Méhémet Ali

Vice-roi d'Egypte de 1805 à 1849. Né à Cavalla, Roumélie, en 1769, mort à Alexandrie le 2 août 1849. Commandant d'un corps d'Albanais, Méhémet Ali débarqua en 1801 à Aboukir, près d'Alexandrie, pour combattre aux côtés des Anglais les forces françaises sous les ordres du général Menou. Après le départ des Français, il sut manoeuvrer habilement et se faire proclamer pacha d'Egypte le 12 mai 1805. Les premières années de son gouvernement furent marquées, entre autres, le 1er mars 1811, par le massacre de 800 mamelouks à la Citadelle du Caire. Cet « exploit » le rendit définitivement maître du pays. De 1811 à 1827, la victoire sourit aux armes égyptiennes, au cours d'une série de campagnes, tant en Arabie et au Soudan qu'en Grèce et en Crète. Mais cette dernière expédition se termina en 1827 par la bataille de Navarin, au cours de laquelle la flotte turco-égyptienne fut entièrement anéantie par celle de la Triple-Alliance: Angleterre, France, Russie. Méhémet Ali se retourna ensuite contre son suzerain, le sultan de Constantinople. En 1832, son armée s'empara de la Syrie et de l'Asie-Mineure. Elle marchait déjà sur Constantinople lorsque l'intervention de la Russie et des puissances occidentales obligea Méhémet Ali à renoncer à ses ambitions. Il reprit sa campagne en 1839, remporta la victoire de Nizip et fut reconnu par le sultan en qualité de pacha héréditaire (1841). Sur le plan intérieur, son «règne » fut surtout marqué par la réorganisation des finances, l'établissement du cadastre, de nombreux travaux d'irrigation, l'introduction de la culture du coton, la réorganisation de l'armée sous les ordres d'officiers étrangers et principalement du colonel français Sèves, plus connu sous le nom de Soliman Pacha. Aussi, l'on peut, à juste titre, considérer Méhémet Ali comme le fondateur de l'Egypte moderne.