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nouvelle.

Publié le 16/11/2013

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nouvelle. n.f., LITTÉRATURE : genre qui consiste en un récit bref. La nouvelle est encore aujourd'hui un genre hybride, difficile à définir : la considérer comme un roman abrégé (qui aurait tourné court) la dévalorise implicitement, l'associer au conte en limite les effets et les possibilités, la prendre pour une anecdote un peu développée apparaît vite réducteur. Un genre rigoureux. La nouvelle, au Moyen Âge, était avant tout l'événement lui-même avant de devenir aussi le récit de cet événement : les Cent Nouvelles nouvelles (1455) jouaient encore de cette ambivalence. C'est dire que la nouvelle non seulement doit rapporter un fait inhabituel, notable, mais encore ne doit rapporter que ce fait (critère d'unicité de l'action). En Italie, la novella était proche du conte satirique en prose (Boccace, Décaméron, 1348). Elle contamina la tradition française du fabliau et du lai (en général versifiés et où la parodie reposait souvent sur des jeux sur le langage) pour donner ce nouveau genre dont Marguerite d'Angoulême avec l'Heptaméron (1559) établit le succès. Les Nouvelles exemplaires (1613) de Cervantès y ajoutèrent une note picaresque et réaliste que Scarron reprit à son tour (Nouvelles tragi-comiques, 1655-1657). À partir de la fin du siècle, la vogue des contes (Perrault, MMe d'Aulnoy) sembla l'emporter sur celle de la nouvelle et augmenta encore avec les contes philosophiques de Voltaire : c'est que le conte offrait souvent une vertu morale, une possibilité de parabole que la nouvelle, royaume du non-dit, ne donne jamais d'emblée au lecteur libre de son interprétation. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que le genre rivalise, voire l'emporte, sur le conte, mais en prenant en fait beaucoup à cet « adversaire » : la nouvelle se fit plus volontiers fantastique ou symbolique (Kleist, Hoffmann, Musset, Poe) sans perdre de sa notation réaliste (Mérimée, Maupassant). Joyce réunit les deux courants dans ses Gens de Dublin (1914). Désormais, peu d'écrivains négligèrent le genre, sans que celui-ci égalât jamais le prestige du roman. Au XXe siècle, il se diversifia de plus en plus sous l'afflux des différents auteurs. De Tchekhov à Cortázar, de Borges à Updike, de Philip K. Dick à Sartre, de Calvino à Manganelli, la nouvelle se fait métaphysique, autobiographique ou poétique ; elle investit les nouveaux territoires de la science-fiction et du récit policier. Par sa concision, elle entraîne la fermeture du récit sur lui-même, c'est-à-dire une narration circulaire où tout fait sens. C'est en cela qu'un roman ne saurait être une simple somme de nouvelles, comme la nouvelle ne peut jamais être un « roman en plus petit ». Sans aller jusqu'à donner à la nouvelle une stricte limitation de pages, le critère de brièveté demeure essentiel dans la caractérisation du genre. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Borges Jorge Luis Calvino Italo conte fable fabliau fantastique Hoffmann Ernst Theodor Wilhelm lai littérature Maupassant (Guy de) Mérimée Prosper prose

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