revue.

revue. n.f. (de l'anglais review, « compte rendu critique »). LITTÉRATURE : publication périodique collective. Volontiers mondaine à l'origine (la Gazette créée par Théophraste Renaudot en 1631), la revue, moyen de communication au sein de la République des lettres, devint peu à peu le véhicule d'informations aussi bien scientifiques (le Journal des savants, 1665) que littéraires. Au XVIIIe siècle, elle s'orienta plus nettement vers ce dernier domaine (la Nouvelle République des lettres, fondée par Pierre Bayle en 1864 ; le Spectateur français, de Marivaux, 1722-1723) et tendit à se politiser, plus ou moins ouvertement (le Journal de Trévoux, fondé en 1701, virulente critique des jésuites contre l'Encyclopédie). Si l'activité proprement littéraire marqua le pas sous la Révolution et l'Empire, la Restauration connut une véritable efflorescence de revues de qualité : les premières revues romantiques, telles que le Conservateur littéraire des frères Hugo (1819-1821), furent relayées par la Revue des Deux Mondes (fondée en 1829 et encore publiée de nos jours), à laquelle la Revue de Paris - qui publia Madame Bovary en 1857 - tenta de faire concurrence. Dans la seconde moitié du siècle, les revues se spécialisèrent selon les mouvements littéraires (le Réalisme ; le Symboliste ; le Mercure de France, fondé en 1890, publiait alors Mallarmé). Le laboratoire des idées. Mais c'est au XXe siècle que s'est déchaînée la « passion revuiste » (Olivier Corpet) qui justifie la définition que donna Paul Valéry de la revue, « véritable laboratoire pour les lettres ». Dans la mouvance surréaliste, des revues comme Nord-Sud de Pierre Reverdy (1917-1918), la Révolution surréaliste (1924-1929), puis Minotaure ( 1933-1938) ont traduit ce besoin d'innovation collective. C'est la NRF (fondée en 1909 par le groupe d'André Gide) qui domina en France l'entre-deux-guerres littéraire. La guerre venue, les revues choisirent leur camp : collaboration (la Nouvelle Revue française, qui parut sous la direction de Drieu la Rochelle entre 1941 et 1943, fut interdite en 1945 et ne fut à nouveau publiée qu'en 1953, sur de nouvelles bases) ou résistance (Combat, fondé en 1941 et dont Albert Camus assura la direction de 1943 à 1947). Au coeur des débats idéologiques de l'immédiat après-guerre, les Temps modernes, revue fondée par Sartre en 1945, fut la tribune privilégiée des philosophes (Merleau-Ponty, Raymond Aron). Nombre de revues apparues dans les années soixante se sont écartées de tout engagement politique pour se définir comme lieu d'expérimentation littéraire (Tel Quel, fondé par Philippe Sollers en 1960) ou tribune de la « nouvelle critique » (Communications, Poétique, 1970). Aujourd'hui, notamment menacée par la grande presse, la revue apparaît plus que jamais comme un instrument fragile. Mais elle demeure un outil de réflexion essentiel, le lieu des avant-gardes souvent, des échanges linguistiques (la Lettre internationale), ou l'expression d'une identité (Tropiques, revue fondée par Aimé Césaire, 1941-1945 ; Présence africaine, fondée en 1947). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Reverdy Pierre Les livres expressionnisme - Der Sturm, page 1850, volume 4 expressionnisme - Die Aktion, page 1850, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Annales d'histoire économique et sociale (les) Annales de géographie (les) C ombat Crapouillot (le) Débat (le) Espace géographique (l') Gazette de France (la) Hérodote Mercure (le) Minotaure Muse française (la) NRF (la Nouvelle Revue française) presse - Journaux et journalistes Reader's Digest Revue blanche (la) Revue de synthèse historique (la) Revue des Deux Mondes (la) Revue des questions historiques (la) Revue historique (la) Tel Quel Temps modernes (les)