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Rimbaud Arthur, 1854-1891, né à Charleville (aujourd'hui Charleville-Mézières), poète français.

Publié le 06/12/2013

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Rimbaud Arthur, 1854-1891, né à Charleville (aujourd'hui Charleville-Mézières), poète français. Né d'une mère attachée à son foyer et aux convenances sociales et d'un père militaire dont les absences fréquentes furent le prélude à une « disparition » définitive en 1864, Rimbaud apparut d'abord comme un fort en thème, collectionnant les prix scolaires et maniant avec virtuosité les hexamètres latins, en bon connaisseur de la culture classique. À 16 ans, il eut pour jeune professeur Georges Izambard, passionné de littérature, avec lequel il se lia d'amitié et qui facilita sa découverte des poètes et des romanciers contemporains, malgré la réticence de sa mère. En janvier 1870, un premier poème, inspiré de Hugo et de Baudelaire, les Étrennes des orphelins, parut dans une revue bien-pensante (la Revue pour tous). Puis la découverte des parnassiens conduisit Rimbaud à envoyer en mai trois poèmes à Banville dans l'espoir, inabouti, de les voir publier dans le Parnasse contemporain. En août et septembre, au moment où le second Empire s'effondrait après la défaite, il fit ses premières fugues suivies de retours à Charleville : allers-retours qui ne cessèrent de scander l'existence du poète, comme si le cordon ombilical qui le rattachait à la maison familiale n'avait jamais pu être tranché, mais seulement indéfiniment distendu. Cette expérience parfois douloureuse, mais aussi libératrice, de la route et des errances se doublait d'une mise à l'épreuve de sa poésie (Au cabaret vert, Ma bohème). Si l'influence parnassienne restait évidente, les ruptures de ton et de rythme, le mélange des registres lexicaux, les manquements volontaires aux règles prosodiques se faisaient plus systématiques. Le temps du voyant. En 1871, Rimbaud fit plusieurs voyages à Paris, appelé d'abord par la lutte des communards, puis, après leur défaite, par Verlaine à qui il avait envoyé ses poèmes. Il devint un familier des parnassiens, participa à l'Album zutique et aux dîners des « Vilains Bonshommes », menant une vie précaire, mais creusant toujours plus profondément ce que devait être, pour lui, la poésie. En mai 1871, il écrivit, dans des lettres à Georges Izambard et à Paul Demeny, son manifeste poétique du moment : il fallait « arriver à l'inconnu », devenir « voyant », par « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Cette quête de l'inconnu n'avait rien d'un mysticisme (le « raisonné » l'indique assez), mais participait sans doute d'une religion, la « religion du progrès », que Rimbaud partageait avec toute son époque. Dans la même lettre, paradoxalement, Rimbaud affirmait que « Je est un autre », postulat qui le conduisait à renoncer à toute emprise de la subjectivité sur le monde, au moment même où il posait comme assertion le progrès des hommes. Rimbaud, à ce stade de son itinéraire, résolvait le paradoxe par l'idée que les sensations pouvaient nous ouvrir au monde dans lequel nous étions jetés et en assurer autant le déchiffrement que le bonheur à venir. Idée d'un maigre poids philosophique, mais source féconde pour sa poésie dans la mesure où la tentative de rendre cet univers inconstant des sens faisait éclater la rhétorique parnassienne : tout en respectant encore les règles prosodiques essentielles, l'audace du vocabulaire sensuel, le flux des images, les bouleversements du rythme en défont le cadre de l'intérieur (le Bateau ivre, les Assis). Devenu l'ami de Verlaine avec lequel il entretint une relation homosexuelle orageuse, Rimbaud effectua avec lui plusieurs échappées en Belgique et en Angleterre en 1872-1873. Elles le conduisirent à modifier encore l'allure de ses poèmes, qui abandonnent souvent leur ton grandiose, jusque dans la satire, pour chercher à rendre des univers plus évanescents. Symptomatiquement, il délaissa l'alexandrin pour des vers impairs, raréfiant la profusion du lexique. Mais la vie entre les deux amis se fit plus tendue. Après d'infinies querelles, sans que l'on en sache la raison exacte, à Bruxelles en juillet 1873, Verlaine blessa Rimbaud d'un coup de pistolet et fut condamné à deux ans de prison. Les dernières oeuvres. Entre les mois d'avril et d'août 1873, soit avant et après la crise de juillet, Rimbaud écrivit Une saison en enfer, à la fois poésie en prose et autobiographie. Il y déconstruit autant ses anciennes croyances poétiques (Alchimie du verbe) que la teneur même des habituelles autobiographies, constituant à l'intérieur d'un registre mythique des allers-retours entre le sens à donner à ses expériences et l'expérience même du sens, entre l'usage moderne de la prose et l'ancienne dignité de la poésie, entre la durée de l'histoire et l'instantanéité de l'image. On a longtemps vu dans cette Saison en enfer l'adieu de Rimbaud à la poésie et la recherche d'une rédemption par l'action. Or les poèmes regroupés sous le titre d'Illuminations furent écrits pour beaucoup à la fin de 1872 et pendant l'année 1873. Textes difficiles, étranges, tantôt tortueux et torturés, tantôt d'une grâce et d'une légèreté enfantines, ils délaissent totalement la prétention du sens, la prétention immense qu'a le poète souverain de parler aux autres humains depuis une parole et une expérience pleinement possédées et sensées : ils nous amènent à la découverte de la musicalité des mots et à l'éblouissement des images. Libre description de paysages qui ne semblent plus soumis à un regard qui les organise, les poèmes oscillent entre le décor de théâtre et la pure exposition ou circulation d'objets matériels. Mais, désormais, pour Rimbaud, « la musique savante manque à notre désir ». L'écriture ne semblait plus pouvoir être réconciliée avec l'action : il fallait alors y renoncer. Il passa le reste de son existence en voyages labyrinthiques, en professions hasardeuses (professeur, marin, déserteur de l'armée hollandaise, marchand de bazar et trafiquant d'armes en Éthiopie). Son oeuvre ne fut connue que par l'intermédiaire de Verlaine (les Poètes maudits, 1884), sans qu'il s'en préoccupât jamais. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Étiemble René France - Arts - Littérature - Le XIXe siècle Harar poésie - Poésie de la nature et nature de la poésie quatrain symbolisme - Le symbolisme en littérature synesthésie Tadjoura Verlaine Paul Marie Les médias Rimbaud - citations Les livres Rimbaud Arthur, page 4395, volume 8 symbolisme - Un coin de table (1872), de Fantin-Latour, page 4983, volume 9
rimbaud

« Entre les mois d'avril et d'août 1873, soit avant et après la crise de juillet, Rimbaud écrivit Une saison en enfer , à la fois poésie en prose et autobiographie.

Il y déconstruit autant ses anciennes croyances poétiques ( Alchimie du verbe ) que la teneur même des habituelles autobiographies, constituant à l'intérieur d'un registre mythique des allers-retours entre le sens à donner à ses expériences et l'expérience même du sens, entre l'usage moderne de la prose et l'ancienne dignité de la poésie, entre la durée de l'histoire et l'instantanéité de l'image.

On a longtemps vu dans cette Saison en enfer l'adieu de Rimbaud à la poésie et la recherche d'une rédemption par l'action.

Or les poèmes regroupés sous le titre d'Illuminations furent écrits pour beaucoup à la fin de 1872 et pendant l'année 1873. Textes difficiles, étranges, tantôt tortueux et torturés, tantôt d'une grâce et d'une légèreté enfantines, ils délaissent totalement la prétention du sens, la prétention immense qu'a le poète souverain de parler aux autres humains depuis une parole et une expérience pleinement possédées et sensées : ils nous amènent à la découverte de la musicalité des mots et à l'éblouissement des images.

Libre description de paysages qui ne semblent plus soumis à un regard qui les organise, les poèmes oscillent entre le décor de théâtre et la pure exposition ou circulation d'objets matériels.

Mais, désormais, pour Rimbaud, « la musique savante manque à notre désir ».

L'écriture ne semblait plus pouvoir être réconciliée avec l'action : il fallait alors y renoncer.

Il passa le reste de son existence en voyages labyrinthiques, en professions hasardeuses (professeur, marin, déserteur de l'armée hollandaise, marchand de bazar et trafiquant d'armes en Éthiopie).

Son œuvre ne fut connue que par l'intermédiaire de Verlaine ( les Poètes maudits , 1884), sans qu'il s'en préoccupât jamais. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Étiemble René France - Arts - Littérature - Le XIXe siècle Harar poésie - Poésie de la nature et nature de la poésie quatrain symbolisme - Le symbolisme en littérature synesthésie Tadjoura Verlaine Paul Marie Les médias Rimbaud - citations Les livres Rimbaud Arthur, page 4395, volume 8 symbolisme - Un coin de table (1872), de Fantin-Latour, page 4983, volume 9. »

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