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RANCÉ (Armand Jean Le Bouthillier de)

Publié le 19/03/2019

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RANCÉ (Armand Jean Le Bouthillier de), religieux français (Paris 1626 -Trappe de Soligny, près de Mortagne, 1700). Filleul de Richelieu, titulaire de nombreux bénéfices ecclésiastiques, brillant élève en théologie, il mena la vie dissipée d'un abbé de cour, riche, spirituel, galant. La mort (1657) de sa maîtresse la duchesse de Montbazon (la légende veut que Rancé ait conservé sa tête pour nourrir sa méditation sur la vanité humaine), puis celle de Gaston d'Orléans (1660), dont il était l'aumônier, le convertirent. Entré chez les Oratoriens (1660-1662), il se retira dans son abbaye cistercienne de Notre-Dame-de-la-Trappe, où il fit appliquer la règle (la « stricte observance » ) dans toute sa rigueur [De la sainteté et des devoirs de la vie monastique, 1683). Soutenu par Bossuet, mais en butte à de nombreuses attaques, il polémiqua avec les bénédictins au sujet des études monastiques qu'il condamnait, faisant du moine le spécialiste de la pénitence, du silence, de la retraite. Son influence spirituelle fut immense, soit qu'elle s'exerçât directement (Retz, Saint-Simon), soit qu'elle passât par une correspondance assidue [Conduite chrétienne, 1697, à la duchesse de Guise ; Lettres spirituelles, 1701-02) ou par de multiples opuscules [Instructions sur les principaux sujets de la piété et de la morale chrétienne, 1693 ; Maximes chrétiennes et morales, 1698 ; Traité abrégé des obligations des

 

chrétiens, 1699). La figure de ce « second saint Bernard » revit dans le portrait que Chateaubriand traça à la demande de son directeur de conscience, l'abbé Seguin [Vie de Rancé, 1844).

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