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noblesse.

Publié le 16/11/2013

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noblesse. n.f., groupe social qui se caractérise, dans la plupart des cas, par la transmission héréditaire de ses attributions, un rôle militaire prépondérant et des privilèges socioéconomiques. Ce groupe cimente traditionnellement sa cohésion par le respect de vertus revendiquées comme étant son apanage (honneur, fidélité, courage...) et se définit aussi par opposition à la roture. Des Eupatrides d'Athènes et du patriciat de Rome aux samouraïs du Japon et au znat de l'ancienne Russie, il n'est guère de groupe humain qui n'ait généré sa noblesse. Au point de vue sociologique, cette récurrence semble correspondre à la nécessité de produire des « élites » dans le corps social. Les origines de la noblesse occidentale, notamment française, ont donné lieu, aux XVIIIe et XIXe siècles, à de vastes polémiques. Des auteurs comme Henri de Boulainvilliers ou Augustin Thierry virent dans la noblesse les descendants des conquérants germaniques qui avaient asservi la population gallo-romaine. En fait, il y eut véritablement fusion entre le substrat gallo-romain et les éléments francs. Le second ordre du royaume. La noblesse médiévale se mit en place à la fin de l'époque mérovingienne et surtout à l'époque carolingienne, en même temps que se précisaient les structures de la féodalité à laquelle elle s'intégra. Était noble, à l'origine, celui qui possédait un cheval. L'hérédité comme l'obligation de posséder un fief s'imposèrent peu à peu. La noblesse devint ainsi une classe fermée aux alentours de l'an mille et le second ordre du royaume (les deux autres étant le clergé et le tiers-état) dans la classification adoptée au XIVe siècle. Cependant, on trouve dès le règne de Philippe le Bel une noblesse nouvelle créée de toutes pièces par la volonté royale, et formée de serviteurs du roi anoblis. La montée de la bourgeoisie au XIVe siècle et la « reconquête » des droits régaliens par le pouvoir royal depuis le XIIe siècle déterminèrent une « crise » nobiliaire et un déclin qui s'accéléra aux XVe et XVIe siècles. La noblesse, dont le rôle militaire se trouva battu en brèche avec la création de l'artillerie (Azincourt, en 1415, a ainsi été vue comme l'arrêt de mort de la chevalerie), s'appauvrit rapidement au cours de la guerre de Cent Ans. Cette situation s'aggrava encore au XVIe siècle, quand la hausse des prix due à l'afflux de l'or américain eut réduit à peu de chose les revenus féodaux, dont le montant était resté fixe, aux termes de la coutume. La vente d'offices qui conféraient la noblesse entraîna au XVIIe siècle la distinction entre noblesse d'épée et noblesse de robe. L'absolutisme royal, notamment sous Louis XIV, réduisit à néant le rôle politique de la noblesse et la confina soit dans la vie de cour que décrit le duc de Saint-Simon, soit dans une quasimisère, induite par sa crainte d'exercer des métiers productifs, souvent synonymes de dérogeance. Au XVIIIe siècle, les nobles de province, redoutant la ruine, mirent d'autant plus d'âpreté à exercer leurs droits seigneuriaux sur les paysans. La superbe d'une noblesse jalouse de ses privilèges blessa les nouvelles classes montantes bourgeoises, dont le désir ardent d'égalité s'accommodait mal de cette survivance « gothique ». En 1790, l'Assemblée constituante abrogea la noblesse héréditaire et les titres nobiliaires. Un isolement irréversible. Napoléon Ier institua une noblesse d'Empire par les décrets de mars 1806, août 1806 et mars 1808. La Restauration, en reconnaissant la validité des titres décernés par l'Empire, encouragea la fusion progressive des élites d'Ancien Régime et de celles qu'avait fait émerger la Révolution. La noblesse libérale, orléaniste et impériale demeura partie intégrante des classes dirigeantes du XIXe siècle grâce à ses alliances matrimoniales, tandis que les anciens aristocrates légitimistes, réfugiés en province ou dans les hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain, dont Balzac, puis Proust brossèrent le saisissant portrait, s'isolaient de plus en plus. Mac-Mahon fut le dernier chef de l'État à décerner des titres nobiliaires. Aujourd'hui, la noblesse de sang, simple survivance, ne constitue plus à elle seule la garantie d'un rang social. Deux siècles de démocratisation progressive de la vie publique et d'industrialisation de la France ont en effet marginalisé un groupe dont le pouvoir traditionnel se fondait sur des valeurs (politiques, religieuses et sociales) et sur un mode de production (rural) aujourd'hui largement dépassés. Voir aussi aristocratie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ancien Régime aristocratie clergé Empire (premier) eupatrides féodalité office ordres privilège Révolution française - La crise de l'Ancien Régime tiers-état Les livres noblesse, page 3448, volume 6

« Napoléon I er institua une noblesse d'Empire par les décrets de mars 1806, août 1806 et mars 1808.

La Restauration, en reconnaissant la validité des titres décernés par l'Empire, encouragea la fusion progressive des élites d'Ancien Régime et de celles qu'avait fait émerger la Révolution.

La noblesse libérale, orléaniste et impériale demeura partie intégrante des classes dirigeantes du XIX e siècle grâce à ses alliances matrimoniales, tandis que les anciens aristocrates légitimistes, réfugiés en province ou dans les hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain, dont Balzac, puis Proust brossèrent le saisissant portrait, s'isolaient de plus en plus.

Mac-Mahon fut le dernier chef de l'État à décerner des titres nobiliaires.

Aujourd'hui, la noblesse de sang, simple survivance, ne constitue plus à elle seule la garantie d'un rang social.

Deux siècles de démocratisation progressive de la vie publique et d'industrialisation de la France ont en effet marginalisé un groupe dont le pouvoir traditionnel se fondait sur des valeurs (politiques, religieuses et sociales) et sur un mode de production (rural) aujourd'hui largement dépassés. Voir aussi aristocratie . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ancien Régime aristocratie clergé Empire (premier) eupatrides féodalité office ordres privilège Révolution française - La crise de l'Ancien Régime tiers-état Les livres noblesse, page 3448, volume 6. »

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