Devoir de Philosophie

Pléiade (la), groupe de poètes français de la Renaissance.

Publié le 23/11/2013

Extrait du document

Pléiade (la), groupe de poètes français de la Renaissance. C'est Pierre de Ronsard, en 1556, qui choisit ce nom emprunté à la mythologie grecque. En effet, les Pléiades sont les sept filles d'Atlas qui, métamorphosées en étoiles, constituèrent une constellation. Dans l'Antiquité, le terme désignait déjà d'éminents penseurs ou poètes comme les Sept Sages ou la Pléiade alexandrine ; en reprenant cet héritage, Ronsard cherchait à donner à la poésie française le prestige conféré traditionnellement aux lettres gréco-latines. À ses côtés, la Pléiade comptait parmi ses membres Joachim Du Bellay, Étienne Jodelle, Jean-Antoine de Baïf, Jacques Peletier du Mans, Rémi Belleau, Pontus de Tyard. Jean Bastier de La Péruse et Jean Dorat s'y rattachèrent aussi. La diversité des personnalités et des oeuvres fait qu'il est difficile de trouver une doctrine cohérente et valable pour tous d'autant qu'on décèle parfois chez un même poète des variations esthétiques : ainsi, Du Bellay proposa deux manifestes poétiques relativement différents dans Deffence et illustration de la langue françoise ( 1549) et dans la préface à la seconde édition de l'Olive à peine un an plus tard. C'est plutôt une situation historique qui permet d'unifier des productions et des positions souvent hétérogènes : la Pléiade se trouva au point de rencontre de deux courants, celui de l'humanisme et celui du nationalisme naissant. L'imitation de l'Antiquité. La tradition antique fut réactivée grâce à l'humanisme des XVe et XVIe siècles. Non que le Moyen Âge n'en eût pas été marqué, bien au contraire, mais la perspective humaniste était radicalement différente. Au Moyen Âge, la proximité avec l'Antiquité était telle qu'on pouvait impunément répéter la tradition ; à la Renaissance on ne répétait plus, on imitait, et l'imitation suppose toujours la conscience d'une distance. C'est ainsi que les membres du collège de Coqueret, qui allaient former la Pléiade, cherchèrent, du sein même de leurs études savantes, à retrouver le modèle du tragique antique (Jodelle avec Cléopâtre captive, 1533, et Didon se sacrifiant, 1558 ; de Baïf avec Antigone, 1573) ou de l'épopée, genre noble par excellence (la Franciade de Ronsard, 1569), mais aussi de la poésie didactique à la manière d'un Lucrèce (Peletier du Mans avec Amours des amours, 1555 ; Ronsard avec Hymnes, 1555-1556). Illustrer la langue française. Mais ce sentiment de distance permit aussi de se détacher de la prééminence exclusive du latin : contre cette langue, à la fois celle du sacré et du savoir, il fallait défendre la valeur de la langue française en la rendant à son tour « illustre », c'est-à-dire en lui donnant le lustre de la tradition antique. Tel fut le propos de Deffence et illustration de la langue françoise de Du Bellay. Pour enrichir le français, on rechercha alors les néologismes, les mots des différents métiers, les termes rares, en même temps que l'on multipliait les images et les métaphores. Cette affirmation de la langue française était contemporaine d'une autre légitimation, celle de la nation France et de l'État monarchique. Ce n'était donc pas un hasard si les poètes de la Pléiade étaient aussi des poètes de cour. La voix du poète ne chantait plus l'unité de la tradition antique et chrétienne comme au Moyen Âge, mais la gloire réciproque du roi et de son poète. Plutôt que de chercher, de façon ludique, à multiplier les formes comme chez les grands rhétoriqueurs, la Pléiade sacra le sonnet seul et bientôt l'alexandrin comme la forme, par excellence, du travail poétique. Le ton de la confidence que Clément Marot avait imposé trouva là toute sa résonance, car la Pléiade avait su donner à la position sociale du poète la dignité d'un privilège. Philippe Desportes, de façon sans doute plus mondaine, poursuivit l'oeuvre de la Pléiade, avant que le purisme malherbien ne s'affirmât dès le début du XVIIe siècle contre ses prétentions : loin de vouloir enrichir la langue, il fallait désormais promouvoir une économie de la rareté linguistique qui fut, par la suite, comme une marque du classicisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats alexandrin Anacréon Baïf (Jean Antoine de) Belleau Rémi Costeley Guillaume Desportes Philippe Dorat (Jean Dinemandi, dit) Du Bellay Joachim écoles littéraires France - Arts - Littérature - Le XVIe siècle Héroët Antoine humanisme Jodelle Étienne Malherbe (François de) Marot Clément ode Pléiades poésie - Poésie et subjectivité Ronsard (Pierre de) sonnet Tyard (Pontus de) Les livres Du Bellay Joachim, page 1526, volume 3 Ronsard (Pierre de), page 4445, volume 8

« confidence que Clément Marot avait imposé trouva là toute sa résonance, car la Pléiade avait su donner à la position sociale du poète la dignité d'un privilège.

Philippe Desportes, de façon sans doute plus mondaine, poursuivit l'œuvre de la Pléiade, avant que le purisme malherbien ne s'affirmât dès le début du XVII e siècle contre ses prétentions : loin de vouloir enrichir la langue, il fallait désormais promouvoir une économie de la rareté linguistique qui fut, par la suite, comme une marque du classicisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats alexandrin Anacréon Baïf (Jean Antoine de) Belleau Rémi Costeley Guillaume Desportes Philippe Dorat (Jean Dinemandi, dit) Du Bellay Joachim écoles littéraires France - Arts - Littérature - Le XVIe siècle Héroët Antoine humanisme Jodelle Étienne Malherbe (François de) Marot Clément ode Pléiades poésie - Poésie et subjectivité Ronsard (Pierre de) sonnet Tyard (Pontus de) Les livres Du Bellay Joachim, page 1526, volume 3 Ronsard (Pierre de), page 4445, volume 8. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles