MIROIR DES LIMBES (le) d'André Malraux

MIROIR DES LIMBES (le), recueil d'écrits autobiographiques d'André Malraux (1976). Il reprend, avec quelques modifications, deux ouvrages parus précédemment, Antimémoires (1967) et la Corde et les Souris (1976), ce dernier

livre étant lui-même la réunion de textes publiés entre 1971 et 1975 : les Chênes qu'on abat (1971), la Tête d'obsidienne (1974), Lazare (1974) et Hôtes de passage (1975). Comme l'indique déjà le titre de la première partie ( « Antimémoires » ), le Miroir est écrit « contre » les conventions de l'autobiographie classique. Son développement est ainsi non chronologique, mais thématique. D'autre part, il refuse tout ce qui pourrait rappeler la confession, l'introspection, pour s'attacher à des événements qui mettent en scène le Malraux public : rencontres avec les grands hommes (Nehru, Mao, de Gaulle), ou encore moments de confrontation avec le mal, la mort, c'est-à-dire avec le « destin ». Dans ce texte fait essentiellement de temps forts, Malraux a cependant ménagé une place à ce qu'il appelle le « farfelu » (expédition pour retrouver la capitale de la reine de Saba, aventure de Mayrena, etc.), de même qu'à l'imaginaire (quelques passages sont repris des Noyers de l'Altenburg). Il résulte, de cette confusion du sérieux et du dérisoire, du référentiel et du fictif, une forme mixte, hybride, qui peut être considérée comme la synthèse de l'art de Malraux.