Rhône, fleuve d'Europe arrosant la Suisse et le sud-est de la France. Le Rhône, qui prend comme le Rhin sa source dans le massif du Saint-Gothard, est le fleuve le plus richement alimenté d'Europe, en particulier pendant les chaleurs estivales, quand faiblissent les autres cours d'eau français. Son bassin hydrographique couvre 98 885 km2, dont 5 382 se trouvent à l'amont du lac Léman, en Suisse. Son cours a une longueur de 812 km, dont 522 km en France. Le fleuve atteint le Léman avec un débit d'été, en grande crue, de 1 700 m 3/s. Il rencontre cette nappe lacustre à 375 m d'altitude, après une dénivelée de près de 1 400 m. Immédiatement en aval, il reçoit l'Arve qui descend du mont Blanc et qui double son débit en été. Le Rhône se trouve à Lyon à 166 m d'altitude. De Genève à Lyon, il a un dénivelé de 206 m en un cours de 215 km qui traverse les plis du Jura par plusieurs coudes et cluses. De Lyon à la mer, le Rhône parcourt encore 400 km selon une pente très variable, loin encore de son profil d'équilibre. Le delta se forme à Fourques, là où le lit s'est exhaussé sur ses propres alluvions et se divise en deux bras qui enserrent la grande Camargue. Un axe de communication et d'échanges. Le Rhône fut dès la préhistoire un axe de communication et d'échanges ; au néolithique supérieur, la civilisation périgordienne, née entre Loire, Yonne et Garonne, s'étendit vers l'est le long du fleuve. Négligé au profit de la vallée du Danube et des passages alpestres, le couloir rhodanien redevint le vecteur privilégié d'expansion des civilisations hellénique (les Grecs s'installèrent sur le site de Marseille vers 600 avant J.-C.), puis romaine, formant le coeur de la province de Narbonnaise. Sur les rives du fleuve se développèrent précocement les formes de vie nouvelles (une civilisation urbaine avec Nîmes, Arles, Vienne, Lyon, capitale des Trois Gaules sous Auguste ; de grands domaines agricoles, ou villae), tandis que s'implantait le christianisme et que les liens commerciaux et culturels avec l'Italie et l'Orient se resserraient. La vallée du Rhône fut aussi une route commode pour toutes les invasions : Barbares alamans et burgondes dès le IIIe siècle, Normands venus du nord et établis en Camargue, et Sarrasins au IXe siècle. Elle n'en resta pas moins profondément marquée par la civilisation romaine et la langue latine. Après la conquête franque, le partage de Verdun (843) entre les héritiers de Charlemagne fit du Rhône une frontière politique, sa rive droite (ainsi que, jusqu'au XIe siècle, les comtés de Forez et de Vivarais) relevant du Saint Empire ou de ses dépendances, jusqu'à l'annexion du Dauphiné à la France (1349), puis au rattachement définitif de la Provence en 1481. Du Moyen Âge au XIXe siècle, et malgré la rapidité de son cours, le fleuve connut une intense activité de navigation et de commerce. Les ponts de pierre se multiplièrent à partir du XIIe siècle, souvent édifiés par des confréries religieuses spécialisées (Lyon, Avignon) ; les cités prospérèrent grâce aux péages et aux foires. À la fin du XIX e e t au début du XXe siècle, les bateliers du Rhône, corporation spécialisée dans la navigation et le halage des bateaux qui a inspiré au romancier Bernard Clavel quelques-uns de ses romans, jouèrent un grand rôle. Mais ils disparurent progressivement au XX e siècle, concurrencés par le rail et la route. Le fleuve, pourtant progressivement domestiqué, changea de fonction et devint une source d'énergie hydroélectrique, plus qu'une voie navigable. La vallée du Rhône fut de nouveau un axe de pénétration militaire en 1940 (la Wehrmacht prit à revers l'armée française des Alpes) et en 1944 (débarquement anglo-américain en Provence). Parcourue de voies de communication (autoroutes et chemin de fer notamment), elle reprit après la guerre son rôle de vecteur économique et touristique ouvert vers l'Europe. Complétez votre recherche en consultant : Les livres France - le Rhône au sud de Valence, page 1984, volume 4 La Compagnie nationale du Rhône. Cette société d'économie mixte a mis en valeur le fleuve, selon un programme d'aménagement concerté, pour la fourniture d'électricité, l'irrigation agricole, la navigation et le développement industriel. Imaginée dès 1921, créée au début des années trente, cette entreprise inaugurait le premier barrage à Génissiat, sur le haut Rhône, en 1948. Suivirent douze aménagements à l'aval de Lyon, de 1952 à 1980. Aujourd'hui, la régularisation du fleuve a en outre pour but d'alimenter en eau les centrales nucléaires et de protéger Lyon des plus grandes crues. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Donzère-Mondragon électricité - La production française d'électricité Europe - Géographie - Les conditions naturelles - Variété et articulation du relief France - Géographie - Les conditions naturelles - L'hydrographie Génissiat Léman (lac) Lyon Rhône (69) Rhône au Rhin (canal du) Rhône-Alpes Saint-Gothard Saône Suisse - Géographie Suisse - Géographie - Les conditions naturelles - L'hydrographie Vaugris Les médias Europe - carte physique Europe - carte politique France - carte physique Suisse - carte physique Ain (01) - carte physique Ardèche (07) - carte physique Bouches-du-Rhône (13) - carte physique Drôme (26) - carte physique Gard (30) - carte physique Rhône (69) - carte physique Vaucluse (84) - carte physique Les livres barrage - le barrage près de Génissiat, page 557, volume 1 Lyon - vue aérienne de Lyon, page 2953, volume 6 Rhône - l'aménagement du Rhône en France, page 4383, volume 8 Rhône - la séparation des deux bras du Rhône, page 4383, volume 8 Rhône - la source du Rhône, page 4383, volume 8 riz - culture de riz en Camargue, page 4406, volume 8 Valence, page 5401, volume 10 centrales - centrale hydraulique de moyenne chute de Génissiat, sur le Rhône, page 932, volume 2
