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Mani

Publié le 25/06/2012

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                                                                        Perse, 216-276

Né en 216 dans le Sud de la Babylonie, Mani eut deux visions, l'une en 228, l'autre en 240, qui décidèrent de sa vocation. Il aurait rencontré le roi Sapor Ier en 242, et l'aurait eu pour protecteur jusqu'à la mort de ce souverain, en 272. Hormizd Ier (272-273) le favorisa aussi, mais tout changea sous Vahram Ier (273-276). Accusé d'hérésie et de propagande subversive, Mani fut arrêté, mis au cachot, chargé de chaînes pesantes, et expira au bout de vingt-six jours de captivité, le 14 février 276. Sa tète fut exposée à une porte, et son corps jeté à la voirie.

La doctrine de Mani, le manichéisme, est une gnose, c'est-à-dire une tentative pour expliquer totalement le monde, sur la base d'une révélation qui n'est pas accessible à tous (encore que le manichéisme se soit voulu ouvert et conquérant). Il oppose la lumière, le bien et Dieu d'une part, l'obscurité, le mal et la matière de l'autre. Une catastrophe a amené la rupture de cette dualité primitive, et les ténèbres ont tenté d'engloutir la lumière. Mais l'homme peut aider la lumière à échapper au cachot de la matière, par l'abstinence, le refus des désirs, le renoncement au monde. Le Parfait, c'est-à-dire le pur disciple de Mani, ne possède rien, ne fait qu'un repas végétarien par jour, ne se livre à aucune activité profane.

Le manichéisme fut répandu après la mort du Maître par des missions, et il a ses adeptes en Occident jusqu'au VIe siècle, à Byzance jusqu'au IXe, en Mésopotamie jusqu'au Xe, en Asie centrale jusqu'au XIIIe, en Chine jusqu'au XIVe siècle.

On ne sait s'il faut établir une filiation directe entre le manichéisme et des sectes qui prêchèrent des idées sembla­bles en Europe, les bogomiles de Bulgarie (X-XIVe siècle essentiellement) et les cathares, contre qui fut dirigée au début du XIIIe siècle la croisade des Albigeois.

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