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Lefèvre D'ÉTAPLES (Jacques)

Publié le 22/01/2019

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Lefèvre D'ÉTAPLES (Jacques), théologien et humaniste français (Étaples v. 1450-Nérac 1536). Il apprend le grec à Paris avec Hermonyme de Sparte, puis va en Italie approfondir sa connaissance d'Aristote. Il enseigne ensuite la théologie au collège Cardinal-Lemoine. Au cours d'un séjour à Florence (1491-92), il rencontre Pic de La Mirandole et Ficin, qui exercent sur sa pensée une profonde influence. De retour en France, il publie Aristote dans la traduction des humanistes italiens, les Livres hermétiques dans celle de Ficin, les œuvres du pseudo-Denys et celles de Raymond Lulle. En 1512, il traduit et commente les Épîtres de saint Paul, et, en 1514, publie l'œuvre du théologien allemand Nicolas de Cuse. En 1521, appelé à Meaux par l'évêque Briçonnet, il devient la tête pensante d'un cénacle d'humanistes (le « groupe de Meaux ») qui jouera, dans la propagation de l'évangélisme, un rôle important. En 1522 paraissent ses Commentarii initiatorii in quatuor Evangelia : il y demande aux évêques de rétablir l'Église primitive et y affirme que la foi seule peut valoir le salut. Poursuivi, en 1525, par le parlement de Paris qui profite de la captivité du roi pour intensifier sa répression, il se réfugie à Strasbourg ; rappelé à Paris l'année suivante par François Ier, il est nommé bibliothécaire du château de Blois avant de se voir confier le préceptorat des enfants royaux. En 1530 paraît sa traduction en français de l'Ancien Testament. Vers la même année, Marguerite de Navarre l'appelle à Nérac, où il passe dans la quiétude les dernières années de sa vie. Il y reçoit la visite de Calvin en 1533. Père de l'humanisme français, Lefèvre d'Étaples en incarne plus particulièrement deux des principales composantes : l'érudition philologique (c'est lui qui introduit en France les principes de la critique scientifique des textes anciens, bibliques et gréco-latins) et l'esprit évangélique. Plus particulière est la place tenue dans sa philosophie par un mysticisme inspiré des néoplatoniciens italiens (notamment de Ficin), et plus encore de Nicolas de Cuse, dont la doctrine de la « docte ignorance » l'incite à compléter sa philosophie rationnelle par une mystique de l'amour divin.

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