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Mettre en scène, ce n'est pas seulement diriger les acteurs et régler les problèmes techniques de la représentation.

Publié le 12/11/2013

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Mettre en scène, ce n'est pas seulement diriger les acteurs et régler les problèmes techniques de la représentation. C'est aussi, pour le metteur en scène, mettre en relief certains aspects d'une oeuvre, en donner une vision accordée à la fois à son tempérament et à son époque. On ne monte pas une pièce de Molière aujourd'hui comme jadis. Avec une équipe qui comprend les interprètes, mais aussi le scénographe et l'éclairagiste, le metteur en scène compose un spectacle dont il doit maîtriser l'unité, l'harmonie, et où il doit rendre visible une pensée globale. La mise en scène au théâtre, telle que nous l'entendons aujourd'hui, est une invention récente. Pendant plusieurs millénaires, il n'y eut pas de metteurs en scène et le terme luimême n'existait pas. L'organisation du spectacle, placée sous la responsabilité du chef de troupe - et aussi du souffleur -, était partiellement collective, l'auteur et les acteurs qui tenaient les rôles importants pouvant intervenir de façon prépondérante. Du mystère à la tragédie : le goût du spectacle À la fin du Moyen Âge, au XVe siècle, en France, la représentation des mystères (drames religieux) était d'une grande complexité, en raison de la grandeur de la scène, des différents éléments du décor (les « mansions » représentant le paradis, l'enfer...) et des effets de machinerie et de prestidigitation. Il y avait alors un « meneur de jeu » qui demeurait sur la scène, au vu du public, et intervenait à tout instant pour l'enchaînement des scènes et pour le rythme du spectacle - des « organisateurs » ayant, pendant les répétitions, réglé les problèmes techniques. Cependant, s'ils n'en avaient pas le nom, certains interprètes et certains auteurs furent des metteurs en scène avant la lettre. Shakespeare, qui était à la fois auteur et acteur, avait des idées très précises sur les représentations de ses pièces : dans la scène des comédiens dans Hamlet , où le chef de la troupe préconise « un ton facile et naturel », il a exprimé ses vues sur le jeu dramatique, laissant ainsi une trace de la façon dont lui-même dirigeait ses acteurs. Au XVIIe siècle, au cours duquel se développèrent deux tendances - le théâtre dépouillé, joué devant un décor réduit ou devant des toiles reproduisant des palais « en perspective », et le théâtre à machines, qui, avec ses effets et ses ballets, est l'ancêtre de l'opéra -, Molière était à l'évidence le « metteur en scène » de ses pièces, et Racine surveillait scrupuleusement les répétitions de ses tragédies. Au XVIIIe siècle, réagissant contre le goût du spectacle, Voltaire, Beaumarchais et Diderot, aussi rigoureux, prônèrent une évolution vers le naturel, qui fut accélérée par deux acteurs, Lekain et MLL e Clairon, soucieux de vérité historique et qui surent imposer leurs idées à la troupe de la Comédie-Française. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Diderot Denis Lekain (Henri Louis Cain, dit Henri) mansion Molière (Jean-Baptiste Poquelin) mystères - 2.THÉÂTRE Racine Jean Shakespeare William 1830, naissance de la « mise en scène » Au XIXe siècle, Alexandre Dumas et Victor Hugo participèrent activement aux répétitions de leurs drames, pour instituer un style romantique rompant définitivement avec le classicisme ; l'expresssion « mise en scène » apparut vers 1830, et on l'employa, sans doute pour l'une des premières fois, à l'occasion d'Hernani, de Victor Hugo. Mais elle désignait surtout le sens du spectacle, l'invention dans le domaine du décor (qui utilisait majoritairement des toiles peintes) et des costumes, le recours à des procédés nouveaux (comme l'éclairage, qui jusque-là n'était pas considéré comme porteur de sens). Quand, une trentaine d'années plus tard, le terme de « metteur en scène » apparut et que son usage se répandit, la définition moderne de ce qu'il recouvre n'était pas encore totalement trouvée ; cependant, les journalistes qui utilisaient ce terme commençaient à percevoir, de façon encore balbutiante, que celui-ci, tout en désignant le maître d'oeuvre dont dépendent le réglage des entrées et des sorties des acteurs ainsi que la maîtrise des techniques, contenait aussi une autre dimension. Le metteur en scène allait ainsi devenir celui qui réfléchissait sur les différents sens de l'oeuvre à représenter et celui qui arrêtait la conception globale du spectacle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dumas - Dumas (Alexandre, dit Dumas Fils) Dumas - Dumas (Alexandre, dit Dumas Père) Hernani ou l'Honneur castillan Hugo Victor Marie Antoine, le précurseur Dans cette double acception - direction humaine et technique, confrontation intellectuelle avec une pièce -, le premier metteur en scène qui apparut en France fut André Antoine. Celui-ci, en créant le Théâtre-Libre en 1887, imposa à la fois un style, le naturalisme, et une unité de jeu, les acteurs devant se soumettre à une diction et à un comportement égaux pour tous. La reproduction maniaque de la réalité, qui allait jusqu'à faire figurer des objets venant du milieu représenté (bottes de paille, quartiers de viande, etc.), stupéfia les spectateurs ; mais, du point de vue de l'histoire du théâtre, on peut surtout retenir qu'était réalisée pour la première fois en France l'harmonie des éléments humains et scénographiques, selon la vision d'un personnage prédominant, le metteur en scène. Au début du XX e siècle, partout en Europe, les possibilités naissantes de la mise en scène furent essayées et étudiées. Deux artistes, le Britannique Gordon Craig et le Suisse Adolphe Appia, qui furent autant théoriciens que praticiens, eurent alors un rôle déterminant et voulurent faire de l'acteur une composante du spectacle ni plus ni moins importante que les autres éléments : les mouvements, les couleurs, la musique, l'éclairage et le rythme. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'URSS et l'Allemagne furent les grands terrains d'expérimentation de la mise en scène. À Moscou, dans son Théâtre d'art, Alekseïev Stanislavski fut l'un des maîtres du réalisme, avant d'évoluer vers la stylisation et l'intériorité. À l'opposé, l'un de ses disciples, Vsevolod Meyerhold, exploitant à la scène les moyens du cinéma, imagina un style « biomécanique », dont l'application la plus éclatante fut une mise en scène du Cocu magnifique , de Fernand Crommelynck, en 1922, éclatée sur les différents niveaux que constituaient deux plateaux et des passerelles. En Allemagne, après les recherches de Max Reinhardt mises au service de l'expressionnisme vint l'ère de Bertolt Brecht, pédagogue, théoricien et praticien total du théâtre qui, tout en imposant une immense oeuvre d'auteur à partir de 1928, créa la mise en scène correspondante, faite d'un jeu « distancié » (joué et ne visant pas à la sincérité) et d'une schématisation didactique et ironique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Antoine André Appia Adolphe art dramatique Brecht Bertolt Craig Edward Gordon Crommelynck Fernand Gémier (Firmin Tonnerre, dit Firmin) Meyerhold Vsevolod Emilievitch Reinhardt (Max Goldmann, dit Max) Stanislavski (Konstantine Sergueïevitch Alekseïev, dit) Théâtre-Libre Les livres mise en scène - le Canard sauvage, d'Ibsen : mise en scène d'André Antoine, au Théâtre-Libre, en 1891, page 3222, volume 6 mise en scène - le Cocu magnifique, de Crommelynck : mise en scène de Vsevolod Meyerhold, au théâtre de l'Acteur de Moscou, en 1922, page 3223, volume 6 De Copeau à Vilar En France, si Jacques Rouché oeuvra brièvement, entre 1907 et 1910, dans l'esprit d'Appia et de Craig (il s'orienta ensuite vers l'opéra), Jacques Copeau, créateur du théâtre du Vieux-Colombier en 1913, préféra le dépouillement, et son parti pris du « tréteau nu » donna naissance à un mouvement français plus sage qu'à l'étranger, concrétisé par le Cartel - association réunissant, à partir de 1927, dans un même combat pour un théâtre neuf, Charles Dullin, Gaston Baty, Louis Jouvet et Georges Pitoëff. De ces quatre metteurs en scène, seul Baty fut partisan d'une mise en scène alliant la poésie et la technologie. Les trois autres mirent le texte et l'art de l'acteur au premier rang. Mais tous prouvèrent que la mise en scène était désormais un élément indispensable et primordial du théâtre. Parallèlement, Antonin Artaud, qui réalisa quelques mises en scène (les Cenci, 1935) sans rencontrer le succès, écrivit des textes théoriques (le Théâtre et son double, 1938) prônant une mise en scène où la synthèse de la pensée et du geste, inspirée des traditions asiatiques, instaurerait un « théâtre de la cruauté » favorisant une « action immédiate et violente » qui, à l'opposé des « chefs-d'oeuvre », concernerait directement les spectateurs. Ses idées devaient servir de référence aux générations suivantes. Après la guerre, Jean Vilar, créateur du festival d'Avignon en 1947 et directeur du Théâtre national populaire à partir de 1951, refusa le nom de « mise en scène » pour lui préférer, par modestie, celui de « régie ». Il n'en fut pas moins un maître de la mise en scène, et imposa un dépouillement presque austère. Faisant généralement jouer les grands classiques (le Cid, de Corneille, en 1950 ; le Prince de Hombourg, de Heinrich von Kleist, en 1951) devant des rideaux noirs, il leur communiqua une lumière nouvelle, qui naissait en partie de la disparition de tout élément accessoire. En 1946, il avait déclaré, faisant allusion aux artistes du Cartel : « Les vrais créateurs dramatiques de ces trente dernières années ne sont pas les auteurs mais les metteurs en scène. » Prémonitoire, d'une certaine manière, ce jugement allait inaugurer un changement de perspective : l'invention au théâtre devenait de plus en plus le fait des metteurs en scène, qui, parfois, suscitèrent plus d'intérêt que les auteurs dont ils montaient les oeuvres. Si, dans les années cinquante, les écrivains de l'absurde, Eugène Ionesco, Samuel Beckett, trouvèrent des metteurs en scène à la fois inventifs et respectueux de leurs oeuvres (Roger Blin, Jean-Marie Serreau), le renouveau de la mise en scène en France s'affirma ensuite de façon plus ostensible que celui de l'écriture dramatique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Artaud (Antoine, dit Antonin) Baty Gaston Blin Roger Copeau Jacques Dullin Charles Ionesco Eugène Jouvet Louis Kleist (Heinrich von) Pitoëff Serreau Jean-Marie Vieux-Colombier (théâtre du) Vilar Jean Les livres mise en scène - l'Échange, de Claudel : mise en scène de Georges Pitoëff, au théâtre des Mathurins, en 1935, page 3223, volume 6 mise en scène - le Prince de Hombourg, de Kleist : mise en scène de Jean Vilar, au festival d'Avignon, en 1951, page 3223, volume 6 Une formidable explosion de la mise en scène À Lyon, puis à Villeurbanne, dès 1953, Roger Planchon fut l'un des premiers à s'interroger, à la suite de Vilar, sur le sens du terme « théâtre populaire », et à inventer des mises en scène qui apportent sur les classiques un regard historique et politique. À Lyon également, à partir de 1960, Marcel Maréchal imagina un style nouveau, d'un extraordinaire lyrisme. Leur activité annonçait une formidable explosion de la mise en scène en France. En 1963, Patrice Chéreau réalisa son premier spectacle au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Il allait devenir l'un des metteurs en scène français les plus inspirés, renversant les perspectives existantes, éclairant les grandes oeuvres dans un mouvement épique et violent ( la Dispute , de Marivaux, 1973). En 1964, Ariane Mnouchkine créa le Théâtre du Soleil et, avec énergie et inventivité, instaura un théâtre largement collectif (du moins à ses débuts), obsédé par l'histoire, parvenant à concilier peu à peu une pensée critique et un prodigieux sens de la fête théâtrale (1789 , 1970), prenant ses sources dans la commedia dell'arte et plus encore dans le théâtre oriental ( l'Âge d'or, 1975). En 1966, Antoine Vitez fit ses débuts, affirmant un sens aigu de la « relecture » des textes, d'un point de vue politique et psychanalytique ; son cycle Molière en 1978 fut l'exemple le plus frappant de sa tentative de révéler par le jeu même des acteurs ce qui avait été, selon lui, ignoré ou étouffé jusque-là. À ce grand trio il faut adjoindre d'autres figures originales : Jérôme Savary, créateur du truculent Grand Magic Circus ; Claude Régy, partisan d'un jeu minimal plus proche de la diction que de l'interprétation ; André Engel, qui préfère aux salles de théâtre des lieux non théâtraux (usines, gares) ; et des metteurs en scène étrangers qui ont parfois travaillé en France : le Britannique Peter Brook, qui, par sa recherche d'une nudité originelle de la scène et du jeu, par sa synthèse des traditions occidentales et africaines, a été et reste le maître de plusieurs générations ; l'Italien Giorgio Strehler, qui insuffle aux oeuvres une splendeur esthétique toujours en accord avec leur richesse culturelle ; le Polonais Tadeusz Kantor, créateur d'un théâtre de la pauvreté ; l'Américain Bob Wilson, initiateur d'un théâtre d'images mentales ; le Canadien Robert Lepage, maître d'oeuvre des works in progress (« spectacles en mouvement ») qui renouvellent la perception du spectacteur par des images théâtrales sans cesse modifiées techniquement ; les Argentins Jorge Lavelli et Alfredo Arias, qui, installés à Paris, apportent un sens de la fête musicale et visuelle... L'opéra fut à son tour saisi par la passion de la mise en scène, ce qui a profondément changé le jeu des chanteurs, auparavant statique, ainsi que le rythme des représentations. L'une des plus marquantes réalisations dans ce domaine, au cours de ces dernières décennies, fut la mise en scène du Ring, de Wagner, par Patrice Chéreau (tandis que Pierre Boulez en assurait la direction musicale) à Bayreuth, de 1976 à 1980. D'autres metteurs en scène de théâtre (Vitez, Lavelli) ont su s'adapter également à l'opéra, parallèlement à des metteurs en scène spécialisés (Jean-Pierre Ponnelle, Pier-Luigi Pizzi). Il faut placer à part un artiste comme Robert Hossein, dont les mises en scène (Potemkine, 1975 ; les Misérables , 1980) retrouvent d'une manière très spectaculaire les ressorts du théâtre populaire du XIXe siècle. D'une conception assez proche, le genre très défini de la comédie musicale, spécialité de Londres et de Broadway, évolue peu et introduit rarement des novations formelles, restant fidèle aux caractéristiques qui ont fait son succès. Si l'on considère le théâtre d'un point de vue international, on notera d'ailleurs que la mise en scène n'a pas suscité la même volonté de recherche et de renouvellement dans tous les pays : elle est restée discrète et classique en Grande-Bretagne et aux ÉtatsUnis ; elle est extrêmement développée dans les pays de l'Europe de l'Est, en Allemagne, en France et dans les pays latins. Les Allemands Klaus-Michael Grüber et Peter Stein, le Suisse Luc Bondy sont des hommes de théâtre d'une réputation mondiale. Plus formés par la cinéphilie que par la tradition du théâtre, les metteurs en scène français des générations qui ont suivi, Georges Lavaudant, Jacques Lassalle, Jean-Pierre Vincent, Gildas Bourdet, Jean-Claude Penchenat, Daniel Mesguich, savent à la fois dessiner des images sur la scène et trouver une nouvelle intériorité. Pour eux, pour leurs prédécesseurs et pour leurs successeurs, la formule de Roger Planchon, « la mise en scène est une écriture scénique », est l'une des meilleures définitions de cet art qui, lorsqu'il aborde une oeuvre classique, consiste à en mettre au jour la modernité avec d'autres moyens que les mots. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arias Alfredo Bondy Luc Boulez Pierre Bourdet Gildas Brook Peter Chéreau Patrice Grüber Klaus-Michaël Hossein (Robert Hosseinhoff, dit Robert) Kantor Tadeusz Lassalle Jacques Lavelli Jorge Maréchal Marcel Mesguich Daniel Misérables (les) Mnouchkine Ariane opéra - L'avenir de l'opéra Planchon Roger Régy Claude Savary Jérôme Stein Peter Strehler Giorgio théâtre - Le XXe siècle : les remises en cause Villeurbanne Vincent Jean-Pierre Vitez Antoine Wilson (Robert, dit Bob) Les livres mise en scène - Tartuffe, de Molière, mis en scène par Jacques Lassalle, en 1984, page 3222, volume 6 mise en scène - la Dispute, de Marivaux : mise en scène de Patrice Chéreau, au TNP, en 1973, page 3224, volume 6 mise en scène - 1789 : création collective du Théâtre du Soleil, mise en scène par Ariane Mnouchkine, à la Cartoucherie de Vincennes, en 1970, page 3224, volume 6 mise en scène - Hamlet, de Shakespeare : mise en scène d'Antoine Vitez, à Chaillot, en 1983, page 3224, volume 6 mise en scène - Tartuffe, de Molière : mise en scène de Jacques Lassalle, avec Gérard Depardieu, au Théâtre national de Strasbourg, en 1984, page 3225, volume 6 mise en scène - la Flûte enchantée, de Mozart : mise en scène de Robert Wilson, à l'Opéra-Bastille, en 1991, page 3225, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Appia Adolphe Brecht Bertolt dramaturgie scénographie souffleur Les indications bibliographiques M. Corvin (sous la direction de), Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Bordas, Paris, 1991. S. Dhomme, la Mise en scène contemporaine d'Antoine à Brecht, Nathan, Paris, 1959. J. de Jomaron (sous la direction de), le Théâtre en France, Armand Colin, Paris, 1988-1989.

« désignait surtout le sens du spectacle, l'invention dans le domaine du décor (qui utilisait majoritairement des toiles peintes) et des costumes, le recours à des procédés nouveaux (comme l'éclairage, qui jusque-là n'était pas considéré comme porteur de sens).

Quand, une trentaine d'années plus tard, le terme de « metteur en scène » apparut et que son usage se répandit, la définition moderne de ce qu'il recouvre n'était pas encore totalement trouvée ; cependant, les journalistes qui utilisaient ce terme commençaient à percevoir, de façon encore balbutiante, que celui-ci, tout en désignant le maître d'œuvre dont dépendent le réglage des entrées et des sorties des acteurs ainsi que la maîtrise des techniques, contenait aussi une autre dimension.

Le metteur en scène allait ainsi devenir celui qui réfléchissait sur les différents sens de l'œuvre à représenter et celui qui arrêtait la conception globale du spectacle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dumas - Dumas (Alexandre, dit Dumas Fils) Dumas - Dumas (Alexandre, dit Dumas Père) Hernani ou l'Honneur castillan Hugo Victor Marie Antoine, le précurseur Dans cette double acception – direction humaine et technique, confrontation intellectuelle avec une pièce –, le premier metteur en scène qui apparut en France fut André Antoine. Celui-ci, en créant le Théâtre-Libre en 1887, imposa à la fois un style, le naturalisme, et une unité de jeu, les acteurs devant se soumettre à une diction et à un comportement égaux pour tous.

La reproduction maniaque de la réalité, qui allait jusqu'à faire figurer des objets venant du milieu représenté (bottes de paille, quartiers de viande, etc.), stupéfia les spectateurs ; mais, du point de vue de l'histoire du théâtre, on peut surtout retenir qu'était réalisée pour la première fois en France l'harmonie des éléments humains et scénographiques, selon la vision d'un personnage prédominant, le metteur en scène. Au début du XX e siècle, partout en Europe, les possibilités naissantes de la mise en scène furent essayées et étudiées.

Deux artistes, le Britannique Gordon Craig et le Suisse Adolphe Appia, qui furent autant théoriciens que praticiens, eurent alors un rôle déterminant et voulurent faire de l'acteur une composante du spectacle ni plus ni moins importante que les autres éléments : les mouvements, les couleurs, la musique, l'éclairage et le rythme.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'URSS et l'Allemagne furent les grands terrains d'expérimentation de la mise en scène.

À Moscou, dans son Théâtre d'art, Alekseïev Stanislavski fut l'un des maîtres du réalisme, avant d'évoluer vers la stylisation et l'intériorité.

À l'opposé, l'un de ses disciples, Vsevolod Meyerhold, exploitant à la scène les moyens du cinéma, imagina un style « biomécanique », dont l'application la plus éclatante fut une mise en scène du Cocu magnifique , de Fernand Crommelynck, en 1922, éclatée sur les différents niveaux que constituaient deux plateaux et des passerelles.

En Allemagne, après les recherches de Max Reinhardt mises au service de l'expressionnisme vint l'ère de Bertolt Brecht, pédagogue, théoricien et praticien total du théâtre qui, tout en imposant une immense œuvre d'auteur à partir de 1928, créa la mise en scène correspondante, faite d'un jeu « distancié » (joué et ne visant pas à la sincérité) et d'une schématisation didactique et ironique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Antoine André Appia Adolphe art dramatique Brecht Bertolt Craig Edward Gordon. »

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