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privation

Publié le 07/04/2015

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privation  (angl. Privation; allem. Entbehrung). Absence réelle d'un objet que le sujet peut concevoir comme devant lui appartenir, ou comme devant appartenir à celui qu'il perçoit comme en étant indûment dépouillé.

Si pour la psychanalyse un senti­ment de manque est lié à tout désir, cela ne signifie pas que tout manque soit réel. En revanche il y a parfois effectivement manque réel. La ren­contre de la différence des sexes pour l'enfant passe par la reconnaissance de fait que la mère n'a pas de pénis, qu'elle en est réellement privée. Encore convient-il de remarquer que même ici le symbolique intervient. Pour Lacan, qui présente parallèlement castration", frustration* et privation, l'objet de la privation est symbolique. Le réel, en effet, est ce qu'il est.

Pour qu'un objet puisse y manquer, il faut qu'il soit déterminé symbolique­ment comme devant y être présent. Ainsi un livre ne manque dans une bibliothèque qu'en tant que sa place y est prévue, déterminée par exemple par un fichier.

La privation peut être conçue comme un des temps de l'cedipe. Si la mère semble d'abord s'approprier l'en­fant dans ce qu'on présente comme relation fusionnelle, il faut qu'elle en soit privée pour que celui-ci puisse accéder à son propre désir.

 

Cette privation est attribuée au père — un père qui ne se confond ni avec le père réel, ni avec le père symbolique (ou Nom-du-Père): elle relève du père imaginaire. 

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