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Lefèvre de La Boderie (Guy)

Publié le 22/01/2019

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Lefèvre de La Boderie (Guy), orientaliste et poète français (château de La Boderie, près de Falaise, 1541 - id. 1598). Il suivit au Collège royal les cours de l'humaniste hébraïsant Guillaume Postel, dont la pensée exerça sur lui une profonde influence. Chargé par le roi d'Espagne Philippe II de collaborer à la publication de la Bible polyglotte de Plantin, il se rendit à Anvers, puis à Louvain, afin d'y travailler sur le texte syriaque du Nouveau Testament, qu'il publia en l'accompagnant d'un commentaire philologique et critique. Il compléta ce travail en publiant, en 1572, un Dictionnaire syro-chaldéen et une grammaire chaldéenne. Mais il est surtout célèbre pour son Encyclie des secrets de l'éternité (1571), poème cosmologico-philosophique dont l'idée-cadre (la Muse Uranie révèle à l'initié, le « secrétaire », le mystère des « idées » transcendantes) est empruntée à l’Amour des Amours de Peletier du Mans, et le contenu au néoplatonisme chrétien (celui de Ficin notamment) ainsi qu'à la Kabbale. Plus soucieux d'apologétique chrétienne que ses prédécesseurs (Peletier, le Ronsard des Hymnes, le Scève du Microcosme, le Baïf des Météores), Lefèvre professe également une métaphysique plus éthé-rée, qui ne voit dans l'univers que le reflet de l'Esprit divin, plus ou moins identifié à la Nature. Nommé secrétaire du roi Henri III, il se fixa à Paris, où il se fia avec Ronsard, Baïf et Amyot. En 1578, il publia la Galliade ou la Révolution des arts et sciences, poème en cinq « cercles », relatant l'histoire de l'origine et de l'évolution des arts et du savoir humains : se fondant sur une conception cyclique de l'histoire, il présente les arts et les sciences comme des dons de Dieu que l'humanité aurait, dès l'origine,

 

reçus dans leur état de perfection, et qui n'auraient fait que passer d'une nation à une autre avant de revenir à leur point de départ — la Gaule, berceau historique de toutes les civilisations.

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