réfugiés. n.m., personnes qui ont fui, dans la crainte justifiée de persécutions politiques, raciales ou religieuses, le pays dont elles ont la nationalité. La convention internationale de Genève du 28 juillet 1951 a fixé, sous l'égide des Nations unies, le statut des réfugiés. En France, il existe un Office de protection des réfugiés et apatrides qui décide de l'octroi de ce statut. En cas de refus de la part de cet organisme, l'intéressé peut saisir une juridiction administrative spéciale dénommée Commission des recours des réfugiés, instituée par une loi du 25 juillet 1952. Aperçu historique. L'histoire donne de nombreux exemples d'exodes massifs de populations (ainsi l'émigration des juifs d'Espagne sous les Rois Catholiques, ou celle des nobles pendant la Révolution française). Mais c'est au XXe siècle que la question des réfugiés a pris une gravité exceptionnelle. À titre d'exemple, les guerres balkaniques de 1912-1913 entraînèrent de nombreux déplacements forcés, puis les massacres perpétrés par les Ottomans en 1915 poussèrent vers l'exil 600 000 Arméniens. La révolution russe provoqua l'exode d'environ 1,5 million de Russes blancs. C'est pour régler ce problème que la Société des Nations organisa en 1921, sous l'égide du norvégien Fridtjof Nansen, le premier système de collaboration internationale. Le Bureau Nansen fournit une aide appréciable aux réfugiés, par exemple par l'établissement de ce qu'on a appelé le « passeport Nansen », un certificat d'identité qui leur accordait un statut juridique et une protection internationale. Mais la montée du nazisme souleva, dans les années trente, de nouveaux problèmes en suscitant des masses croissantes de réfugiés. Ainsi, entre 1933 et 1939, environ 290 000 juifs et exilés politiques quittèrent l'Allemagne et l'Autriche, et c'est à leur intention que fut créé un Comité intergouvernemental en 1938, sur l'initiative des États-Unis. La Seconde Guerre mondiale provoqua un véritable chaos, en partie à cause du transfert systématique de main-d'oeuvre que les Allemands avaient organisé à partir des pays occupés, en partie à cause de la pénétration soviétique en Europe orientale et centrale. Dès 1943, un organisme international fut créé par 44 nations alliées pour prendre en charge des réfugiés : l'UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration, en français Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction), qui fonctionna jusqu'en 1947. Il fut remplacé à cette date par l'OIR (Organisation internationale des réfugiés), qui secourut au total près de 1 600 000 personnes, malgré l'hostilité des pays de l'Est. L'OIR fut remplacée en 1952 par un haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le flux des réfugiés venant d'Europe de l'Est continua jusqu'à la construction du mur de Berlin en 1961 par la RDA et la mise en place progressive du « rideau de fer » (250 000 personnes passèrent d'Allemagne de l'Est en Allemagne de l'Ouest en 1955). En outre, le conflit israélo-arabe, à partir de 1948, posa le problème - toujours sans solution - des réfugiés palestiniens. Depuis, le problème des réfugiés n'a cessé de s'étendre dans le monde : la décolonisation, en ouvrant la voie à des conflits interethniques ou religieux autour de nouvelles frontières largement artificielles (Corne de l'Afrique - Éthiopie et Somalie -, subcontinent indien, Kurdist?n) ; l'avancée du communisme en Corée, puis en Indochine (apparition du phénomène des boat-people dans les années soixante-dix) et en Afgh?nist?n ; la résurrection des nationalismes dans l'ancien monde communiste au cours des années quatre-vingt-dix (après l'éclatement de la Yougoslavie et de l'Union soviétique), enfin les guerres civiles et les famines (Amérique centrale, Afrique) sont autant de facteurs qui font désormais du problème des réfugiés, non plus la conséquence d'une situation exceptionnelle (la guerre mondiale), mais une donnée constante de la vie internationale. Au milieu des années quatre-vingt-dix, 23 millions de réfugiés dans le monde recevaient protection et assistance du hautcommissariat pour les réfugiés, et l'ONU évaluait à 26 millions le nombre de personnes déplacées qu'il fallait leur ajouter. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats apatride asile (droit d') boat-people étranger exode migrations de populations Nansen Fridtjof Les livres Jordanie - un camp de réfugiés palestiniens, page 2699, volume 5 Palestine - un camp de réfugiés palestiniens, page 3674, volume 7 réfugiés - camp de réfugiés espagnols à Prats-de-Mollo-la-Preste, dans les Pyrénées-Orientales, page 4277, volume 8 réfugiés indochinois en 1979, page 4277, volume 8 réfugiés albanais partant pour l'Allemagne fédérale, en juillet 1990, page 4277, volume 8 Somalie - réfugiés somaliens, page 4835, volume 9 tiers-monde - enfants ramassant des grains de riz au camp de réfugiés de Baidoa, en Somalie (1992), page 5193, volume 10 Afrique - la foule des réfugiés rwandais, en 1994, page 73, volume 1 Thaïlande - départ de Thaïlande des réfugiés cambodgiens, page 5162, volume 9
