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music-hall.

Publié le 15/11/2013

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music-hall. n.m., théâtre où se produisent les artistes de variétés ; par extension, style de spectacle qui s'y pratique. Bien que ce terme ne soit plus guère employé que sur le continent européen - et notamment en France -, c'est en Grande-Bretagne qu'il est apparu, avec la fondation du Winchester Music-Hall (1840), puis de l'Oxford Music-Hall (1861). Les spectacles conçus par Charles Morton y représentaient une forme de sédentarisation du cirque (luimême né en Angleterre au XVIIIe siècle), dans un cadre inspiré des tavernes et des pubs londoniens. On y applaudissait toutes sortes d'attractions : jongleurs et acrobates, clowns, illusionnistes, mais aussi chanteurs des rues ou d'opérette. Ce genre de revue éclectique qui donnait son plein sens au terme variétés, devenu presque synonyme de music-hall, se développa bientôt aux États-Unis, avec la vogue des saloons, des v ariety shows et du vaudeville forain. Les principales vedettes en étaient les chorus girls - plus ou moins aguicheuses - et les minstrels - généralement des artistes blancs grimés en noirs. La fusion de tous ces genres populaires donna naissance, à l'âge du western (et aussi du cirque à la manière de Buffalo Bill), aux revues et musicals beaucoup plus professionnels de Broadway, tels que pouvait par exemple les concevoir Florenz Ziegfeld. Le modèle du music-hall anglais assimila un peu partout en Europe de nombreuses traditions locales : en Allemagne, le Spezialitätentheater e t le Kabarett ; e n Russie, les « jardins de plaisir » (partout, d'ailleurs, beaucoup des premiers music-halls ont été des lieux de pleinair) ; en Italie, la commedia dell'arte et le caffè cantante... L'âge des revues. En France, le succès de ces cafés-chantants et goguettes, rebaptisés ensuite cafésconcerts, amena leurs promoteurs à concevoir pour leur public des lieux plus vastes. C'est dans le cadre d'un Paris urbanisé par le baron Haussmann que naquirent au début de la IIIe République les plus célèbres music-halls : Scala et Folies-Bergère (1886), Moulin-Rouge (1889), Ba-Ta-Clan, Gaîté, Casino de Paris (1890). La comédie, très présente au début, s'effaça progressivement devant les numéros de danse, de cirque et de pantomime, et surtout devant les chanteurs, le plus souvent promus vedettes, après avoir été rôdés dans les cabarets et les guinguettes. Mais, jusqu'aux années quarante, les revues, qui se livraient une concurrence acharnée et se disputaient à prix d'or les numéros à succès, conservèrent leur caractère hétéroclite : gymnastes et danseurs, contorsionnistes et clowns, cyclistes et cascadeurs, continuèrent de concurrencer les chanteurs, qui les supplantèrent finalement grâce à l'essor de la radio et du disque. Les premiers tours de chant représentaient la consécration d'artistes venus des cabarets montmartrois (Aristide Bruant et son disciple Gaston Montéhus, Yvette Guilbert), des cafés-concerts (Thérésa, Maurice Chevalier, Mistinguett) ou de l'opérette (Paulette Darty, Juliette Méaly). Pourtant, beaucoup étaient provinciaux : Gaby Deslys, Suzy Solidor, Félix Mayol, l'idole de la Belle Époque avec l'air à succès Viens Poupoule. Il fallut du temps pour que la chanson patriotique (Paulus, Adolphe Bérard) et le comique niais ou troupier (Ferdinand Bach, Dranem, Ouvrard) s'effacent devant la chanson réaliste et grinçante (Damia, Fréhel, Arletty, Marie Dubas) ou un comique plus fin (Georgius). Complétez votre recherche en consultant : Les livres music-hall - le Moulin-Rouge, page 3349, volume 6 La chanson triomphante. Après la Première Guerre mondiale, l'exotisme déferla à la fois dans les fosses d'orchestre gagnées par le jazz, et sur les scènes (la Revue nègre avec Joséphine Baker, le tango avec Carlos Gardel, la chanson corse avec Tino Rossi...). Un américanisme triomphant substituait au french cancan les girls déguisées en cow-boys, tandis que la chanson swing était acclimatée par Jean Sablon et « Charles & Johnny » (Charles Trenet et Johnny Hess). C'est aussi l'époque où le music-hall (dont pourtant Charlie Chaplin était issu) dut céder au cinéma beaucoup de ses vedettes (Maurice Chevalier, Arletty) et la plupart de ses salles. Après la Libération, il n'en restait qu'une dizaine, qui se spécialisèrent soit dans la revue déshabillée (Moulin-Rouge, Folies-Bergère, Lido), soit dans la chanson. C'est alors que naquit la dernière formule du spectacle de music-hall, qui présentait en général un artiste déjà célèbre, précédé de jeunes espoirs en « vedette américaine », et où le lien était assuré par un présentateur comique. Ainsi, le tour de chant devint récital et, lié le plus souvent à la promotion d'un nouveau disque, se trouva relayé par la radio et la télévision. Le raffinement des éclairages et l'illusion d'intimité et de proximité due à l'amplification du son purent recréer une tension magique entre l'artiste et le public, malgré la disparition des décors, des costumes et des accessoires extravagants des anciennes revues. Pour des chanteurs aussi différents que Montand, Piaf, Brel et Brassens, l'Olympia ou Bobino furent les temples où se pratiquait un culte que le disque ne faisait qu'entretenir. Curieusement, à partir des années soixante-dix, l'ouverture de salles beaucoup plus vastes destinées en priorité aux concerts pop (Palais des Sports, Zénith, Bercy, pour s'en tenir à Paris), loin de nuire aux derniers établissements traditionnels, a donné un second souffle au music-hall : grâce aux nouvelles technologies qu'autorise une plus grande rentabilité, le public peut y retrouver le luxe et l'insolite qui font de la chanson un vrai spectacle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma - L'industrie - L'exploitation - Introduction Les livres music-hall - la Revue Nègre au music-hall des Champs-Élysées, en 1925, page 3349, volume 6 music-hall - la Revue des Folies-Bergères en 1952, page 3349, volume 6 music-hall - Jacques Brel, page 3349, volume 6 music-hall - Renaud au Zénith, page 3349, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ABC Alhambra Baker Joséphine Bobino Brassens Georges Brel Jacques Bruant Aristide café-concert Casino de Paris chansonnier Chevalier Maurice comiques de scène Damia (Louise Marie Damien, dite) Dranem (Armand Ménard, dit) Fuller (Marie Louise, dite Loïe) Guilbert Yvette Lama (Serge Chauvier, dit Serge) Mayol Félix Montand (Ivo Livi, dit Yves) Moulin-Rouge Olympia Perret Pierre Piaf (Giovanna Gassion, dite Édith) Renaud (Jacqueline Enté, dite Line) Rip (Georges Thenon, dit) Rossi (Constantino, dit Tino) Sorel (Céline Émilie Seurre, dite Cécile) Tabarin (Antoine Girard, dit) Tati (Jacques Tatischeff, dit Jacques) Toulouse-Lautrec (Henri de) Trenet Charles variétés Zénith Les livres chanson - Fernand Rauzéna, Fréhel et Pierre Dac, page 985, volume 2 Guilbert Yvette, page 2278, volume 4 Montand Yves, page 3279, volume 6 Paris - le Moulin-Rouge à la fin du XIXe siècle, page 3724, volume 7

« La chanson triomphante. Après la Première Guerre mondiale, l'exotisme déferla à la fois dans les fosses d'orchestre gagnées par le jazz, et sur les scènes (la Revue nègre avec Joséphine Baker, le tango avec Carlos Gardel, la chanson corse avec Tino Rossi...).

Un américanisme triomphant substituait au french cancan les girls déguisées en cow-boys, tandis que la chanson swing était acclimatée par Jean Sablon et « Charles & Johnny » (Charles Trenet et Johnny Hess). C'est aussi l'époque où le music-hall (dont pourtant Charlie Chaplin était issu) dut céder au cinéma beaucoup de ses vedettes (Maurice Chevalier, Arletty) et la plupart de ses salles. Après la Libération, il n'en restait qu'une dizaine, qui se spécialisèrent soit dans la revue déshabillée (Moulin-Rouge, Folies-Bergère, Lido), soit dans la chanson.

C'est alors que naquit la dernière formule du spectacle de music-hall, qui présentait en général un artiste déjà célèbre, précédé de jeunes espoirs en « vedette américaine », et où le lien était assuré par un présentateur comique.

Ainsi, le tour de chant devint récital et, lié le plus souvent à la promotion d'un nouveau disque, se trouva relayé par la radio et la télévision. Le raffinement des éclairages et l'illusion d'intimité et de proximité due à l'amplification du son purent recréer une tension magique entre l'artiste et le public, malgré la disparition des décors, des costumes et des accessoires extravagants des anciennes revues.

Pour des chanteurs aussi différents que Montand, Piaf, Brel et Brassens, l'Olympia ou Bobino furent les temples où se pratiquait un culte que le disque ne faisait qu'entretenir.

Curieusement, à partir des années soixante-dix, l'ouverture de salles beaucoup plus vastes destinées en priorité aux concerts pop (Palais des Sports, Zénith, Bercy, pour s'en tenir à Paris), loin de nuire aux derniers établissements traditionnels, a donné un second souffle au music-hall : grâce aux nouvelles technologies qu'autorise une plus grande rentabilité, le public peut y retrouver le luxe et l'insolite qui font de la chanson un vrai spectacle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma - L'industrie - L'exploitation - Introduction Les livres music-hall - la Revue Nègre au music-hall des Champs-Élysées, en 1925, page 3349, volume 6 music-hall - la Revue des Folies-Bergères en 1952, page 3349, volume 6 music-hall - Jacques Brel, page 3349, volume 6 music-hall - Renaud au Zénith, page 3349, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ABC Alhambra Baker Joséphine Bobino Brassens Georges Brel Jacques Bruant Aristide. »

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