) et, progressivement, les copistes y apportent des éléments de confort ou des instruments de documentation supplémentaires : « la grisaille « de Guillaume Vrelant, qui illustre la traduction par Jean Lebègue de la Première Guerre punique de Leonardo Bruni, montre ainsi le copiste au travail entouré par ces différents éléments vers 1455.
Les scriptoria, éléments essentiels de l’enrichissement de la culture occidentale médiévale, disparaissent au XVIe siècle avec le développement de l’imprimerie.