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Parnasse.

Publié le 18/11/2013

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Parnasse. groupe formé par les poètes français qui, à la fin du XIXe siècle, établirent un nouveau credo esthétique essentiellement fondé sur le rejet du romantisme. En choisissant de donner à un recueil de vers le nom de Parnasse contemporain (le Parnasse étant une montagne de Grèce où séjournaient Apollon et les Muses), Catulle Mendès révélait implicitement les trois principales tendances des poètes qui collaboraient à cette publication : tout d'abord le culte du beau et de l'art, ensuite le souci du décalage temporel associé à un exotisme géographique et sémantique, enfin, et surtout, la volonté d'être moderne en s'insurgeant contre le romantisme. C'est en 1866 que l'éditeur Alphonse Lemerre publia le premier numéro du Parnasse contemporain avec la contribution d'une quarantaine de poètes, certains déjà assez âgés et bien connus (Leconte de Lisle, Gautier, Banville, Heredia, Baudelaire) et d'autres plus jeunes, parfois inconnus (Mallarmé, Verlaine, Sully Prudhomme, Léon Dierx). Toutefois, ce sont davantage des liens de familiarité, voire d'amitié, qui les réunirent, que l'intention délibérée de former un groupe cohérent avec un manifeste précis. Pour eux, il s'agissait plus d'une opération éditoriale que d'une entreprise esthétique. Il n'en demeure pas moins que certaines caractéristiques rapprochaient la plupart de ces poètes : une écriture particulièrement recherchée, voire hermétique, résultat du sérieux et du travail qu'ils opposaient à l'enthousiasme et à la facilité d'un Musset ; un goût de la contrainte rythmique qui les poussa à privilégier des formes fixes comme le sonnet (les Trophées, de Heredia, 1893) ; une obsession de la précision lexicale ou historique, preuve de leur érudition gréco-latine. Déclin et renouveau. Ce sont ces traits qui firent le succès du Parnasse, mais qui précipitèrent aussi le déclin de ce groupe, victime de ses excès : le labeur devint trop souvent simple technique et la recherche, exotisme intellectuel de pacotille (Alphonse Daudet et Paul Arène publièrent d'hilarantes caricatures des tics parnassiens dans le Parnassiculet contemporain). La deuxième édition du Parnasse contemporain, retardée par la guerre de 1870, parut en 1871 sous forme de volume, et dans la dernière, en 1876, on ne retrouva plus ni Baudelaire, ni Verlaine, ni Mallarmé, ni Charles Cros, remplacés par « les petits maîtres ». En dépit de cet effritement, c'est grâce au Parnasse que le culte de la poésie, du beau, de l'art, hors des revendications sociales ou politiques immédiates (comme l'avait déjà énoncé Théophile Gautier avec sa théorie de « l'art pour l'art »), s'imposa comme une autre conception de la création littéraire. Le symbolisme, avec des projets et des pratiques fort différents, s'avéra sur ce point héritier du Parnasse. Paradoxalement, c'est au moment où les poètes excluaient de leurs préoccupations la société dans laquelle ils vivaient qu'ils devenaient des êtres « sacrés » et libres de se poser en champions de la modernité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Banville (Théodore de) Baudelaire Charles Dierx Léon France (Anatole François Thibault, dit Anatole) France - Arts - Littérature - Le XIXe siècle Gautier Théophile Heredia (José Maria de) Leconte de Lisle (Charles Marie Leconte, dit Charles) Ménard Louis Mendès Catulle Nolhac (Pierre Girauld de) Nouveau Germain Régnier (Henri de) Rimbaud Arthur Sully Prudhomme (René François Armand Prudhomme, dit) symbolisme - Le symbolisme en littérature Verhaeren Émile Les livres Parnasse - illustration pour « le Barde de Temrah », page 3733, volume 7 Parnasse - répétition chez le prince Napoléon dans l'atrium de sa maison, avenue Montaigne, page 3733, volume 7 Parnasse - Sully Prudhomme par Chabas, page 3733, volume 7


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