Mexique (Expédition du)

                              France 1862 1867

Pour récupérer l'argent dû à un banquier suisse lié à Morny. qu'il a su « intéresser « à ses affaires, pour créer aussi un grand « empire catholique « qui fasse équilibre à la grande puissance protestante que sont les Etats-Unis, Napoléon III se lance en 1862 dans une aventure coloniale au Mexique. La difficile prise de Puebla (mars-mai 1863) et le combat de Camerone, où une compagnie de la Légion étrangère (64 hommes, sous le commandement du capitaine Danjou) résista neuf heures à près de 2 000 Mexicains (30 avril 1863) sont les seuls épisodes militaires notables de la campagne. Mais les maladresses cte l'empereur Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche, et du commandant des troupes françaises laissées à sa disposition, Bazaine, dres­sèrent contre le nouveau régime la masse de la population, y compris même le clergé, qui voulait se faire rendre les biens que le gouvernement Juarez avait nationalisés et vendus en 1859. Les guerilleros républicains demeuraient nombreux le 3 octobre 1865, Maximilien prit *un décret qui les déférait devant des commissions militaires, dont la décision était exécutive sous 24 heures, sans recours en grâce ; il fit ainsi exécuter deux généraux et deux colonels de l'armée républicaine.

Le Mexique, où il fallait maintenir des troupes, était devenu une lourde charge pour Napoléon III. Lorsque les États-Unis, débarrassés de la guerre de Sécession, eurent déclaré regretter « la présence et les opérations d'une armée française au Mexique, l'autorité qu'elle continue à exercer par la force et non par le consentement du peuple mexicain « (6 novembre 1865), cette référence à la doctrine de Monroe décida Napoléon III à rappeler ses hommes. Le 6 avril 1866, le gouvernement français fit savoir à Maximilien que le retrait s'opérerait progressive­ment, à partir de novembre 1866. Napoléon III poussa Maximilien à abdiquer, celui-ci refusa. Pour essayer de l'y contraindre, Napoléon III ordonna le 13 décembre de rapatrier toutes ses troupes. Celles-ci s'embarquèrent en février 1867. Maximilien, isolé au milieu d'un pays soulevé par les républicains, fut pris à Queretaro, y fut jugé, et fusillé en représailles des exécutions qu'il avait ordonnées (19 juin. 1867).