octobre 1789 (journées des 5 et 6).

octobre 1789 (journées des 5 et 6). épisode de la Révolution française. Six mois après le début des événements révolutionnaires, encouragé par les courtisans, Louis XVI ne sanctionna ni les décrets pris par l'Assemblée constituante au lendemain de la nuit du 4 Août, ni la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen proclamée le 26 août, et appela de nouvelles troupes à Versailles, où il résidait et où siégeait l'Assemblée. D'autre part, les troubles politiques avaient entraîné la mise au chômage de nombreux ouvriers et entravé le transport des grains à Paris, où la disette commençait à se faire sentir. L'irritation grandit parmi le peuple, qui réclamait du pain et du travail. La nouvelle d'un banquet offert à Versailles, le 1 er octobre, en l'honneur du régiment des Flandres, récemment arrivé, et où les soldats, en présence de la reine, auraient foulé aux pieds la cocarde tricolore, exaspéra les craintes et la colère populaires, entretenues par les journaux révolutionnaires, tandis que les « patriotes » haranguaient la foule, le dimanche 4 octobre, dans les jardins du Palais-Royal. Dès le lendemain, un cortège de plusieurs milliers de femmes et de chômeurs, avec des armes hétéroclites, se mit en route pour Versailles sans qu'aucune mesure fût prise pour l'arrêter ; il fut suivi un peu plus tard par la garde nationale sous les ordres de La Fayette. Après avoir campé pendant la nuit sur la place d'Armes et dans les avenues, la foule, le matin du 6 octobre, força les grilles du château ; des gardes furent égorgés et des émeutiers pénétrèrent dans les appartements de la reine. Cédant aux clameurs des manifestants et aux objurgations de La Fayette, le roi accepta de se rendre à Paris ; avec sa famille, il quitta le château au début de l'après-midi, dans une voiture encadrée par la foule criant : « Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron ! » Quelques jours après, l'Assemblée se transporta, elle aussi, à Paris. Dès lors, le roi et l'Assemblée constituante furent contrôlés plus directement par le peuple parisien ; ainsi ces journées marquèrent-elles l'abaissement définitif du pouvoir royal.