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prose, n.

Publié le 29/11/2013

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prose, n.f., désigne ordinairement les formes du langage écrit ou oral qui ne sont pas soumises aux règles prosodiques de la poésie. La prose se donne comme transparente, purement adéquate au langage quotidien, là où la poésie joue des rythmes et des ornements. C'est qu'il est justement de l'essence de la prose, de sa dynamique propre, de ne pas apparaître comme une expression fabriquée. En examinant l'histoire littéraire et linguistique, on s'aperçoit que la prose a envahi tous les discours, ce qui a restreint peu à peu la poésie à la portion congrue et ce qui a fait d'elle le discours trop orné du mensonge ou de la singularité là où les cultures traditionnelles en faisaient la voix de la vérité et de la collectivité. Néanmoins, la littérature a ménagé des fusions et des rencontres entre le rythme poétique et la linéarité de la prose. On parle en effet fréquemment de « prose poétique » pour évoquer l'oeuvre d'écrivains au style ciselé (Julien Gracq) ou onirique (André Breton). À l'inverse, les Petits Poèmes en prose de Baudelaire ont amorcé un processus de libération dans la versification, qui a trouvé ses résonances dans les vers libres de Verlaine et son accomplissement chez Apollinaire.

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