marché, n.m. ÉCONOMIE : lieu où se déroulent des échanges, et, par extension, espace de vente d'une marchandise ou principe d'organisation de la société. Des marchés à l'économie de marché. L'existence de marchés, c'est-à-dire de lieux de réunion des marchands, est aussi ancienne que celle des sociétés organisées. Avant le capitalisme, ils dépendaient cependant des conditions politiques et juridiques d'organisation de ces sociétés. Dans l'Occident du Moyen Âge ou de la Renaissance, par exemple, leur exiguïté et leur cloisonnement (même dans le cas du négoce sur de longues distances) correspondaient à une société où les monopoles et les corporations entravaient le développement du commerce. Les marchés prirent la forme de foires périodiques, et la fixation des quantités et des prix dépendait largement de considérations extra-économiques. À la fin du XVIIIe siècle se constitua une économie de marché, où chaque marché particulier était relié à tous les autres, et où c'est autour de l'échange lui-même que s'organisait la société. Le capitalisme a étendu sans cesse les frontières du marché à des espaces géographiques nouveaux, détruisant les formes d'organisation sociale antérieures (colonialisme, puis néocolonialisme) ; dans les pays anciennement industrialisés euxmêmes, il a étendu la sphère marchande à des aspects de plus en plus nombreux des relations humaines. La notion de marché mondial traduit cette homogénéisation progressive du social qu'entraîne l'échange marchand généralisé, et qui transforme aussi les économies planifiées fondées sur son rejet. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Afghanistan - scène de marché à Kaboul, page 58, volume 1 La science du marché. Avec le développement de l'économie de marché s'est constituée la science économique, dont l'objet principal est d'en analyser le fonctionnement. Depuis la métaphore de la main invisible chez Adam Smith, le courant dominant dans cette science s'est efforcé de montrer que la libre concurrence sur les marchés permet d'assurer la compatibilité mutuelle des intérêts privés. L'économie de marché garantirait ainsi un ordre social que les individus découvrent spontanément dans l'échange ; les déséquilibres de marché, provoqués par des événements extra-économiques (des « chocs exogènes »), se corrigeraient d'euxmêmes par des ajustements de prix, et un optimum collectif serait ainsi atteint sans intervention économique de l'État. La théorie du marché est alors le fondement du libéralisme économique, qui prône un élargissement des domaines où la régulation des activités humaines se fait par le marché, et la levée des entraves, en particulier étatiques, à la concurrence. Plusieurs approches de cette théorie du marché ont été proposées, qui mettent toutes en avant le libre jeu de l'offre et de la demande dans la détermination des prix et des quantités échangées. Selon Alfred Marshall, chaque marché doit être étudié en équilibre partiel, indépendamment des autres. Pour Léon Walras, au contraire, c'est l'interdépendance des marchés qu'il faut étudier dans un cadre d'équilibre général. Pour Friedrich von Hayek, le marché constitue essentiellement un processus d'apprentissage. D'autres économistes, comme Karl Marx ou John Maynard Keynes, ont souligné l'incapacité d'une économie de marché à surmonter ses crises ou à assurer un équilibre de plein emploi. Ils ont alors préconisé, afin de compléter les mécanismes de marché, une régulation par l'État de l'activité macro-économique (Keynes), voire le renversement de ce système social et la création d'une économie planifiée (communisme). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats capitalisme commercialisation concurrence - 1.ÉCONOMIE économie étude de marché foires Hayek (Friedrich von) Keynes John Maynard keynésianisme libéralisme marginalisme Marshall Alfred Marx Karl mercantilisme micro-économie monnaie - Deux conceptions de la monnaie politique économique Smith Adam Walras Léon Marie Esprit Les livres Antilles - marché à Fort-de-France, page 278, volume 1 Birmanie - scène de marché en haute Birmanie, page 669, volume 2 Bolivie - le marché de La Paz, page 690, volume 2 Bombay, page 692, volume 2 Colombie - le marché d'Ubate, page 1177, volume 3 Curaçao, page 1347, volume 3 Ghana - le marché central de Kumasi, page 2161, volume 4 Grèce - le marché couvert d'Athènes, page 2223, volume 4 Guinée-Équatoriale - le marché central de Malabo, page 2284, volume 4 Ile-de-France - le Marché d'intérêt national de Rungis, page 2441, volume 5 Maroc - un marché aux oranges, page 3061, volume 6 Ouganda - marché de Kampala, page 3645, volume 7 Tanzanie - Dar as-Salam, page 5031, volume 9 Téhéran, page 5063, volume 9 Amérique du Sud - un marché indien dans les Andes péruviennes, page 220, volume 1 Asie - un marché au Laos, page 384, volume 1 campagne - un marché dans l'ouest de la France, page 834, volume 2 collection - marché de cartes postales, page 1171, volume 3 Éthiopie - le marché d'Addis-Abeba, page 1773, volume 4 Iran - marché aux moutons près de Mechhed, page 2580, volume 5 Japon - un marché aux poissons à Tokyo, page 2656, volume 5 Madagascar - le marché d'Antananarivo, page 2972, volume 6 Paris - marché à la volaille et au pain sur le quai des Augustins en 1660, page 3721, volume 7 Pays-Bas - le marché aux fromages d'Alkmaar, en Hollande du Nord, page 3764, volume 7 Sénégal - le marché de La Médina, à Dakar, page 4734, volume 9 Thaïlande - le marché flottant de Wat Sai, à Bangkok, page 5158, volume 9 Ukraine - marché au troc à Lvov, en 1992, page 5341, volume 10 URSS - marché kolkhozien à Samarcande, en Ouzbékistan, page 5383, volume 10 Yougoslavie - marché aux bestiaux de Valjevo, en Serbie occidentale, page 5647, volume 10 Équateur - le marché indien d'Otavalo, page 1273, volume 3